Aberri Eguna 2017

 

A l’occasion de l’Aberri Eguna, le Comité National d’ELA tient à faire la déclaration suivante.

 [le désarmement doit contribuer à la consolidation de la paix]

1- ELA se félicite de l’initiative qui s’est déroulée en Iparralde et qui a mené au désarmement d’ETA. Le Comité National valorise et remercie le travail réalisé par les «Artisans de la paix». Ces derniers, assumant la responsabilité que les Etats ont refusé d’assumer, ont réuni les volontés d’une large représentation de la société basque, des élu-e-s, de la Communauté d’Agglomération Pays Basque et d’organismes internationaux pour aboutir avec succès au désarmement. ELA sera un acteur actif pour que ce pas nécessaire soit suivi par d’autres qui  permettent de renforcer le vivre ensemble et la paix au sein de notre peuple, comme ceux qui sont en lien avec la reconnaissance et la réparation dues aux victimes, le changement de politique pénitentiaire – en libérant les prisonniers malades, en rapprochant les exilés et déportés- ou la démilitarisation.

AberriEguna1

[pas de bilatéralité sans droit de décider]

2- La célébration de l’Aberri Eguna nous oblige à évaluer l’état de santé de notre autogouvernement. Concernant la Communauté Autonome d’Euskadi (CAE), ELA tient à dénoncer l’imposture que représente d’un côté, la création d’une énième commission sur l’autogouvernement au Parlement de Gasteiz, et de l’autre, la manière par laquelle le lehendakari et son parti, viennent défendre le dit principe de bilatéralité.

3- Cela fait plus de vingt ans que nous subissons la politique uniformisatrice de l’Etat, qui a complètement défiguré notre cadre juridique. Ainsi, l’offensive contre nos compétences se poursuit : les lois approuvées par le parlement (notamment celles qui ont un contenu social particulier) sont suspendues ; notre cadre de compétences est mutilé par le biais de lois fondamentales ;   la Délégation du Gouvernement fait des recours contre des centaines de résolutions de l’administration basque…  Et dans ce contexte, le parti nationaliste au gouvernement continue, de façon incompréhensible, à défendre qu’il est possible de changer notre cadre juridique dans le respect institutionnel entre le Gouvernement de l’Etat et les institutions basques, ce qui s’appelle la bilatéralité.

4- Pour ELA, il s’agit là d’un discours au service de la “Grande coalition”, formée par le PNV, PSE et PP, qui soutient le Budget du Gouvernement basque et leur forte orientation néolibérale. Notre conclusion se voit renforcée par le discours du lehendakari quand ce dernier dit que toute modification du cadre juridique basque doit se faire obligatoirement  avec l’appui d’au moins une des deux principales forces espagnoles (PP ou PSOE), condition qu’il nomme l’«obligation de pacter ». Cette condition est de fait une concession d’entrée de jeu inacceptable, parce qu’offrant un droit de veto aux forces espagnolistes et interdisant ainsi à un éventuel nouveau cadre d’intégrer le droit de décider.

5 – La bilatéralité n’existe pas. Il suffit de rappeler que c’est justement l’absence de bilatéralité qui a amené la Catalogne à activer la mobilisation sociale pour renforcer un processus qui sera nécessairement unilatéral. Et face à cela, le lehendakari a réagi en disant qu’«il était inquiet du fait que des mouvements sociaux sans responsabilité conditionnent la Catalogne»  et que «des mouvements sociaux sans responsabilité politique conditionnent les partis politiques qui devons rendre des comptes à la société. C’est délicat de confondre démocratie représentative avec démocratie participative». Il semble que la société civile ne soit pas du goût de notre principal chef de gouvernement, surtout si elle interpelle  les décisions et stratégies du gouvernement ou met clairement en évidence la complaisance de ce dernier avec l’actuel statu quo.

