Le souci économique

PêcheZiburuToujours préoccupé par le développement d’Iparralde, je me pose de nombreuses questions sur les engagements économiques des candidats abertzale aux élections du 22 et 29 mars. S’il faut se féliciter de la revendication réaffirmée de la collectivité territoriale spécifique, on peut déplorer le manque de lien avec les forces économiques qui ont généré des initiatives telles que Herrikoa, Ehlg ou encore l’eusko.

A l’heure de la rédaction de cet article pas vraiment de quoi se mettre sous la dent, si ce n’est la position de “debout la république”, entendue à la radio (donc je ne l’ai peut-être pas bien comprise) ne souhaitant pas la collectivité territoriale mais un ensemble côte, avec l’argument du tissu urbain homogène du sud des landes à la frontière, et un ensemble “intérieur” séparé de cette côte basco landaise et une permanence du département… conséquence désastreuse au niveau de la réciprocité côte/intérieur sans évoquer le renforcement de la pesanteur départementale qui nous a si souvent été néfaste (université, multiculture à deux vitesses, dépenses déséquilibrées concernant les stations de ski et financement des pôles économiques pour ne citer que cela, promotion touristique coupée de la réalité humaine, vision stratégique pour l’agriculture, etc, etc…).
La position d’EH Bai livrée dans Mediabask n’est pas beaucoup développée. On y trouve le maintien du département en ce qui concerne l’action sociale et de solidarité, la recherche de solution de proximité et la  réaffirmation de l’option collectivité territoriale.

Celle du PNV est peu éloignée de cette position, mais le dernier Lema est plus disert sur cette question.

Le contexte général est trouble. Les régions sont décidées du point de vue géographique.

L’Aquitaine revient dans ses limites historiques du grand Duché qui liait des accords avec les rois Sanche le Sage et Sanche le Fort dont la soeur s’est mariée avec Richard Coeur de Lion.

Les départements devaient être supprimés. Je m’étais exprimé sur l’impact positif que je voyais dans cette décision fondamentale. Mais le Sénat n’a pas voté cette décision et M Valls a dû aller à Pau (Canossa), fin 2014, devant l’association des présidents de départements pour noyer le poisson : les départements seraient confortés dans leur mission sociale…

On ne connaît pas encore la position de la droite, ni du centre mais des recentrages à visées ridicules, anti-gauche primaires, vers le département est aussi un mauvais tournant de vision politique politicienne, alors que certains élus du centre flirtent avec la décentralisation.

La position des abertzale

Nous ne l’avons pas suffisamment préparée ni construite. En effet comment peut on renforcer les missions sociales et de solidarité pour le département et soutenir la CAF de Baiona ? L’effet boomerang du renforcement de Pau plaiderait-il pour la suppression de Baiona? Comment évoque-t-on la compétence économique pour le département, alors qu’une des opportunités de la proposition préfectorale possède en perspective une compétence économique déjà embryonnaire de droit à l’Acba ? Je pense que cela n’est pas bien orienté. Enfin, pourquoi, parmi les candidats n’y a-t-il pas suffisamment d’acteurs économiques? Nous en portons tous la responsabilité, il est vrai que pour ma part, j’ai un tant soit peu déserté les réunions.

Les abertzale ne sont pas unis, le PNB se présente de son côté. Pourquoi ne pas rechercher une alliance avec le PNB ? Le profil de l’élu ou de l’électeur du PNB d’Iparralde est-il comparable à celui de “l’industriel capitaliste” de Bizkaia ? N’y-a-t-il pas le besoin d’émergence en Iparralde d’une classe moyenne (quelque 25 à 30.000 acteurs clé ) artisan-paysan-commerçant responsable de TPE/PME ? Qui portera ses préoccupations? Croit-on enfin que les initiatives Herrikoa, Sokoa, Alki, Loreki, Lurzaindia, Ehlg, Uztartu, Eusko (je vous fais grâce de la liste qui ne se borne pas à ces quelques pépites que l’on nous envie) se font sans un réel ancrage dans la capitalisme territorial et patrimonial?

Le sort commun, le vivre ensemble d’Iparralde est-il gagnant dans cette séparation ridicule au niveau des responsabilités que nous devons assumer et qui restent à construire…

Je me sens de moins en moins à l’aise et je suis désolé de vous en faire part. Et il me vient à l’esprit la séparation idéologique qui avait exclu de la lutte nationale, dans les années 70, en Hegoalde, les petits patrons arrantzale d’Ondarru, Mutriku ou d’ailleurs, au prétexte que la ligne stratégique devait être d’extrême gauche !

Croit-on que les initiatives
Herrikoa, Sokoa, Alki, Loreki,
Lurzaindia, Ehlg, Uztartu, Eusko
(je vous fais grâce de la liste qui ne se borne pas
à ses quelques pépites que l’on nous envie)
se font sans un réel ancrage
dans le capitalisme territorial et patrimonial?

Autre sujet moins conflictuel

Je pensais que l’accord Urkullu – Rousset de fin 2014 était de façade sur le point 8 (concernant partiellement la culture et la langue basque). J’ai vu fleurir sur une propriété de la Région d’une parcelle du port de Baiona : Baionako portuko et Akitania eskualdea. Même si la première mention peut être considérée comme une inexactitude, il aurait mieux valu écrire Baionako portua, je constate que cet accord engage partiellement la signalétique de la Région.

