EPCI, royaume masculin?

Il aura fallu attendre 2016, pour que le premier buste d’une femme entre enfin à l’Assemblée Nationale parmi les grandes figures de la République. Depuis moins d’une semaine, Olympe de Gouges auteure de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne a enfin obtenu la reconnaissance que bien des hommes avaient de plein droit !
Il aura fallu attendre 2016, pour que le premier buste d’une femme entre enfin à l’Assemblée Nationale parmi les grandes figures de la République. Depuis moins d’une semaine, Olympe de Gouges auteure de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne a enfin obtenu la reconnaissance que bien des hommes avaient de plein droit !

Dans la construction de la future Communauté d’agglomération Pays Basque, il est une question qui jusqu’ici n’a pas été abordée. Quelle sera dans cette assemblée la place dévolue aux élu-e-s ? Le mécanisme actuel de la désignation des futurs délégués communautaires démontre que la présence masculine sera écrasante, et que les femmes ne seront que très peu représentées. Faut-il pour autant s’en satisfaire ? Dire en semblant le regretter que nous serions victimes de dispositions légales qui nous dépassent est une chose, réfléchir pour en corriger les effets en est une autre…

Le 8 juillet 1999, sous le gouvernement Jospin, Nicole Péry étant secrétaire d’Etat aux droits des Femmes, la loi constitutionnelle est modifiée dans son article 3 en posant “que la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives”.

Presque 20 ans après le constat est effrayant. Là où la loi ne contraint pas, la situation n’a guère évolué. A ce jour, 84 % des maires, 92 % des présidents d’intercommunalités, 95 % des présidents de Région sont des hommes.

Pourtant là où la loi contraint, exécutifs communaux ou régionaux, les femmes occupent leurs fonctions de manière plutôt remarquable, obtenant même souvent un satisfecit étonnant sur leur présence et leur investissement dans les dossiers.

Ce qui peut faire penser, par ailleurs, que ce n’est pas une généralité !

Dans les intercommunalités, la loi n’oblige pas et force est de constater que les vice-présidences leur sont chichement accordées, un panorama rapide sur notre réalité démontre cette évidence pour ceux qui en douteraient.

Doit-on en conclure qu’il existe encore des prés carrés ultra masculinisés et que seule la loi peut parvenir à changer la donne ?

En effet, s’il ne semble plus possible de jargonner sur leur incompétence supposée, comment, dès lors, expliquer leur absence chronique dans les postes à responsabilités ? Pas le moindre effort d’équilibre, sans même oser avancer le mot redouté de parité.

Alors qu’en sera-t-il de la maison commune que nous sommes en train d’édifier ?

Les 10 premières vice-présidences sont réservées aux chefs des actuelles intercommunalités et parmi eux on comptera une seule femme. Possiblement le chiffre pourrait être porté à 15, il serait alors juste d’attribuer au moins 3 places à des femmes, et cela serait des plus modestes!

Le Pays Basque s’enorgueillit souvent de son antique organisation où la place des femmes dans la décision publique était parfaitement reconnue. Une chose est de magnifier le passé, une autre est de s’engager dans une démarche qui permettrait de remédier à un état de fait peu supportable au XXIe siècle.

Là, où un contingent supplémentaire de délégué-e-s devra être élu par les conseils municipaux concernés, ne serait-ce pas le moment d’établir des listes paritaires afin d’améliorer un peu la composition de l’assemblée ? Dans les fonctions exécutives vice-présidences et éventuellement conseillèr-e-s déléguées sans aller jusqu’à la parité ne serait-il pas souhaitable de réserver un certain nombre de sièges à des femmes ?

Le pacte de gouvernance devra comporter des dispositions dans ce sens, tout autre voie serait dommageable pour l’image dynamique et moderne que nous voulons conférer à la grande agglomération !

Nous avons l’ambition de réussir cette grande intercommunalité, nous savons ce qu’elle a d’innovant de créatif, nous sommes persuadés qu’elle dessine les organisations territoriales de demain et nous ne pouvons par conséquence ignorer la juste représentation des hommes et des femmes…

Je n’ignore pas le travail intense qui est le nôtre en ce moment, des questions importantes sont à régler et la répartition des responsabilités en fait partie.

Je reste sensible aux symboles car ils ne sont jamais neutres, ils indiquent l’état d’avancement démocratique d’une société.

Il aura fallu attendre 2016, pour que le premier buste d’une femme entre enfin à l’Assemblée Nationale parmi les grandes figures de la République. Depuis moins d’une semaine, Olympe de Gouges auteure de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne a enfin obtenu la reconnaissance que bien des hommes avaient de plein droit ! Olympe a écrit des textes d’une extraordinaire modernité, visionnaire elle a dépassé et de loin ce que les révolutionnaires pouvaient imaginer. Elle voulait le droit de vote, l’éligibilité, les pensions alimentaires, la protection des prostituées, le mariage des prêtres, l’égalité avec les gens de couleur… Elle est totalement ignorée dans l’enseignement de l’Histoire. Elle a été guillotinée le 24 mai 1795, sans jamais pouvoir monter à la tribune. La peine de mort n’existe plus mais la fonction tribunitienne reste encore un défi pour ses lointaines héritières !

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Une réflexion sur « EPCI, royaume masculin? »

  1. Les symboles sont importantes, bien sûr, mais la présence des femmes dans la nouvelle assemblée n’est q’une question de symboles, mais plutôt de principes et de valeurs; on se rempli la bouche de valeurs d’égalité quand c’est pour critiquer les autres (et il y a de quoi critiquer) mais on les avale toutes d’une seule gorgée quant c’est à nous la responsabilité de les mettre en valeur et en avant. Il faut que la nouvelle entité proclame haut et fort le but premier de reussir une parfaite égalité pour les femmes dans cette assemblée et tout ce qui soit moins qu’une participation égale doit être consideré comme un pas à suivre d’un autre, dans le but de la participation paritaire.

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