Merci Madame !

Yvette Roudy, née le 10 avril 1929 à Pessac, est une femme politique française ayant soutenu la cause féministe. Membre du Parti socialiste (PS), elle a été députée européenne (1979-1981), ministre des Droits de la femme (1981-1986), puis députée du Calvados et maire de Lisieux (1989-2001).
Yvette Roudy, née le 10 avril 1929 à Pessac, est une femme politique française ayant soutenu la cause féministe. Membre du Parti socialiste (PS), elle a été députée européenne (1979-1981), ministre des Droits de la femme (1981-1986), puis députée du Calvados et maire de Lisieux (1989-2001).

Au mois de juin, je prenais connaissance d’une publicité émanant de la société Delkra à Tarnos, qui pour nous fourguer un contrôle technique de bagnole s’autorisait une utilisation effarante d’un corps de femme nue. Je réagissais en portant plainte auprès du Jury déontologique de la publicité qui émettait le 4 juillet un avis à l’encontre de la société au motif que cela représentait une atteinte flagrante à la dignité de la personne. La presse s’en fit l’écho. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais début août, je recevais une belle lettre manuscrite d’Yvette Roudy !

Précisons pour les plus jeunes qu’elle fut la première ministre des Droits des femmes de l’histoire de la République sous Mitterrand et qu’elle est l’auteure de la loi sur le remboursement de l’IVG. Autrement dit Yvette tient une belle place dans le Panthéon des féministes…

En vacances à Ciboure elle avait lu l’article dans le quotidien Sud-Ouest et elle tenait à me féliciter pour cette action. Ma surprise fut immense, je ne pouvais bien évidemment m’attendre à cela et de plus elle avait pris la peine de m’indiquer ses cordonnées souhaitant que nous puissions échanger.

Ce qui fut fait. J’ai eu au bout du fil, une femme chaleureuse et dynamique que j’ai sentie toujours dans le combat, qui malgré un âge qui avance n’avait renoncé à rien et dont les capacités d’indignation étaient toujours bien présentes et puissantes. Ne rien lâcher, j’entendais son message avec une sorte de plaisir qui redonne de l’énergie, là où parfois l’envie de laisser tomber peut traverser l’esprit !

Lors d’un deuxième échange téléphonique elle m’invita à déjeuner au café Garat sur le port de Ciboure car elle souhaitait disait-elle me rencontrer pour poursuive la conversation. C’est sous une pluie battante que je me suis rendue à ce rendez-vous, un peu émue par l’imminence de la rencontre.

Dès les premières  minutes, le contact le plus simple, le plus amical s’est établi et j’ai partagé un moment extraordinaire, au sens étymologique du mot, avec une femme passionnante qui manie un humour redoutable et qui conte les moments les plus importants de sa vie avec une simplicité déconcertante !

Tout y est passé ou presque, les premières années de sa vie politique au parlement européen, ses engagements pour la cause des femmes et sa bataille constante pour faire avancer leurs droits. Bien sûr je l’ai questionné sur ses rapports avec François 1er (le président pas l’autre..) et elle m’a confié la frilosité de ces hommes face à ses propositions de loi. Que ce soit celle sur l’IVG ou encore celle de 1983 sur l’égalité entre les hommes et les femmes. La dernière proposée, une loi contre le sexisme ne fut jamais inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Elle est quand même plus sévère avec le deuxième François actuellement en exercice, bien qu’elle semble apprécier l’homme privé plus que ses réalisations politiques. “Il fait des conneries” glisse-t-elle
dans un joli sourire.

Confidences privées, petit détour sur la Grande loge féminine de France pour évoquer une maçonnerie qui m’a toujours intriguée, le tout rythmé par des moments cocasses qui ont fait de ce moment, un instant privilégié.

Je ne sais pas ce qui m’a passé par la tête quand je posais cette banale question : “vous êtes, madame Roudy, d’origine bretonne ?”. Elle me regarde un peu sidérée et “mais d’où sortez-vous cela? Je suis d’origine basque, mon père est boucalais mais la famille est originaire de Saint-Etienne-de-Baigorry ! En fait je m’appelle Saldou, un nom qui a perdu le behere en cours de route !” Et paf, voilà que le Pays basque s’invite à notre table, de lointaine, Yvette devient l’enfant du pays surtout qu’elle en profite pour m’indiquer que ses vacances d’enfance et d’adolescence se passaient chez son oncle au quartier Saint-Esprit ! Elle pense utile de me préciser qu’elle se souvient de pas mal de chansons des fêtes de Bayonne…

L’impression d’une “rencontre” se confirme, je ne pouvais imaginer en acceptant ce déjeuner que nous évoquerions Saint-Esprit comme le terrain de jeu de ses jeunes années ! L’heure tourne cependant, et elle me propose de poursuivre la discussion sur sa terrasse en partageant une liqueur. Nous finissons par évoquer son mandat de maire de Lisieux, ville bien particulière du Calvados. Car elle dû en partager l’espace avec Ste-Thérèse et il semble que ce ne fut pas des plus faciles. Thérèse faite docteur
de l’église par Jean-Paul II, elle dut conduire une délégation au Vatican. L’occasion de partager un déjeuner avec le cardinal Etchegaray, mais elle se refusa à rencontrer le pape car il incarnait trop à ses yeux le refus de l’IVG et autres prises de positions incompatibles avec ses convictions. Le moment de mettre un terme à ce moment est venu, elle m’a raccompagnée à ma voiture et nous nous sommes promis de rester en contact. Elle partait à La Rochelle où se tenait l’université de l’Assemblée des femmes
à laquelle elle devait intervenir.

Une belle leçon de vie venait de m’être donnée, une de ces démonstrations d’énergie qui vous remplissent totalement et devant lesquelles on se sent interdite de renoncer à quoi que ce soit. Jusqu’au bout avec un charme désarmant, Yvette Roudy poursuit sa route, rien n’est jamais acquis, dit-elle, en matière de lutte en faveur des Droits des femmes, mais rien n’est jamais perdu, ni désespéré même si le temps met du temps à produire ses effets… Merci Madame !

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