6- La bonne presse dont jouit le Gouvernement basque dans les medias de l’Etat espagnol, et le fait que ces medias et le gouvernement espagnol lui-même désignent notre principal représentant comme contre-exemple du souverainisme catalan, ne laisse aucun doute sur ce qu’est aujourd’hui la politique du Parti Nationaliste Basque en Espagne :  anesthésier les aspirations nationales de la société basque et faire tenir bien calmement notre autonomie muselée dans l’Espagne uniformisatrice.  Il n’y a qu’une bilatéralité qui fonctionne : celle de la coïncidence au niveau des politiques néolibérales et d’austérité.  Ce qui existe réellement est une alliance de classe qui soumet l’autogouvernement et la souveraineté de notre peuple aux intérêts des pouvoirs économiques, financiers et patronaux.

7- Face à cette situation, ELA souhaite rappeler une évidence : il n’y aura jamais de bilatéralité sans une reconnaissance nationale de notre peuple qui intègre  le droit de décider. Nous sommes convaincus que c’est seulement depuis notre liberté (y compris notre liberté de nous en aller) que nous pouvons être traités comme égaux par l’Etat.  Ce principe simple, qui a déjà été appuyé par la majorité parlementaire à Gasteiz en 2005, et immédiatement rejeté par les Cours espagnoles, continue d’être tout aussi valable aujourd’hui.  C’est pourquoi nous croyons que créer à chaque fois des commissions sur l’autogouvernement, comme ce qui a été fait récemment, en épuisant les législatures successives, n’est rien d’autre qu’une façon de fuir le conflit politique avec l’Etat dans toute sa dure réalité.

8- Le fait que la coalition représentée par le PNV, le PP et le PSOE soit réfractaire au changement politique  en termes de droit de décider s’explique par une évidente position de classe. Une position qui prend tout son sens dans des politiques d’austérité et une politique fiscale en faveur des patrons et des actionnaires.  A cela se rajoutent la décision du Gouvernement de gérer le « dialogue social » sans la majorité syndicale ; l’approbation de conventions collectives signées sans la majorité syndicale ; le combat contre le droit de grève via les décrets de services minimums ; son refus d’appuyer une ILP (Initiative de Loi Parlementaire) pour une amélioration des conditions de travail dans les entreprises sous-traitantes  ;  le refus d’une négociation collective dans le secteur public ; le prolongement incompréhensible de conflits dans les domaines dépendant des administrations basques… sont autant de preuves de cette position néolibérale et de classe.

[renforcer l’indépendance syndicale pour résister à la dégénérescence démocratique]

9- ELA veut attirer l’attention sur une question très préoccupante concernant  la situation actuelle dans la CAE. La droite représentée par le PNV, faisant choeur avec d’importants medias et représentants patronaux, remet en cause le droit d’ELA d’émettre une opinion politique.  Remettre en cause le droit d’un syndicat (ou de toute autre organisation sociale) à émettre un avis ou de vouloir peser sur les décisions prises dans les instances politiques et affectant les citoyen-ne-s, constitue une grave atteinte aux droits fondamentaux. Cela met en évidence la faible culture démocratique des organisations pouvant penser ainsi. Face à une telle dégénérescence, tous les signaux d’alarme de notre organisation sont au rouge.

AberriEguna210- Il est regrettable d’avoir à parler en ces termes 41 ans après la mort du dictateur. Mais cette forme de pensée est exprimée sans complexe de nos jours en Euskal Herria, par le principal parti politique de la CAE.  C’est la raison pour laquelle ELA va continuer de travailler pour maintenir le blindage de son indépendance politique, organisationnelle et financière, et va continuer d’agir en accord avec les droits et libertés les plus élémentaires et fondamentales qui lui incombent. Nous considérons que c’est la meilleure contribution que nous pouvons apporter à la défense de la classe des travailleurs basques face à un  establishment politique, médiatique et patronal tolérant de moins en moins la démocratie.

[plus d’audace dans la défense de l’autonomie navarraise]

11 – En Navarre, après des années de répression institutionnelles contre tout ce qui est basque, la normalisation de la vie culturelle, sociale et politique constituait une tâche indispensable de la nouvelle phase politique. Même si une plus grande détermination, planification et célérité auraient été souhaitables, ELA a reconnu et souligné les pas effectués par l’actuel gouvernement dans la normalisation de l’euskara, de la culture et de ses symboles. ELA a soutenu des initiatives institutionnelles concernant le devoir de mémoire et la reconnaissance de l’ensemble des victimes liées à des causes politiques, y compris les victimes oubliées comme celles du coup d’Etat de 1936 ou celles liées aux violences policières ou de l’extrême droite.

