La grande bleue rougit

Les bateaux secours de MSF contraints de quitter les eaux territoriales lybiennes.
Les bateaux secours de MSF contraints de quitter les eaux territoriales lybiennes.

La solidarité est-elle criminelle? De l’agriculteur condamné par la justice française pour avoir aidé des migrants à franchir la frontière avec l’Italie, aux navires des ONG portant secours aux candidats à l’exil en passe de se noyer en Méditerranée refoulés des eaux territoriales libyennes, nombreux sont les signaux répressifs envoyés par les Etats à ceux qui tentent d’aider les déracinés. 

Nombreuses sont les personnes ayant choisi de passer leurs vacances en Méditerranée cet été. Tandis qu’elles se baignaient ou faisaient du bateau, des milliers de migrants africains fuyant répression, faim ou corruption, se retrouvaient piégés par des passeurs libyens ou marocains peu scrupuleux.

Jusqu’à présent plusieurs ONG intervenaient en mer pour porter secours aux personnes se noyant, se substituant au manque d’intervention publique depuis 2015.

De même, un numéro d’appel (Alarm phone) permet aux personnes en détresse de prendre contact avec les associations. Depuis 2015, l’Union Européenne a mis fin aux opérations de sauvetage en mer “Mare Nostrum” qui avaient sauvé la vie de 120.000 personnes.

Dorénavant, l’agence Frontex (européenne) concentre ses forces et ses moyens financiers sur les passeurs, les frontières, mais également sur les militants des ONG injustement accusés de liens avec les trafiquants et considérés comme des délinquants.

Quoi de neuf cet été ?

Cet été, les choses ont changé : ces ONG ont été criminalisées et on leur a imposé la présence de policiers armés à bord de leurs embarcations, avec la signature d’un code de bonne conduite.

Le 12 août dernier, la plupart des ONG (Médecins sans frontière, Sea Eye, Save the children…) ont alors décidé de suspendre leurs opérations de sauvetage, au risque de multiplier le nombre de morts en Méditerranée. Les organisations réfractaires ne pourront plus poursuivre leurs opérations de sauvetage en mer. Déjà, le bateau de l’une d’entre elles a été placé sous séquestre par les autorités italiennes. Les gardes côtes libyens ont proféré des menaces contre la sécurité des militants. Les condamnations des militants d’ONG se multiplient, accusés de complicité avec les passeurs. Ils sont maintenant traités de délinquants par les autorités judiciaires de l’Italie, de la France et d’autres pays européens. 

L’hécatombe en Méditerranée se poursuit et s’amplifie :
3.700 morts en 2015, 5.000 en 2016 et 2017 s’annonce catastrophique.
La situation nécessite une réponse déterminée de la société civile
pour faire bouger les politiques.
Nous ne pouvons accepter la criminalisation de la solidarité.

Absence de solidarité

La Libye vient d’établir une zone SAR jusqu’à 1.000 miles de leurs côtes, interdites aux navires. Ses gardes côtes ont intercepté 1.000 migrants qu’ils ont envoyés dans l’enfer de leurs geôles. Le général Haftar réclame à l’Europe 20 milliards d’euros pour sécuriser sa frontière sud.

La seule institution ayant réagi, par un communiqué le 15 août dernier, à cette situation intolérable est l’OHCHR (Le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme). Nos dirigeants européens sont ravis de l’externalisation du problème quitte à s’allier aux proches des trafiquants.

L’absence de solidarité pour la prise en charge du droit d’asile et de la “relocalisation” des migrants pour soulager les pays d’entrée (Italie, Grèce ou Espagne) empêche de trouver des solutions.

Les accords de Dublin imposent à un migrant de faire sa demande d’asile dans le pays par lequel il est entré sur le territoire européen (empreintes prises à son arrivée).

C’est ridicule, car l’accueil est impossible dans ces trois pays seulement et, de surcroît, c’est cynique pour tous ceux qui souhaitent se rendre dans un pays dont ils connaissent la langue ou dans lequel ils ont de la famille.

L’hécatombe en Méditerranée se poursuit et s’amplifie : 3.700 morts en 2015, 5.000 en 2016 et 2017 s’annonce catastrophique.

La situation nécessite une réponse déterminée de la société civile pour faire bouger les politiques. Nous ne pouvons accepter la criminalisation de la solidarité. Indignons nous !

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