Le Corso dans le tempo

CorsodansletempoLa plus ancienne animation de nos fêtes avait pour thème cette année “les régions de France”… bingo !

Choisi il y a des mois, ce thème tombe à pic dans le grand chambardement actuel et notre corso 2014 sera des plus collector !

Preuve qu’à Bayonne le hasard fait toujours bien les choses ou que la commission des fêtes est vraiment pénétrée du sens de l’Histoire… !

Reste que les réalisateurs de chars s’en sont sagement tenus à l’existant mais, cette année, les milliers de festayres massés sur le trajet du corso auront à coeur sans doute de commenter l’affaire. Il y a dix chars, un signe ? Allez savoir ! Au rythme des annonces gouvernementales, des tripatouillages parlementaires, des pétitions citoyennes, le nombre des régions qui survivront au remue-ménage est encore inconnu. Il serait d’ailleurs temps pour des “bookmakers” avisés d’ouvrir aux parieurs un espace dédié. Quelle serait la cote alors de l’Aquitaine/Limousin/ Poitou-Charentes alors que des voix et non des moindres s’élèvent pour nous régionaliser jusqu’à Perpignan ?

Personnellement, je m’en fous et je me demande dans la chaleur de l’été si c’est grave ? J’ai bien entendu une Martine célèbre, râler fortement (c’est consubstantiel au prénom) “il manque une vision et une méthode”… et demander à Valls d’arrêter le Monopoly ! Dans la foire aux propositions en cours, tout est possible puisque rien n’a de sens !

Il s’agit simplement de blablater en faisant valoir les idées les plus incongrues au gré des envies ou des intérêts parfois des plus particuliers… Je ne vous dis pas la carte des régions de France après quelques débats fumeux dans les méandres des fêtes !

Pas sérieux mon propos ?

Peut-être plus qu’il n’y paraît, il entraîne une réflexion sur la façon dont nous sommes gouvernés, et au-delà sur la perte des références de toute une société. Dans un système hystériquement centralisé et voué à l’excès technocratique, un découpage territorial peut s’entendre comme un empilement statistique sans autre forme d’ambition.

Il faut évidemment éviter tout ce qui pourrait ressembler à un fait culturel ou à une réclamation historique et décider ex-cathedra des divorces ou des mariages. On a bâti les départements avec l’histoire d’une journée à cheval d’un point à un autre, on peut bien imaginer des régions en fonction du nombre des habitants ou de la richesse supposée des territoires ! Restera à s’étonner si  cela ne fonctionne pas !

Nous avons un petit maestro à Matignon et un grand indécis à l’Elysée, et donc tout est possible. Cette réforme qui vient en fin de débat sur l’acte III de la décentralisation n’a pas été pensée, elle a surgi dans quelque tête d’énarque au début de l’année et elle doit constituer le point d’orgue du quinquennat.

Après avoir ressuscité les conseils généraux, il s’agit maintenant de les effacer peu à peu au profit des conseils régionaux et de donner prime aux intercommunalités puisqu’on finit par comprendre qu’il convient de conserver des lieux de décisions de proximité. Il faudra donc repenser les compétences entre les uns et les autres et sans doute revoir les modes d’organisation. Autrement dit, on n’est pas arrivé, d’autant que si j’ai bien suivi, Hollande et Valls ne sont pas soutenus par leur propre majorité !

Mieux vaut en rire, car c’est une sourde colère qui pointerait alors… colère car on ne joue pas à la gestion territoriale comme dans Sim City, on n’amalgame pas les poireaux avec les carottes sur la seule injonction des baronnies locales, s’il s’agit de penser l’avenir convenons tout de même que le spectacle est de piètre qualité! D’autant qu’il se murmure que d’ici 2016, le dispositif pourrait être évolutif…

Alors 14, 13, 12 régions ou 10 comme pour le corso ? Rendez-vous en septembre quand nous sortirons de la torpeur estivale et qu’Hollande aura peut être tranché ! Rousset sera possiblement à la tête d’un territoire sur lequel le soleil ne se couchera jamais… et on finira par savoir si la commission des fêtes bayonnaise a eu la seule vision vraiment réaliste de toute cette abracadabrantesque histoire !

Dans l’attente, que les fêtes du Pays Basque soient belles. Elles sont un des symboles forts de notre fait identitaire, vous savez, le truc dont il ne faut jamais parler… Pesta on deneri.

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