12 –Cependant, nous constatons un manque de vigueur au niveau de la défense de l’autonomie. Les nombreux recours de l’Etat contre les lois forales, le non transfert de compétences promises ou les abus permis par les lois basiques de l’Etat auraient exigé du Gouvernement d’Iruña plus d’initiatives politiques et institutionnelles face à celles de l’Etat.

13 – D’autre part, même si l’action du Gouvernement respecte (contrairement à celle de la CAE) la pluralité syndicale, ses politiques publiques partagent la même orientation néolibérale. C’est la raison pour laquelle ELA considère urgent de joindre la défense des outils d’autogouvernement à la défense d’une politique sociale favorables aux intérêts des majorités sociales dont les conditions de vie sont sans cesse attaquées.

[la gauche doit faire sien le mécontentement social]

14- Dans ce contexte, ELA souligne l’urgence que la gauche politique prenne en compte le mécontentement social et la désaffection  citoyenne envers une telle politique toujours plus autoritaire et anti-sociale. ELA considère que cette désaffection provoquée par le néolibéralisme ouvre non seulement la voie aux positions fascistes, mais explique en outre le manque de dynamique dont souffre la revendication nationale.  L’abstentionnisme croissant dans les quartiers les plus frappés par le chômage, la précarité et le manque de protection sociale constitue un véritable signal d’alarme révélateur de ce que nous disons. Seule une gauche faisant siennes les aspirations des majorités précarisées sera à même de formuler un projet souverainiste pouvant attirer à elle de larges pans de la population.

15 – Dans cette perspective, ELA considère obsolète le postulat historique (exprimé par la métaphore de Maltzaga) affirmant que réussir à changer notre statut d’autogouvernement suppose de partir d’un accord de base entre les abertzale. Oui, un accord sur des bases minimum entre tous les souverainistes pour une confrontation démocratique avec l’Etat serait des plus souhaitables. Mais quand des forces expriment clairement leur refus d’un tel accord, le souverainisme ne peut se contenter de s’asseoir et d’attendre, et doit essayer de se renforcer et d’ouvrir d’autres voies.

[valoriser l’empowerment des consultations]

16 – Concernant les consultations populaires qui se succèdent en Hegoalde ELA apprécie l’exercice d’empowerment, de capacitation qu’elles permettent. Que des groupes de personnes volontaires créent peu à peu des mécanismes de consultation populaire parfaitement régulés a une grande valeur en soi. Ce que construit ce processus pourrait permettre demain d’interpeller le système institutionnel dans le cas où ce dernier persisterait dans sa décision d’endormir les velléités de confrontation politique.

17 – ELA croit que ces consultations pourraient être renforcées si le droit de décider s’unissait aux demandes en lien avec les aspirations matérielles de la citoyenneté. Nous sommes convaincus qu’unir le droit de décider aux revendications exprimées par la population aurait une valeur pédagogique certaine et permettrait qu’une large base sociale, allant au-delà du monde abertzale, fasse sienne la revendication souverainiste.

[une nouvelle étape pour Iparralde]

18- ELA a manifesté sa satisfaction suite à la création d’une seule Communauté d’agglomération regroupant Iparralde. Bien que cette dernière soit loin, du point de vue des compétences, des aspirations du monde abertzale, elle constitue un pas dotant les 3 provinces du Nord d’une visibilité institutionnelle et d’instruments réels  en phase avec les besoins de la population. ELA espère que l’obtention de cet outil institutionnel n’affaiblisse pas l’élan de l’abertzalisme et qu’au contraire elle le renforce. ELA considère très positif  que parmi les vice-présidences de la Communauté d’Agglomération Pays Basque deux aient une vocation transversale. D’une part, celle qui gérera la politique linguistique, et d’autre part celle qui s’occupera de la transition écologique et énergétique.