Cela n’est pas révolutionnaire. Mais c’est un petit pas. Aussi je demande aux élus abertzale des municipalités ou des Communautés de communes de suggérer aux chargés de mission, chaque fois que c’est possible, de requérir de la Région qu’elle place la version bilingue de son logo.

La prochaine fois, je vous parlerai de Michel Godet, un économiste décalé dont le regard me semble très intéressant.

Laster arte eta ongi bozka !

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3 réflexions sur « Le souci économique »

  1. Encore une fois tes interrogations sont pertinentes, Pantxoa,
    Je pense en effet que la classe politique surfe souvent sur la société civile, et particulièrement en ce moment où tout le monde, ou presque, nous promet la collectivité territoriale à statut particulier. De son côté, la société civile a tellement de chose à faire qu’elle n’a pas le temps d’investir la scène politique.
    Ceci dit, il ne faut pas croire non plus qu’une personne issue de la société civile (il y en a eu) soit la panacée pour faire avancer des idées sociétales pour le Pays-Basque.
    Attention aussi aux mythes des grands penseurs comme Michel GODET que nous avons connu ici pour accompagner la réflexion P.B. 2010 ou comme Alain MINC; ce sont des gens qui flottent sur des anti-courants et qui annoncent à travers différents bouquins ce qui a été toujours contredit dans les faits par la suite.
    Moi, je crois que l’histoire de la construction de l’Euro-Région Basque que je souhaite, comme toi je crois, et qui a été à notre époque relancée par les instigateurs du parti politique ENBATA, mettra du temps d’abord à entrer dans l’esprit des gens, et ensuite à se concrétiser.
    C’est avec le concours de tous, de tous bords, unis pour un même objectif que nous pourrons accélérer ce processus.
    On y arrivera bien un jour, j’espère, à éteindre les égos ou les soifs insatiables des politiciens professionnels !
    Laster arte Pantxoa
    Léopold DARRITCHON

  2. Pantxoa , nous avons organisé avec les candidats d’EH Bai Bayonne mardi dernier 10 mars une réunion publique que je pense pouvoir qualifier de particulièrement intéressante à l’école maternelle du Petit Bayonne avec pour thèmes , CCI , ports , collectivité territoriale Pays Basque , agence économique Pays Basque , SCOP et 2 intervenants J-Claude Mailharin et Diego Siniscalchi . Tu as été convié à venir par Jean-Claude , tu n’es pas venu .

    Les écrits de Mediabask sont les leurs , EH Bai ne leur dicte pas leurs articles .

    Sur place , tu aurais pu entendre qu’EH Bai valorisait les chefs d’entreprise militants et toutes les initiatives collectives des dernières décennies , abordait tous les thèmes du développement économique du Pays Basque avec des projets pour une nouvelle organisation davantage coordonnée de tous les acteurs économiques compétents , mais dispersés .

    Le maintien des départements et le maintien de l’activité sociale des départements par les députés ne sont pas le fait d’EH Bai . En tant que candidats à ces élections départementales , les départements s’occupant du social , EH Bai propose bien entendu une politique sociale , une autre politique sociale .

    Mais le projet plus global est celui d’une collectivité territoriale Pays Basque , en passant par l’étape intermédiaire d’une EPCI , avec des élus au suffrage universel direct représentant tous les territoires , pour un autre développement économique local , solidaire , davantage centré sur les entreprises locales.

    Obtenir de la région la délégation de la compétence économique pour la future EPCI , puis collectivité territoriale est un objectif prioritaire pour coordonner , aider , et développer toutes les initiatives agricoles , industrielles et portuaires locales .

    EH BAI a et aura besoin du concours de tous et du tien .

    Laster artio .

    Pierre Casenave , candidat EH Bai sur Bayonne 3

  3. Cher Monsieur Bimboire

    J’ai lu avec attention vôtre chronique et je voudrai vous signaler que les préoccupations de EH bai en matière d’économie sont parfaitement identifiées.Elles se trouvent dans les différentes projets politiques édités et portés à la connaissance de tous à l’occasion de chaque élections ou à l’occasion par exemple de la constitution de EH bai au mois de décembre.
    Vous nous parlez de pépites pour qualifier certaines entreprises connues mais je vous rappelle que certaines de celles citées ont connu des mouvement sociaux par exemple l’entreprise SOKOA.
    Il peut donc s’agir de pépites d’or (pour ceux qui les dirigent)ou de pépites de …..pour d’autres participant au développement de celles ci.
    Quant à une alliance avec le PNV,je ne suis pas certains que vous ayez compris ce qu’est le projet EH bai. En effet je vous engage à vous reporter au LEMA (le mensuel de EAJ-PNB)n°197 de février 2015 et de lire l’interview de B.ARRABIT nouveau président de la communauté de commune de Garazi Baigorri et membre de EAJ-PNB.
    A la question: « Vôtre critique(de la gestion de la précédente équipe )n’était pas directement liée à un anti-abertzalisme de gauche? »
    Sa réponse est pour le moins claire: « Oui effectivement »
    Je considère pour ma part que les visions de EAJ-PNB Ipar-Alde ne sont pas si éloignées des visions capitalistes des électeurs ou élus EAJ-PNB Hego Alde.
    Nous voteront dimanche prochain,je ne me tromperai pas et je voterai pour les Abertzale de gauche,je voterai EH BAI.

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