Histoire locale des migrations

ForoaH« Le peuple Basque est attaché à sa terre ». « L’enracinement des Basques dans cette partie de l’Europe est très ancien », « Le Basque est fier de ses racines », voici des phrases, prélevées au hasard d’interviews, de reportages ou du site d’une célèbre encyclopédie libre… toutes sont des assertions communément entendues, qui semblent bien caractériser l’image que les habitants de ce petit bout de terre renvoient à la face du monde. Loin de nous ici l’idée de négliger le lien fort qui lie les Basques à leur territoire, de balayer d’un revers de la main le caractère basque qui revêtent nos montagnes ou nos maisons, puisque les ancêtres de cette terre donnèrent un nom à chaque creux, chaque bosse, chaque espace d’herbe, de pierre ou d’eau. Cependant. Il nous faut bien, à l’aune de l’ensemble du savoir scientifique actuel, relativiser le caractère immémorial du fait basque sur cette terre. Enbata.Info publie ici l’intervention complète qu’Antton Curutcharry, professeur d’Histoire et maire-adjoint de Saint-Etienne-de-Baïgorry, a effectuée lors du Forum « Penser l’immigration autrement, agir localement » le vendredi 20 avril dernier à Bayonne.

« Le peuple Basque est attaché à sa terre ». « L’enracinement des Basques dans cette partie de l’Europe est très ancien », « Le Basque est fier de ses racines », voici des phrases, prélevées au hasard d’interviews, de reportages ou du site d’une célèbre encyclopédie libre… toutes sont des assertions communément entendues, qui semblent bien caractériser l’image que les habitants de ce petit bout de terre renvoient à la face du monde. Si l’on y ajoute l’autre symbole fort, celui du chêne de Gernika, arbre multi centenaire, qui rappelle l’antiquité des Basques et de son organisation politique, tout nous ramène à l’idée d’un peuple premier, un peuple « de souche », comme on l’entend joliment parfois. Bref, un peuple « autochtone ». En ethnologie, un peuple indigène, ou premier… En termes grecs et dans la mythologie, « autochtone » signifie qui est « né spontanément de la terre, sans parents » …

Loin de nous ici l’idée de négliger le lien fort qui lie les Basques à leur territoire, de balayer d’un revers de la main le caractère basque qui revêtent nos montagnes ou nos maisons, puisque les ancêtres de cette terre donnèrent un nom à chaque creux, chaque bosse, chaque espace d’herbe, de pierre ou d’eau. Cependant. Il nous faut bien, à l’aune de l’ensemble du savoir scientifique actuel, relativiser le caractère immémorial du fait basque sur cette terre.

Arrivée de l’Homo Sapiens dans la région

L’espèce Homo Sapiens, à laquelle appartiennent les Basques, comme tous les autres peuples de la Planète aujourd’hui, n’est arrivée dans la région qu’il y a 40 000 ans environ. Autant dire, le temps d’une respiration, si l’on se replace à l’échelle de l’âge de la planète Terre. Sans entrer dans les débats non-clos entre paléoanthropologues, l’on peut affirmer qu’Homo Sapiens a même progressivement remplacé un autre homme, plus ancien, Néandertal. C’est lui qui peuplait l’ensemble de l’Europe lorsque sont arrivés ces envahisseurs de Sapiens. Sapiens, lui, venait du Proche-Orient, et migrait, tout comme l’avaient fait ses ancêtres sortis d’Afrique plusieurs dizaines de milliers d’années plus tôt. Une espèce d’origine africaine qui s’installe dans ce qui sera un jour le Pays Basque, comme partout dans le monde d’ailleurs, et qui, en Pays Basque comme partout en Europe, supplante l’espèce européenne première. De quoi faire frémir dans les chaumières… Sauf que, ces descendants d’Africains colonisateurs, c’est nous, c’est nous tous ! Et, pour parfaire le tableau, se dire enfin que selon les dernières découvertes, un métissage eut lieu entre les populations européennes néandertaliennes et les populations immigrées sapiens. 4 à 6% du génome des Européens actuels est un héritage de Néandertal. C’est bien qu’il est arrivé certaines fois où, l’accueil de nos ancêtres les migrants Sapiens ne fut pas des plus hostiles par Néandertal l’autochtone. Le migrant ne dut pas toujours être perçu comme une menace…

Bref, un très long retour sur ces temps mal connus pour dire une chose : le jeune Soudanais qui vend des bibelots dans les rues du Petit Bayonne et le berger Basque, fier de ses racines et de sa culture ancestrale, sont tous deux le fruit d’un voyage entrepris depuis l’Afrique, descendants de migrants africains… quelques milliers d’années séparent ce voyage.