[droit de vivre et de travailler en euskera]

19 – ELA revendique l’euskara comme l’expression la plus immédiate, partagée et adéquate de notre nationalité. Nous sommes convaincus que le sort des deux, euskara et souveraineté, vont de pair, et que les avancées de l’une renforcent l’autre, et vice-versa.  Notre aspiration à la souveraineté et à la liberté de notre pays va de pair avec la revendication en faveur de notre langue et avec notre engagement de la rendre toujours plus présente dans la vie interne du syndicat et sur les lieux de travail.  Parce qu’utiliser notre langue, vivre en euskara, constitue un droit inaliénable. Et pour que cela soit possible, en plus des engagements personnels et collectifs tellement nécessaires, on a besoin également de politiques publiques beaucoup plus audacieuses pour promouvoir l’apprentissage et l’utilisation normale de notre langue : des politiques qui rendent possible une égalité réelle entre tous-tes les citoyen-ne-s.

Vive le Pays Basque libre ! Gora Euskal Herria askatuta!

A Bilbao le 11 avril 2017

2017-04-08-BaionaAberri Eguna dela eta, ELAko Nazio Batzordeak honako adierazpena egin nahi du.

[armagabetzea bakea finkatzeko lagungarri izan behar da]

1 – ELA oso pozik dago Ipar Euskal Herrian garatu eta amaieran ETAren armagabetzea ekarri duen ekinaldiarekin. Nazio Batzordeak aintzat hartzen du “Bakearen Artisauek” egin duten lana, eta bere esker ona adierazi nahi die. Estatuek beren gain hartu nahi ez zuten ardura hartuta, euskal gizartearen ordezkaritza zabalaren, bere hautestsien eta Iparraldeko Herri Elkargoaren eta nazioarteko erakundeen borondatea bateratzen asmatu dute, armagabetzea arrakastaz burutu arte. ELA eragile aktiboa izango da beharrezko urrats honen ondoren beste batzuk etor daitezen, gure herrian bizikidetza eta bakea finkatze aldera, esaterako biktima guztientzako aitortza eta erreparazioa, espetxe-politikaren aldaketa –gaixorik dauden presoak kaleratzea, erbesteratutako edo deportatutako pertsonak hurbiltzea– edota desmilitarizazioa.

[erabakitzeko eskubiderik gabe ez dago aldebikotasunik]

2 – Aberri Eguna ospatzen den honetan derrigorrezkoa da aztertzea gure autogobernuaren osasun-egoera zertan den. EAEri dagokionez, ELAk salatu egin nahi du faltsukeria dela, batetik Gasteizko Legebiltzarrean hamaikagarren aldiz autogobernuari buruzko batzorde bat eratzea, eta bestetik, lehendakariak eta bere alderdiak egiten duten aldebikotasun printzipioaren defentsa.

3 – Hogei urte luze daramagu estatuaren politika uniformatzailea pairatzen, eta horrek gure marko juridikoa guztiz desitxuratuta utzi du. Halere, gure eskumenen higadura ez da bururaino iritsi: parlamentuak erabakitako legeak eten egiten dira (batik bat eduki sozial nabarmena dutenak); oinarrizko legeen bidez gure eskumenen koadroari erasaten diote; espainiar Gobernu-ordezkaritzak euskal administrazioen ehundaka ebazpenen kontrako helegitea jartzen du… Eta testuinguru honetan oraindik ere agintari nazionalistek eutsi egiten diote, guztiz ulergaitza izanagatik, ideia honi: gure marko juridikoa aldatzea posible dela Estatuko Gobernuaren eta euskal erakundeen arteko errespetu instituzionalean oinarrituta, hots, aldebikotasunez.

4 – ELAren ustez diskurtso hau zilegi izan liteke, baina benetan EAJk, PSEk eta PPk osatutako “Koalizio handia”ri komeni zaio; honek Eusko Jaurlaritzaren aurrekontuak eta hauen joera neoliberal nabarmena sostengatzen ditu. Ondorio hau berretsita geratu da lehendakariak berak esan duenarekin: euskal marko juridikoaren edozein aldaketa egitekotan indar espainiarretako baten babesa beharrezkoa omen da, PPrena zein PSOErena; baldintza honi “ituna egin beharra” deitu dio. Haatik, baldintza hau aurrez ezarritako eskakizun onartezina da, indar espainolistei beto eskubidea ematen baitie balizko marko berri batek erabakitzeko eskubiderik jaso ez dezan.

