
Alors que dans l’Etat français, les milliardaires et les multimillionnaires payent moins d’impôts que les travailleur·euses, les gouvernements successifs essaient de faire passer en force un budget d’austérité et de guerre. Face à cette situation, les travailleur·euses devons faire bloc et nous battre pour une politique redistributrice.
L’Etat français est un paradis fiscal pour riches. Après les Bahamas, le Panama et les Seychelles, il serait temps d’intégrer à cette liste un Etat dont les milliardaires et les multimillionnaires payent moins d’impôts que les travailleur·euses. Et ils peuvent remercier Macron : suppression de l’impôt sur la fortune, cadeaux fiscaux au grand patronat, laxisme intentionnel dans la lutte contre l’évasion fiscale… C’est d’ailleurs parce que les ultra-riches sont très peu taxés que nous devons compenser. L’association Attac a tenté de chiffrer l’addition. Résultat, une perte sèche de 450 milliards, entre 2014 et 2023, sous Hollande et Macron.
Les ultra-riches sont riches parce qu’ils volent et qu’ils trichent, parce que ce système est fait pour eux et les protège. Ils volent parce qu’ils construisent leur richesse sur notre dos, l’accaparent et nous en privent. Ils trichent parce qu’ils esquivent l’impôt sur le revenu par des pirouettes « d’optimisation fiscale ou holding », comme ils disent, qu’il faut absolument nommer par ce qu’elles sont : fraude fiscale ! On l’estime à 80 milliards d’euros.
La taxe Zucman est intéressante car elle évite ce contournement en taxant le patrimoine mais elle est insuffisante. Elle ne vient que corriger légèrement la forte injustice fiscale mais elle pose un problème idéologique car elle légitimise la disproportion du profit à l’heure où on doit sérieusement décider de plafonner les revenus et les distributions de dividendes aux actionnaires.
Austérité vs redistribution
Les derniers premiers ministres intérimaires français n’ont eu que le mot dette à la bouche, histoire de nous faire payer la facture. Remettons le fronton au centre du village : la hausse de la dette s’explique par la baisse des recettes. Entre « la crise de la dette » et les discours belliqueux, ils essayent par tout moyen de faire passer en force un budget d’austérité et de guerre. Au lieu d’aller chercher l’argent là où il y en a : « dans les poches du patronat ! », comme on ne cesse de le crier en manif, ils font les poches des travailleur·euses.
Entre « la crise de la dette » et les discours belliqueux,
ils essayent par tout moyen de faire passer en force
un budget d’austérité et de guerre.
La violence sociale est annoncée : gel du point d’indice pour les travailleur·euses du public, gel des pensions de retraite et des allocations sociales, 5 milliards d’euros de coupes budgétaires contre les collectivités territoriales, doublement des franchises sur les médicaments, les transports médicaux et certains soins… Baser sa politique sur les besoins des habitant·es ou les intérêts du capital, ce n’est qu’une question de choix.
Santé, éducation, social, on crève la dalle !
Pendant ce temps-là, celles et ceux qui font vivre les services publics font ce qu’iels peuvent. Iels font face à des besoins grandissant avec des moyens de plus en plus restreints. C’est pour cela qu’iels sont sorti·es dans la rue le 9 octobre dernier à Baiona (voir vidéo). Professeur·es des écoles, aides à domicile, ATSEM, AESH, éducateur·trices de rue, infirmier·es, agent·es territoriaux·ales… étaient mobilisé·es pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs salaires tirés vers le bas. Ces travailleur·euses, aux côtés d’autres, sont les piliers pour construire une société solidaire et juste. Évidemment, ce sont donc les premier·es attaqué·es par la politique d’austérité.
Faire bloc
Cette journée s’inscrit dans le cycle de lutte engagé en Ipar Euskal Herria depuis le début d’année par l’intersyndicale CGT, FSU, LAB et Solidaires. LAB est moteur de cette dynamique. Face aux institutions françaises et leurs coupes budgétaires qui entraînent une grande souffrance au travail et la dégradation des services rendus, nous devons faire bloc. Nous devons nous battre pour une politique redistributrice.
Pendant que les ultra-riches ne savent pas quoi faire de leur argent, les travailleur·euses remboursent leur dette. Paradis fiscal pour quelques-uns, enfer social pour tou·tes les autres.
