2016, du pain et du “je”

Depuis le début de l'année, on nous abreuve à longueur de journaux, écrits, télévisés ou radiophoniques, de supputations de candidatures potentielles aux primaires. Puis courant fin d'année, on nous rabâchera de duels par des passes d'armes et autres bons mots qui confineront le combat politique à des insignifiants propos de cafés de commerce.
Et viendra le temps où les médias se disputeront l'exclusivité d'abscons commentaires insipides dont se lasse de plus en plus le citoyen lambda. Enfin, on aura droit en début d'année 2017 aux spots formatés des futurs chevaliers blancs.

Anaphore

J’aurais tant voulu que Sarkozy soit réélu président de la république française en 2012. Son gouvernement aurait naturellement pensé à faire ce même type de projet de loi travail présenté aujourd’hui par un gouvernement dit de gauche alors que ce n’est qu’une “déforme” —que l’on taxe faussement de réforme— imposée par une caste très éloignée du salariat et ne représentant qu’une partie du PS.
Mais le mal est fait : c’est “la gauche” ici qui est incriminée et qui, sans aucune concertation et alors même que ce n’est absolument pas une proposition de campagne, détricote le droit du travail en facilitant un peu plus la possibilité de licencier et en faisant primer des accords d’entreprises sur des accords de branches que sont les conventions collectives, lesquelles protègent un peu plus les salarié(e)s que le droit du travail.

Sacré(e) Katalina !

Remarquable initiative : une pastorale crée à Bayonne par les souletins de Bayonne. Voici le personnage central, Katalina de Erauso, femme aventurière du XVIIe siècle au destin peu commun.
Le 5 juin, la salle Lauga dressera les tréteaux de cet original théâtre populaire.

Les corbeaux

Ah le “Corvus corax” est une drôle de bestiole ! Plutôt noir souvent teinté de blanc sur le cou, il a la peau dure et la gouaille facile. Tellement qu'il en a perdu son fromage. Le corbeau est réputé pour son intelligence et son organisation sociale semblent très supérieures à la moyenne des oiseaux. Il n'a quasiment jamais été chassé, sa chair ayant été considérée comme immangeable, sauf après une très longue cuisson.
Du fait de son comportement de charognard, il a aujourd'hui une mauvaise réputation. Souvent considéré comme un prédateur nuisible, il fait l'objet, ici ou là et quand la saturation pointe son bec, de campagne d'élimination. Bref c'est un oiseau de mauvaise augure. En Pays basque, longtemps contenu, il s'est développé ces dernières années, portant atteinte à l’écosystème. Le plus grand problème avec les corbacs, ce n'est pas tant qu'ils croassent. C'est qu'ils croissent aussi très rapidement.

Salut Patrick!

Patrick, tu as rejoint dans les étoiles Monika I., Maddi G. et bien d’autres que nous chérissons tant. Tu étais plus que notre petit prince. Tu étais notre barde que l’on n’a jamais bâillonné en haut d’un arbre ! Ce samedi 16 janvier, pour ton omenaldi civil bayonnais, le ciel, jusqu’alors si sombre et tourmenté, nous a offert le bleu éclatant de tes yeux, rendant notre peine sereine comme pour mieux t’enlacer et t’emporter sous les quatre vents. Et pour la première fois de l’hiver, le soleil inondait tes montagnes enneigées !
Après avoir utilisé les mots de Saint-Exupery pour son Petit Prince, voici ceux de Paul Eluard, quelque peu revisités pour toi, Frantxe.

Fin damnée

On ne s'est pas ennuyé en 2015. Il y a bien sûr ces actes fascistes commis par des décérébrés, en janvier ou en novembre. Et tous les autres événements, moins sanglants et moins cruels, mais parfois étonnants, risibles ou inquiétants.
Étonnants, comme ces mesures de gauche et écolo que vient de prendre ce gouvernement avec une complémentaire santé pour tous les salarié(e)s, une nouvelle prime d'activité, la “taxe tampon” qui passe de 20% à 5,5%, l'indemnité kilométrique vélo ou l'interdiction des sacs plastiques dans les magasins. Comme le retour de Nanard en politique. Bernard Tapie n'a pas toujours bonne presse mais s'y connaît en foot

L’effroi et le show

On avait beau dire, façon décalée, “Je ne suis pas superstitieux parce que ça porte malheur”, Paris a passé la soirée du vendredi 13 novembre dans l’effroi et l’horreur.
Ces attaques aux fusils de guerre contre la population, souvent jeune et démunie face au fanatisme meurtrier, ont plongé la France et le monde dans la consternation.

Les sans chemises et les sans culottes

La condamnation quasi unanime de ces grands médias et de nombre de politiques de deux chemises arrachées le 5 octobre du côté d’Air France laisse pantois. Quand le droitier Sarkozy parle de chienlit, emprunté à De Gaulle, le très gauche Valls, à l’image du PS qui pervertit le mot socialisme, a traité de voyous des salariés de la compagnie aérienne où l’Etat est le principal actionnaire.
Nous eussions aimé, en tant qu’hommes et femmes de gauche, qu’il s’offusque des revenus mensuels du PDG Alexandre de Juniac (62.500 euros) ou de son prédécesseur Jean Cyril Spinetta qui perçoit une retraite à vie depuis 2009 s’élevant à 400.000 euros. De même, il aurait pu s’étonner que les rémunérations des membres du CA d’Air France aient plus que doublé de 2012 (2,2 millions) par rapport à 2011 (1 million).

Histoire pas drôle

Cinq basques sont assis sur un banc —un très grand banc— et conversent. Le premier dit “To !”. Le second rajoute “Dia !”. Le troisième poursuit “Bah ?!”. Le quatrième surenchérit : “Hé bé !”. Le dernier se lève et dit : “Bon. Si vous continuez à discuter politique, moi je me casse”.
Une histoire de basques racontée par des basques pour s’auto-railler, cela est plaisant. Pourtant, je l’ai entendue de la bouche d’un basque, certes, mais gangrené par un jacobinisme certain, au milieu des années 90.