Le port de Bayonne – Yara par Pantxoa Bimboire

Quelques amis de longue date m’ayant titillé sur le sujet et, après avoir lu un éditorial qui me paraissait inexact, je préfère émettre une opinion qui je l’espère, contribuera à plus de clarté.
J’ai lu que le rôle du préfet, dans cette affaire était trop interventionniste. Je me permets de préciser que, toujours dans cette affaire, il était obligatoire que l’Etat prenne ses responsabilités et, qu’à mon humble avis, il avait trop tardé. La sécurité civile, les textes réglementaires qui la régisse, les services de l’Etat qui les font appliquer, les dérogations, les mises à jour des arrêtés: c’est régalien. Ce n’est pas à la ville de Bayonne, Anglet, ou autre à dire la loi et le règlement, en matière de sécurité (à plus forte raison industrielle). Les citoyens peuvent proposer, demander explication, mais le sujet est trop vaste, trop technique, pour être traité par une communauté de communes, une ville, un département ou une région.
Le préfet a fait opérer un test, ses inspecteurs sur le terrain ont pu valider la concrétisation des procédures. Et la décision a été prise sur le plan strict de la sécurité qui engage bien entendu l’Etat.
J’ai aussi entendu que j’étais l’avocat des industries polluantes. Il n’en est rien. Mais le port de Bayonne gagne en compétitivité et en compétence, s’il sait traiter (avec bien entendu le strict aval des services de l’Etat), les produits dangereux, afin que leur manipulation soit sécurisée, s’il s’équipe de matériel perfectionné et s’il est familier des procédures ad hoc. Sa triple certification est rare dans l’hexagone et lui confère «une longueur d’avance».

Quelques réflexions d’actualité
sur la perte du triple A
Avec plus de 1.700 milliards de dettes, le budget de l’hexagone vient d’être sanctionné, comme viennent d’être sanctionnées les différentes gouvernances depuis 1973 (date du dernier budget en équilibre). Par cascade, ce sont maintenant des sociétés de même type, modèle centraliste et syndicaliste, qui le sont. Ces dernières EDF/RTE et SNCF (RFF curieusement dans un 2e temps, alors que la liaison économique avec SNCF ne fait pas de doute), sont un peu bâties sur les mêmes doctrines: un gigantisme qui coince leurs évolutions, des statuts sociaux rigides et cloisonnés (qui nuisent par exemple aux polyvalences, aux souplesses et aux adaptations) et des prix consentis au public ne correspondant pas au prix réel pour des raisons politiques (ce dernier point liant donc leurs dettes réelles ou potentielles à celles de l’Etat).
Pour rentrer dans les détails, et concernant l’EDF, l’Europe avait déjà informé la France qu’elle ne faisait pas payer le prix réel d’électricité. Un réajustement très important a déjà été opéré vis-à-vis des entreprises augmentant les tarifs de plus de 50% en trois ans et imposant une déréglementation de ces derniers. Avec le tout nucléaire, le prix réel à payer n’est pas le prix dissimulé pour rendre plausible l’argumentation de ce choix: le démontage d’une centrale est, sans doute, monstrueux, il pèse quelques milliards par unité (surtout si on veut l’effectuer à «zéro» risque). La remise en état des centrales, exigée par l’autorité de contrôle nucléaire (la France avait refusé que l’organisme de contrôle soit «onusien»), va coûter quelques dizaines de milliards (imaginez l’ampleur d’une modification qui consistera, par ex-emple, à refaire un radier sous une centrale). En coût d’exploitation, cette semaine, l’Etat vient d’annoncer la couleur: augmentation de 30% du tarif, dans les 3 à 4 années qui viennent. Et, c’est logique si cela correspond au prix du kwh total. Le choix de ne pas jouer la carte des énergies renouvelables (ne pas oublier que depuis deux ans le rachat de l’électricité photovoltaïque a été divisé par 4, ce qui rend cette énergie non rentable), risque avec raison d’être revu par la gauche, ce qui augmentera encore l’ardoise.
Pour évoquer RFF/SNCF, nous connaissons mieux les chiffres. Ces mêmes chiffres ont «parlé» aux agences de notation: déficit chronique d’exploitation depuis toujours, il y a déjà quelque 30 milliards d’euros de dette (le double de l’époque de la séparation qui avait été faite pour améliorer la gouvernance), à laquelle il convient de rajouter 2 à 3 milliards d’euros annuels pendant 10 ans pour remettre à niveau les voies, ponts et aiguillages (donc 20 à 30 milliards de retard d’investissement). Le cumul de la remise à flot de ces deux entités pourrait très bien représenter 60 à 80 milliards d’euros soit 5 à 10% d’augmentation de la dette de l’Etat.

D’autres chantiers hexagonaux
Mais dans ce «doux royaume» de France, d’autres puits sans fond existent: le déficit chronique de l’assurance maladie, des caisses de retraite, de chômage, du financement de l’Education nationale (le PS évoque 60.000 postes supplémentaires), le développement des entreprises (création d’une banque industrielle, par opposition à la «banque spéculatrice»), l’innovation, la justice (avec son budget le plus bas de l’Europe), l’hôpital public (dont 3.000 urgentistes «étrangers» sont payés entre 25 et 50% moins que les autres médecins de l’hôpital, pour ce même hôpital, le paiement ou la régularisation des droits acquis (ce qui revient à la même chose) par les salariés non apuré depuis l’instauration des 35h (ardoise de 500 millions d’euros), le nouveau chantier social, le logement social et d’urgence (la Cour des Comptes a précisé que pendant les mois d’hiver la facture des hôtels réquisitionnés s’élevait à 1 million d’euros par jour et qu’il était plus rentable d’investir sur 17.000 logements (bien entendu si on a accès aux financements à bon taux pour assumer l’investissement)…
Question: fin 2012 de combien sera le déficit de la France et quelle note aura-t-elle? Ou question subsidiaire, qui dira vrai lors des débats télévisés?

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