Communautarisme

La communauté, on le sait, est l’ensemble des citoyens d’un Etat ou encore l’ensemble des habitants d’une ville ou d’un village. Dernièrement le regroupement de communes, en particulier dans le milieu rural, s’est intitulé “Communauté de communes”, ce qui suppose un “vivre ensemble” à travers d’élus désireux d’œuvrer en commun au bénéfice de tous. L’adjectif correspondant est “communautaire” qui, à son tour, a donné naissance au mot “communautarisation” qui est la gestion en commun par plusieurs Etats des espaces maritimes qui les bordent et des ressources qu’ils contiennent, selon le dictionnaire et, par la suite, le verbe “communautariser”.
Par contre, le Larousse en dix volumes que je possède ne connaît pas le mot “communautarisme” qui est, actuellement, d’u-sage courant. Il est vrai qu’il date de 1982 ce qui me permet de penser que le dit mot est un néologisme qui date de moins de trente ans. J’ignore donc quelle en est la définition exacte. Il me semble cependant que ce mot est empreint de la part de celui qui l’emploie d’un certain dédain sinon de mépris et, en conséquence, péjoratif.
Le “communautarisme” suppose le renfermement, le repli sur soi d’une population qui veut s’établir en marge d’une société, le désir en quelque sorte de vivre dans un guetto non point imposé par les autres, mais délibérément institué. Les Basques sont accusés de “communautarisme” dans la mesure où ils affirment leur identité, où ils défendent leur langue et leur culture et ça, par des gens qui se croient ouverts et qui en ont plein la bouche de ce mot magique qu’est l’“universel”. Ainsi donc, le Basque, dans sa stratégie de repli, serait ainsi borné et incapable de s’élever vers l’“universel”.
Rien de plus faux. Le Basque est ouvert, hospitalier, accueillant et n’a surtout pas de leçon à recevoir de la part de gens qui évoluent dans un “microcosme” de classes sociales et, encore moins, dans le “microcosme” politique parisien. L’euskaldun, celui qui possède la langue basque, est normalement bilingue que ce soit en Iparralde comme en Hegoalde; il est souvent trilingue car il sais que sa culture passe par les trois langues parlées sur son territoire et, de ce fait, plus apte à accèder à l’“universel” qu’un quelconque Français ou Es-pagnol unilingue.
Le “communautarisme” serait-il uniquement l’apanage d’une population peu nombreuse, tentée de vivre chez soi, dans son isolement. N’existe-t-il pas d’autres “communautarismes”? Qui ne connaît des ci-toyens de la douce France, qui refusent l’Europe et plus encore l’euro, qui veulent ériger les frontières abolies, qui prônent une préférence nationale, qui distinguent les Français de souche des autres tard ve-nus dans l’hexagone et, selon les épo-ques, appelés Polacks, Ritals, Bougnoules, Beurs, Roms, etc. N’est-ce pas l’exemple d’un “communautarisme” abject, racial celui de la France aux Français?
Le Monde de fin d’année et début de l’autre titre en première page “Dix ans après sa création l’euro joue sa survie”. C’est non seulement l’euro, mais l’Europe qui est en question. Les “communautarismes” nationaux en sont la cause. Chacun défend son bout de gras et le “vivre ensemble” qui caractérise une communauté n’existe pas. Les égoïsmes nationaux l’emportent sur la vision plus large de l’Europe. L’enfermement, le repli sur soi l’emportent et l’Union européenne n’est plus que désunion quand on voit la position de la Grande-Bretagne ou la dérive de la Hongrie. Les sommets se succèdent, stériles pour la plupart. Les instances européennes relèvent du virtuel. L’esprit communautaire est tué par les “communautarismes”.
Halere urte berri on euskaldun guziei.

Soutenez Enbata !