Le voyage, caractérise notre espèce

Le voyage, est l’une des caractéristiques de notre espèce, le mouvement, l’ailleurs. Les Basques, le Pays Basque font-ils exception ? Véritable question.

Sait-on, par exemple, que la domestication d’animaux sauvages pour en faire des bêtes d’élevage, ne fut pas réalisée localement, mais bien amenée par des migrants méditerranéens, il y a près de 7 000 ans ? C’est le temps de ce que l’on appelle « les migrations indo-européennes ». Ce qui signifie que les premiers Sapiens du Pays Basque n’étaient pas bergers, et que ce sont des migrants venus de l’Est et du Sud qui ont introduit le pastoralisme dans nos montagnes (avec des espèces non locales, à l’origine). Les habitants du Pays basque néolithique ne sont d’ailleurs pas, ou très peu sédentaires. Ils sont plutôt nomades, ou semi-nomades et se déplacent au grès des saisons, par petits groupes. Il faut attendre la fin du Néolithique pour que les premiers villages apparaissent, que les humains se fixent, vers 3 000 avant notre ère. Ceux qui ne se sont pas fixés, ceux qui migrent encore commencent à être perçus différemment…

L’archéologie, l’histoire nous donnent à comprendre l’organisation de nos sociétés dans le passé. Ces disciplines, lorsqu’elles sont dégagées de toute intention idéologique, nous amènent à reconsidérer humblement les siècles qui ont précédé le présent. À regarder « nos ancêtres », ou plutôt, ce que l’on en sait, en face, avec le maximum d’honnêteté. Pas d’idéologie, pas d’essentialisation d’un peuple, pas de mythification d’un passé. Regarder les faits. Et concernant les Basques, comme leur terre, le Pays Basque, force est de constater qu’ils furent migrants. Qu’ils partirent de ce lieu où ils s’étaient fixés, qu’ils y revinrent. Mais aussi, que ce lieu fut une terre où arrivèrent d’autres populations. Certaines passèrent, d’autres se fixèrent. Pour forcer le trait, on pourrait dire que les Basques sont un peuple migrateur et le Pays Basque est une terre où l’on immigre, quelle que soit la période.

Les migrations celtiques, peuples originaires d’Europe centrale, touchent toute l’Europe de l’Ouest entre les VIe et les IIIe siècles avant n.e. L’espace basque antique est concerné de manière secondaire cependant, l’interaction entre les nouveaux arrivants et les résidents antérieurs, fait évoluer les techniques, les rites, les connaissances. Puis, jusqu’au tournant de notre ère, autour de l’an I, c’est l’arrivée des Romains, la conquête et la romanisation. Le vocabulaire latin vient se mêler à l’euskara, la langue basque. De nouveaux colons, méditerranéens, qui imposent leur culture et amènent de nouveaux savoirs. Les Vascons et les Aquitains, ancêtres de ceux que l’on appelle Basques, sont intégrés, participent ensuite à la conquête romaine. On en retrouve plusieurs dizaines, dans les habits des colonisateurs, déjà, sur les marges du Rhin ou dans l’actuelle Angleterre. L’Empire, généreux, leur donne, entre guillemets « des papiers officiels ». Ils obtiennent le statut envié et privilégié de citoyens romains.

La terre des Vascons, une route de grand passage

La terre des Vascons devient une route de grand passage. Les peuples germaniques, en migration depuis le IIe siècle de notre ère entrent dans l’Empire romain et passent les Pyrénées du Nord vers le Sud. Les Wisigoths qui resteront, pour partie dans la région, mais aussi les Suèves, les Vandales et les Alains, franchissent nos montagnes au Ve siècle. Puis ce sont les Berbères d’Afrique du Nord, à peine islamisés, qui conquièrent la Péninsule Ibérique au VIIIe siècle et entrent dans le territoire vascon. Ils passent la montagne, du Sud vers le Nord. Pampelune, la capitale des Vascons, a été terre d’islam, des tombes médiévales tournées vers la Mecque y ont été découvertes il y a une dizaine d’années.