5 – Ez dago aldebikotasunik. Hain zuzen aldebikotasun gabeziak eraman du Katalunia mobilizazio soziala aktibatzera, halabeharrez aldebakarreko izango den prozesu bat indartzearren. Hau ikusirik, lehendakariak hau esan du: “larritzen nau herri mugimendu ardurarik gabeek baldintza dezaten Katalunia”, eta “herri mugimendu ardurarik gabeek baldintza ditzaten gizarteari kontu eman behar diogun alderdiok. Korapilotsua da demokrazia errepresentatiboa eta parte hartzezko demokrazia nahastea. Antza, gure agintari gorenak ez du gustoko gizarte zibila, batez ere honek zalantzan jartzen baditu gobernuaren erabakiak eta estrategia eta agerian uzten badu egungo status quo-arekin bertan goxo egin duela.

6 – Estatuko hedabideek goraipatu egiten dute egungo Eusko Jaurlaritza, eta haiek nahiz espainiar gobernuak gure agintari gorena subiranismo katalanaren kontrako adibide gisa jartzeak nabarmentzen du politika jeltzaleak zer esan nahi duen gaur Espainian: euskal gizartearen aldarrikapen nazionala lokartzea eta gure autogobernu murriztua Espainia uniformatzailera modu baketsuan egokitzea. Funtzionatzen duen aldebikotasun bakarra dago: politika neoliberal eta austeritateari buruzko adostasuna. Benetan existitzen dena da klase-aliantza bat, zeinak gure herriaren autogobernua eta burujabetza botere ekonomiko, finantzario eta patronalen interesen esanetara jartzen dituen.

7 – Hautu honen aurka ELAk agerikoa dena gogoratu nahi du: inoiz ez da aldebikotasunik izango gure herriaren aitortzarik gabe, erabakitzeko eskubidea barne. Ziur gaude askatasuna (baita alde egitekoa ere) dela oinarri bakarra estatuak berdinen gisako tratua eman diezagun. Printzipio xalo hau, 2005ean Gasteizko Legebiltzarreko gehiengoak berretsi eta berehala espainiar Gorteek ukatu zutena, gaur, orduan bezalaxe, indarrean dago. Horregatik uste dugu behin eta berriz autogobernu batzordeak eratzea -azkena duela gutxi-, eta horrela bata bestearen ondorengo legegintzaldiak agortzea, estatuarekiko gatazka politikoa gordina ez pizteko bide bat besterik ez dela.

8- Beraz, EAJk, PPk eta PSOEk osatutako koalizioa erabakitzeko eskubidea barne lukeen aldaketa politikoaren aurka egoteak arrazoi bat du: beren klase-hautu argia, zeinaren adierazpen nabarienak austeritate-politika eta enpresa- zein kapital-errenten aldeko zerga-politika diren. Horrez gainera, Jaurlaritzaren gutxiengoarekiko elkarrizketa soziala mantentzeko        erabakia; soilik gutxiengo sindikalak sinatutako lan-hitzarmenak argitaratzea; greba-eskubidearen jazarpena, gutxieneko zerbitzuetako dekretuen bidez; azpikontratetako lan baldintzak hobetzeko HLEaren ukapena; arlo publikoan negoziazio kolektiborik ez egiteko borondatea; euskal administrazioen ardurapeko eremuetan gatazken luzapen ulertezina… hauek guztiek klase-hautu neoliberal horren adibide dira.

[autonomia sindikala indartu, degenerazio demokratikoaren aurka eusteko]

9 – ELAk bereziki aipatu nahi du EAEko gaurko egoeran guztiz kezkatzekoa den kontu bat: EAJk ordezkatzen duen eskuina, hedabide eta ordezkari patronal garrantzitsuen koruarekin batera, zalantzan jartzen ari da ELAk politikari buruz iritzia emateko duen eskubidea. Duda egitea sindikatu batek (nahiz beste edozein gizarte-erakundek) egoitza politikoan hartzen diren eta herritarrei eragiten dieten erabakien inguruan iritzia emateko eta haiengan eragina izaten saiatzeko eskubidea duela oinarrizko eskubideen aurkako atentatu larria da. Bide batez, nabarmen uzten du horrelako pentsamoldea duten organizazioen jite demokratiko eskasa. Horregatik, degenerazio hau ikusirik gure sindikatuak alarma guztiak piztu ditu.