Indépendant, sans pub, en accès libre, financé par ses lecteurs
Faites un don à Enbata.info ou abonnez-vous au mensuel papier

Enbata.info est un webdomadaire d’actualité abertzale et progressiste, qui accompagne et complète la revue papier et mensuelle Enbata, plus axée sur la réflexion, le débat, l’approfondissement de certains sujets.
Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés par les dons de nos lectrices et lecteurs, et les abonnements au mensuel papier : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre.
« Les choses sans prix ont souvent une grande valeur » Mixel Berhocoirigoin
Cette aide est vitale. Grâce à votre soutien, nous continuerons à proposer les articles d'Enbata.Info en libre accès et gratuits, afin que des milliers de personnes puissent continuer à les lire chaque semaine, pour faire ainsi avancer la cause abertzale et l’ancrer dans une perspective résolument progressiste, ouverte et solidaire des autres peuples et territoires.
Chaque don a de l’importance, même si vous ne pouvez donner que quelques euros. Quel que soit son montant, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission.
Faites un don ou abonnez vous à Enbata : www.enbata.info/articles/soutenez-enbata

  • Par chèque à l’ordre d’Enbata, adressé à Enbata, 3 rue des Cordeliers, 64 100 Bayonne
  • Par virement en eusko sur le compte Enbata 944930672 depuis votre compte eusko (euskalmoneta.org)
  • Par carte bancaire via système sécurisé de paiement en ligne : paypal.me/EnbataInfo
  • Par la mise en place d’un prélèvement automatique en euro/eusko : contactez-nous sur [email protected]

Pour tout soutien de 40€/eusko ou plus, vous pourrez recevoir ou offrir un abonnement annuel d'Enbata à l'adresse postale indiquée. Milesker.

Si vous êtes imposable, votre don bénéficiera d’une déduction fiscale (un don de 50 euros / eusko ne vous en coûtera que 17).

Enbata sustengatu !

Independentea, publizitaterik gabekoa, sarbide irekia, bere irakurleek diruztatua
Enbata.Info-ri emaitza bat egin edo harpidetu zaitezte hilabetekariari

Enbata.info aktualitate abertzale eta progresista aipatzen duen web astekaria da, hilabatero argitaratzen den paperezko Enbata-ren bertsioa segitzen eta osatzen duena, azken hau hausnarketara, eztabaidara eta zenbait gairen azterketa sakonera bideratuagoa delarik.
Garai gogorrak dira, eta badakigu denek ez dutela informazioa ordaintzeko ahalik. Baina irakurleen emaitzek eta paperezko hilabetekariaren harpidetzek finantzatzen gaituzte: ordaindu dezaketenen eskuzabaltasunaren menpe gaude.
«Preziorik gabeko gauzek, usu, balio handia dute» Mixel Berhocoirigoin
Laguntza hau ezinbestekoa zaigu. Zuen sustenguari esker, Enbata.Info artikuluak sarbide librean eta urririk eskaintzen segituko dugu, milaka lagunek astero irakurtzen segi dezaten, hola erronka abertzalea aitzinarazteko eta ikuspegi argiki aurrerakoi, ireki eta beste herri eta lurraldeekiko solidario batean ainguratuz.
Emaitza oro garrantzitsua da, nahiz eta euro/eusko guti batzuk eman. Zenbatekoa edozein heinekoa izanik ere, zure laguntza ezinbestekoa zaigu gure eginkizuna segitzeko.
Enbatari emaitza bat egin edo harpidetu: https://eu.enbata.info/artikuluak/soutenez-enbata

  • Enbataren izenean den txekea “Enbata, Cordeliers-en karrika 3., 64 100 Baiona“ helbidera igorriz.
  • Eusko transferentzia eginez Enbataren 944930672 kontuan zure eusko kontutik (euskalmoneta.org-en)
  • Banku-txartelaren bidez, lineako ordainketa sistema seguruaren bidez: paypal.me/EnbataInfo
  • Euro/euskotan kenketa automatikoa plantan emanez: gurekin harremanetan sartuz [email protected] helbidean

40€/eusko edo gehiagoko edozein sustengurentzat, Enbataren urteko harpidetza lortzen edo eskaintzen ahalko duzu zehaztuko duzun posta helbidean. Milesker.
Zergapean bazira, zure emaitzak zerga beherapena ekarriko dizu (50 euro / eusko-ko emaitzak, 17 baizik ez zaizu gostako).