Le grand élan de la reconquête des terres ibériques par les chrétiens, entre le Xe et le XVe siècle, fait partir beaucoup d’hommes de chez eux. De nouveaux migrants en terres basque et navarraise. Ils viennent des territoires occitans, du sud de la France : Béarnais, Toulousains, Gascons, ils s’installent au cœur des villes frémissantes du Pays Basque. Ils colonisent les terres reprises aux musulmans… On retrouve même des Normands, descendants de Vikings, dans la pointe sud de la Navarre, à Tudela… Le grand brassage culturel, dans ces siècles centraux du Moyen Âge, est favorisé par le développement de l’autoroute que représentait alors les chemins du pèlerinage à Compostelle. Tous ces immigrés, ces colons, s’ajoutent à des communautés juives et musulmanes, antérieurement installées, qui ont décidé de rester.

Fin du Moyen Âge

La fin du Moyen Âge est aussi le moment ou entrent en Pays Basque, comme dans beaucoup d’autres territoires européens, des groupes de populations dont nos sociétés perçoivent mal l’origine. On les dit « Bohémiens » ou « Egyptiens » (cela donne les mots gypsies, ijito, gitan). Partis du nord de l’Inde, quelques siècles plus tôt, ils s’installent ici, suscitant la méfiance ou le rejet. Ils ne se sédentarisent pas tous complètement, mais ils deviennent une partie, encore mal connue certes, de notre histoire. Ce sont les Roms.

Le XVIe siècle voit arriver sur notre territoire les juifs espagnols puis portugais chassés de leur royaume, car ne répondant pas aux critères de la « pureza de sangre », la pureté du sang. La Bastide Clairence, qui conserve aujourd’hui encore son cimetière juif derrière l’église, mais surtout Bayonne en sont les grands témoins. Les réfugiés séfarades, apportent leur savoir-faire, dont notamment la maîtrise de fabrication du chocolat.

Les XVIIe et XVIIIe siècles voient beaucoup de Basques se muer en conquérants et colonisateurs. Les Amériques, promesse de terres et de richesses concernent alors surtout les hommes, soldats, administrateurs et religieux. Les Basques y prennent leur part, traversent l’océan et s’approprient des terres, combattent les peuples précolombiens, fondent des villes, construisent des églises.

Les basques, un peuple d’émigrants

Les Basques endossent ici un rôle dans lequel on n’a pas l’habitude de les voir… celui d’envahisseurs. Mais le siècle qui suit allait montrer une toute autre image des Basques dans le monde. Celle d’un peuple d’émigrants, un peuple qui part, irrésistiblement, que les autorités administratives ne parviennent pas à retenir. L’émigration des Basques pour l’Amérique devient massive à partir de 1830… elle ne cessera vraiment qu’à la fin des 30 Glorieuses, dans les années 1970.

Alors qu’au XIXe siècle, la France devient une grande terre d’immigration européenne, les habitants des deux versants des Pyrénées quittent leur Euskal Herri, qui ne peut plus nourrir toutes les bouches de ses enfants. Pendant plus d’un siècle, ce sont des dizaines de milliers de Basques qui fuient la misère, le chômage ou les conflits nombreux (guerres napoléoniennes, guerres carlistes). Ils émigrent dans l’espoir de vivre mieux et qui sait, de faire fortune. On paie cher sa place, on part à crédit, s’engageant, une fois là-bas, en Amérique, à travailler pour rembourser son billet. Des réseaux d’émigration se constituent. Les autorités tentent d’en contenir certains. Mais on embarque quand même sur des bateaux, à voile, à vapeur. Certains font naufrage, la traversée est longue, difficile et parfois périlleuse. Le premier arrivé garde de l’argent pour faire venir sa fratrie. Mais là-bas, en Uruguay, en Argentine, au Mexique, en Californie, au Nevada ou dans l’Idaho, on n’est pas toujours le bienvenu. Le Basque a parfois mauvaise réputation, notamment aux Etats-Unis : « vagabond » dit-on de lui, ou « profiteur », il vient pour prendre, se servir et repart une fois enrichi. Et pourtant, c’est une vie de grande solitude qui est proposée à nombre d’entre eux : berger, sans terre, nomade, avec des milliers et des milliers de têtes de bétail… les jeunes Basques pleurent leur patrie, taillent dans le bois leur mélancolie. Certains parviennent à rentrer au pays avec de l’argent en poche, on perd la trace d’autres. Et puis, il y a ceux qui ont fait fortune, qui appartiennent aux oligarchies d’Amérique Latine, qui donnent des chefs d’Etat, des dictateurs à l’Argentine, l’Uruguay, le Mexique ou le Brésil… mais en 1949, lorsque le vol qui amène le boxeur français Marcel Cerdan en Amérique se crashe dans les Açores, le monde découvre que parmi les victimes de l’accident se trouvaient cinq bergers Basques… on part encore pour l’Amérique, après la Guerre…

