Commerce et contraintes

La piétonisation de la rue d’Espagne à Bayonne est un exemple réussi de revitalisation du centre.
La piétonisation de la rue d’Espagne à Bayonne est un exemple réussi de revitalisation du centre.

Dans la première partie de ma chronique publiée dans le numéro d’avril je soulignais combien la multiplication des grands ensembles commerciaux dans notre bassin de vie posait question. Je pointais la fragilité des petits commerces face à la concurrence de ces mastodontes financiers. Est-ce une fuite en avant sans possibilité de retour? Pas nécessairement…

Il est maintenant évident que toutes les municipalités de l’Hexagone se penchent sur cette question de la perte de commerces et de la disparition des centre-villes commerciaux. Il semble y avoir une prise de conscience La problématique sera peut-être abordée aussi par les candidats des élections prochaines.

Il y a aussi d’immenses zones (galeries marchandes de franchisés) qui fonctionnement moins bien que prévu. Des émissions diffusées dans les médias en attestent. Le dynamisme retrouvé et sa position stratégique au coeur du BAB entretient une concurrence entre gros plus forte envers Ikea. Je connais une personne qui va régulièrement relever les places inoccupées dans la galerie marchande. La CCI en son temps avait mentionné que l’offre commerciale allait être 40% au-dessus de la capacité d’achat du chaland.

Des ouvertures

L’alimentation est principalement concernée. La municipalité d’Hendaia va réhabiliter des locaux du centre ville pour les mettre à disposition des ventes agroalimentaires territoriales. Toutes les enquêtes réalisées par la CCI/ Uztartu par exemple, démontrent que dans l’achat agroalimentaire le pourcentage d’achat territorial augmente, très lentement certes, mais sûrement. D’autres municipalités installent des maraîchers aux portes des villes (Bayonne, Ustaritz…) L’évolution sur l’agroalimentaire est donc notable, d’autant plus qu’elle a été confortée par des contraintes d’achat dans les cantines collectives. Il faut aussi souligner qu’un certain nombre de moyennes surfaces introduisent aussi des produits du territoire. On peut aussi noter que le phénomène superette commence à remplir le rôle des anciennes épiceries. On peut néanmoins déplorer que leur capital n’est plus celui des indépendants mais celui des gros acteurs. L’usage, certes délicat pour le commerçant de l’Eusko, est aussi une possibilité qui, de fait, limitera, peut-être, les concurrences des gros et des franchisés. L’initiative “Pays Basque au coeur” procède aussi d’un mécanisme vertueux. Suite à un travail mené en commun avec un chroniqueur de ce journal, Peio Etcheverry-Ainchart, la députée Sylviane Allaux a fait voter la possibilité d’une application de taux majoré pour les résidences secondaires. Succès évident : cinq ou six municipalités l’ont déjà appliquée.

Peut-être aussi que les municipalités pourraient,
sur des commerces qu’elles sentent stratégiques,
louer à prix modiques à des commerçants.
Cela commence à se pratiquer ailleurs.

Des pistes à explorer

Ne pourrait-il pas y avoir aussi une application de taux différents sur les gros commerçants dont les marges et les bénéfices participent moins de la vie locale ? Même si cette idée est encore illégale, il y a peut-être des pistes d’échange à rechercher dans les relations avec les municipalités. Peut-être aussi que les municipalités pourraient, sur des commerces qu’elles sentent stratégiques, louer à prix modiques à des commerçants. Cela commence à se pratiquer ailleurs. Cela se produit aussi en agriculture soumise elle aussi à des tensions foncières inacceptables dans un développement harmonieux.

Citons aussi des politiques de ville vertueuses: le parking à 1€ dans Bayonne, liaisons entre tourisme/patrimoine/commerce, de plus en plus cohérentes. Dans des remèdes analogues, la loi permet aux villes de taxer les logements vacants pour lutter contre le foncier spéculatif non utilisé. Les galeries marchandes, depuis longtemps, adaptent leurs conditions de loyer aux locataires pour faciliter leur réussite. Ces bailleurs sont naturellement intéressés à ce que la galerie soit remplie. Pourquoi les municipalités ne pourraient-elles pas introduire une taxe sur les propriétaires attentistes au-delà d’une certaine période, principalement dans les centres villes ? Autant de questions sur lesquelles il est grand temps que les décideurs politiques et économiques aient une réflexion approfondie.

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