10 – Deitoragarria da honelako kontuak esan beharra, noiz eta diktadorea hil eta 41 urte igaro direnean. Baina pentsamolde hau konplexurik gabe adierazten da gaur Euskal Herrian, EAEko alderdi politiko nagusiaren ahotan. Horregatik, ELAk lanean jarraituko du bere autonomia politikoa, antolakuntza eta finantzak blindatuta mantentzeko, eta zor zaizkion oinarrizko eta funtsezko eskubideen arabera jokatuko du. Hau da, gure aburuz, euskal langile-klasearen alde egin dezakegun ekarpenik hoberena, demokraziarekin gero eta intoleranteago agertzen den politika, hedabide eta enpresa munduko establishment horren aurrean.

[nafar autogobernuaren aldeko ausardia handiagoa]

11 – Nafarroan, euskal kutsua duen guztiak urtetan jasan duen jazarpenaren ondoren, bizitza kultural, sozial eta politikoa normaltzea derrigorrezko lantegia zen garai politiko berrian. Nahiago genukeen gauzak tinkoago, plangintza gehiagoz eta azkarrago egin balira, baina ELAk aintzat hartu ditu gobernuak euskararen, kulturaren eta sinboloen normalkuntzan egindako urratsak. Halaber, sindikatuak babesa eman die izan diren ekinaldi instituzionalei, hala memoria berreskuratzeko egin direnak, nola motibazio politikoko biktima guztiak gogoratzekoak, baita ahaztuta zeudenak ere, 1936ko kolpekoak, bortizkeria polizialarenak nahiz eskuin muturrak eragindakoak.

12 – Haatik, autogobernuaren defentsan kemena falta dela egiaztatu dugu. Estatuak foru legeen aurka jarritako helegite ugariek, transferentziak bete ez izanak edota estatuaren oinarrizko legeen gehiegikeriak Iruñeko Gobernuaren aldetik ekinbide politiko eta instituzional gehiago eskatuko lukete.

13 – Bestalde, Gobernuaren ekintzak (EAEn ez bezala) pluraltasun sindikala errespetatuagatik ere, bere politika publikoek joera neoliberal berbera dute. Horregatik ELAk uste du premiazkoa dela autogobernu-tresnen defentsa lotzea gehiengoaren interesen araberako gizarte-politikarekin, gehiengo horren ongizatea gero eta eskasagoa baita.

[ezkerrak haserre soziala bere egin behar du]

14 – Horrenbestez, ELAk urgentzia bat nabarmendu nahi du: ezker politikoak bere egin behar du gizartean dagoen haserrea eta herritarren aldentzea gero eta autoritarioagoa eta antisozialagoa den politika horretatik. ELAk uste du neoliberalismoak eragindako aldentze horrek posizio faxistei bide ematen diela, eta aldarrikapen nazionalari ere indarra kentzen diola. Langabezia, prekaritatea eta gizarte-babes gabezia larriena den auzoetan abstentzionismoa gero eta handiagoa da; joera hau deiadar bat da, eta esaten dugunaren isla. Ziur gaude soilik gehiengo pobretuen nahiak bere egiten dituen ezkerrak izango duela aukera biztanleriaren sektore zabalak erakartzeko politika subiranista bat proposatzeko.

15 – Hain zuzen, ELAren aburuz agortuta dago Maltzagari buruzko kredo politiko zaharra, zeinaren arabera abertzaleon arteko oinarrizko akordiotik abiatu behar den gure autogobernu-estatusa aldarazteko. Noski, Estatuari demokratikoki aurre egiteko subiranista guztion arteko gutxieneko akordio bat oso egokia izango litzateke, baina indar batzuk akordio hori berariaz ukatzen dutenean, subiranismoak ezin du zain egon; saiatu egin behar da indartzen eta bidean aurrera egiten.