De l’autre côté des Pyrénées, l’industrialisation de la Biscaye et du Guipuscoa attirait, dès la fin du XIXe siècle, la main d’œuvre ouvrière de toute la Péninsule ibérique : depuis l’Andalousie, la Mancha, l’Extrémadure on émigre vers Bilbao, on apprend le basque, parfois. On essaie de se fondre dans la population. De ce côté-ci, Hasparren ou Mauléon accueillent aussi les hirondelles venues d’Aragon ou du Portugal pour travailler dans l’industrie de l’espadrille. Le Pays Basque donne à nouveau du travail.

Les guerres mondiales, la guerre civile espagnole, la dictature franquiste sont encore sources de migrations pour les Basques. Des centaines d’insoumis du nord passent au sud des Pyrénées pour éviter l’appel sous les drapeaux. Mais on se mobilise aussi, on établit des listes pour accueillir, ici, des Belges réfugiés et des Français du Nord chassés par l’avancée allemande. Dans l’autre sens, à partir de 1927, des milliers de républicains et d’antifranquistes du sud passent au nord pour éviter la répression. Les Basques du XXe siècle sont aussi des réfugiés. Des réfugiés politiques, avec les militants d’ETA qui viennent s’abriter de ce côté-ci des Pyrénées ou en Amérique Latine, et dont certains n’ont toujours pas le droit de retourner sur leur terre natale, aujourd’hui, malgré le silence des armes.

Il nous faut, aujourd’hui, penser l’accueil du migrant

À la fin du XXe siècle, le petit village de Baigorri accueille dans son VVF, 190 réfugiés bosniaques qui fuient le conflit de Yougoslavie et ses horreurs.

Nous voici au terme du long voyage, au début du XXIe siècle. La grande émigration des Basques a cessé, et, sous l’effet progressif de la mondialisation, notre territoire se métropolise, se littoralise. Il attire de nouvelles populations, certaines fortunées, d’autres moins… L’arrivée massive de populations non bascophones inquiète… va-t-on perdre le trésor de notre histoire, celui qui, malgré tous les aléas, les va-et-vient, à travers les siècles, fut conservé précieusement par les Basques ? « La langue est ma terre » dit le poète bertsolari Amets Arzallus. L’euskara, au-delà de l’origine territoriale de celui qui le parle, est l’un des bijoux les plus précieux des Basques, que la mondialisation met en danger. C’est une question, locale, qu’il nous faut concilier avec des questions globales. Car le Pays Basque et ses particularités est intégré dans le monde. Et les questions qui se posent au monde se posent donc aussi, aujourd’hui au Pays Basque. Quelle attitude avoir devant l’étranger qui arrive ?

Venons-en à conclure. Il nous semble important, au-delà de toutes les lois, les règlementations, les procédures, dont la compréhension et la maîtrise sont primordiales, de penser aussi la migration comme un phénomène ancien et intrinsèquement lié à la condition humaine. Je migre, tu migres, elle migre. Ou alors, j’ai migré, tu as migré, il a migré. Ou bien je migrerai, tu migreras, il migrera… Le mouvement migratoire concerne l’ensemble des siècles, l’ensemble des peuples. Il nous faut, aujourd’hui, penser l’accueil du migrant. Et c’est bien pour cela que l’on se retrouve aujourd’hui ici. Je vous remercie pour votre écoute et vous souhaite, nous souhaite une réflexion très fructueuse !

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