[kontsultek eragindako ahalduntzea aintzat hartu]

16 – ELAk aintzat hartzen du Hegoaldean egiten ari diren herri-galdeketak ahalduntze ariketa diren aldetik. Balio handia du bolondresek osatutako taldeek kontsulta tresna eragingarri bat sortzea, zeina goitik behera araututa dagoen. Prozesu hau eraikitzen ari den errealitateak etorkizunean sistema instituzionalari interpelazioa egiteko aukera eman lezake, sistema horrek tematuta jarraitzen badu gatazka politikoa “lokartzen”.

17 – ELAren iritziz galdeketak indartu egingo lirateke erabakitzeko eskubidearekin batera herritarren helburu konkretuak plazaratuko balira. Ziur gaude erabakitzeko eskubidea biztanleriak sentitzen dituen eskariekin lotuta pedagogia oso positiboa egingo litzatekeela, eta aukera emango lukeela oinarri sozial zabal batek, nazionalismotik haratago, aldarrikapen subiranista bere egin zezan.

[Iparraldearentzako garai berria]

18 – ELAk honez gero adierazi du bere poza Ipar Euskal Herrirako Elkargo bakarra lortu delako. Eskumenei dagokienez mundu abertzalearen helburuetatik urrun egon arren, urrats honi esker hiru lurraldeak eremu instituzionalean presentzia dute, eta biztanleriaren beharrekin bat datozen tresna errealak eskuratu dituzte. ELAk espero du tresna hau lortu izanak abertzaleen bultzada ez ahultzea, azkartzea baizik. Sindikatuak uste du oso positiboa dela elkargoan bi lehendakariordetza  transbertsal sortu izana; horietako batek hizkuntz-politika kudeatuko du, eta besteak trantsizio ekologiko eta energetikoa landuko du.

[ euskaraz lan egin eta bizitzeko eskubidea ]

19 – ELAk aldarrikatzen du euskara dela gure nazionalitatearen ikurrik behinen, partekatuen eta jatorrena. Ziur gaude bien zoria, euskararena eta burujabetzarena, lotuta daudela, eta baten aurrerapideak bestea indartzen duela. Gure herriarentzako burujabetza eta askatasun nahia gure hizkuntzaren aldarrikapenarekin batera doa, baita sindikatuaren barne-bizitzan eta lantokietan gero eta presenteago egiteko konpromisoarekin ere. Izan ere, gure hizkuntza erabiltzea, euskaraz bizitzea, kendu ezineko eskubidea dugu. Hau posible izan dadin, behar-beharrezkoak diren konpromiso pertsonal zein kolektiboez gainera, ezinbestekoak dira ere politika publiko askoz ausartagoak, gure hizkuntzaren ezagutza eta erabilpen normaldua sustatzeko eta herritar guztien benetako berdintasuna iristeko.

Gora Euskal Herria askatuta!

Bilbo, 2017ko apirilaren 11n

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7 réflexions sur « Aberri Eguna 2017 »

  1. Le désarmement doit surtout maintenant permettre de solder 2 questions :
    1.pourquoi avoir poursuivi la lutte armée après la chute du franquisme
    2. les conséquence de cette poursuite.
    ETA et IK ont cristallisé la vie politique du pays basque autour d’une lutte de drapeau nationaux empêchant toute forme de lutte des classes qui est pourtant la seule à répondre aux enjeux actuels (écologie, économie, démocratie, …) et qui prennent leur sources (tout comme le concept d’état-nation) au XIXe siècle. Cette diversion arrange d’ailleurs bien la bourgeoisie et les possédants, notamment dans l’immobilier.
    Revendiquer encore aujourd’hui le droit de travailler en basque ou le droit de construire des frontières parait anachronique. Il faut réclamer le bien être de chacun dans un esprit du bien commun sans murs, sans chaînes, sans frontières. L’épanouissement peut passer pour certain par le basque (et cela est très bien) mais pour d’autres c’est le droit de parler une autre langue et pour d’autre encore l’identité est même ailleurs (classe sociale, sexualité, travail….).
    Pour de meilleurs lendemain ne réclamons pas un pays basque libre mais plutôt la liberté au pays basque et partout dans le monde.
    No borders, no money, no god !
    Viva anarquia! Tierria y libertatd!

  2. de la censure (je ne vois pas mon commentaire) ? finalement comme les états français et espagnols….
    Pierres après pierres, nous détruirons tous les murs et toutes frontières.
    Ni état, Ni patron!

  3. -« Revendiquer le droit de travailler en basque ou le droit de construire des frontières parait anachronique. » Une phrase que le Medef 64 ne renierait pas.

  4. et voilà vous faites semblant de ne pas comprendre… ou alors c’est grave. Confondre les idées libertaires avec celles du Medef, cela relève vraiment de la mauvaise fois…. tout comme confondre mondialité et mondialisation…. c’est navrant.
    Au Mexique, en Palestine et ailleurs, il faut détruire les murs pour libérer les peuples et justement contre le libéralisme.
    Et oui je confirme le concept d’état-nation est anachronique, en plus d’être un non sens au niveau anthropologique. Et oui on doit revendiquer le droit de chacun de vivre et de parler comme il le veut! Après si vous voulez reproduire un république basque sur le modèle de la république française, c’est à dire raciste, sexiste et paternaliste, qui impose des lois et une langue ça ne permettra pas de répondre aux questions qui se posent à nous aujourd’hui.

  5. Je ne faisais que souligner la contradiction qui consiste à dénoncer le concept d’état-nation et en même temps prétendre que résister à l’hégémonie linguistique imposé par ces mêmes états-nations est anachronique.
    « Vous résistez contre un anachronisme, donc votre combat est anachronique »,
    Le concept d’état-nation est peut être anachronique ou un « non-sens » anthropologique mais c’est celui-ci qui régit le monde, et c’est celui-ci qui explique que nous sommes en ce moment même entrain de débattre du Pays Basque en français.
    Est-ce que vous qualifieriez la revendication des Palestiniens de pouvoir travailler dans leur langue d’anachronique? Ou la demande des respects des frontières palestiniennes par les colons Israéliens d’anachronique?

  6. vous mélangez vraiment tout. Je parle français mais je ne crois pas diffuser les idées hégémonique de la république française. C’est là votre confusion. Vous associez une langue à une idée ou un comportement. Dans ce cas tous les francophones sont des républicains jacobins, tous les germanophones sont des nazis, …
    Il est interdit de remettre en cause l’état nation car une il est en place dans nos régions et on doit aussi accepter le capitalisme pour les mêmes raisons ? de même on doit seulement acceptez les hétérosexuels car il sont majoritaires et imposer ce choix. C’est du délire !
    Je vais m’arrêter là car c’est un dialogue de sourd et surtout ça me rend terriblement triste pour la suite car votre ignorance des autres et du passé, en particulier des idées libertaires pourtant très fortes il n’y pas pas si longtemps de chaque côté du Pays Basque (Asturie et Aragon) fait peur.
    Je vais vous laisser militer pour votre république basque avec l’obligation de parler le basque, laisser les propriétaires de grosses maisons écraser les autres et creuser les inégalités. Je continuerai à militer pour le bien commun et l’épanouissement de chacun (dans la langue qu’il choisira).

  7. Si nous sommes en ce moment entrain de débattre, sur un site internet abertzale, en langue française, c’est le résultat de l’imposition de l’Etat-nation français, c’est tout ce que je dis. Je ne vous accuse de rien.
    Prétendre qu’il est anachronique de résister à cette imposition, par exemple en revendiquant le droit de travailler en euskara au Pays Basque, tout en étant une preuve vivante de cette imposition (en tant que victime de l’imposition, entendons nous) me semble contradictoire.
    Parler en français, en anglais ou en espagnol serait un choix, et la revendication de l’usage de l’euskara une imposition? C’est l’inversion complète des rôles…
    Par ailleurs, qualifier le contradicteur d' »ignorant », de « triste », de « sourd » après 2 échanges, sans être un expert, ne me semble pas très cohérent avec une approche libertaire du débat.

    Estatu-nazioeri egiten ahal ginuken funtsezko erresistentzia mota bat, eztabaida euskaraz segitzea litaike.
    Izan untsa.

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