Bayonne
France
Communiqué de presse du collectif « Ni ere banoa »
Jokin Aranalde, arrêté de façon brutale hier, le mercredi 17 juillet à 15h45 à Briscous par la police française, a été remis aux autorités espagnoles. Une nouvelle fois, le mandat d’arrêt européen (MAE) sert d’outil répressif aux mains des Etats espagnol et français.
Rappelons que Jokin Aranalde est porte parole du Collectif des exilé-e-s politiques basques, collectif partie prenante du processus de paix à travers la feuille de route qu’il a rendue publique le 15 juin 2013 à Biarritz. Quelques jours plus tard, le 24 juin 2013, Madrid émettait un MAE à l’encontre de Jokin. La Cour d’Appel de Pau a validé le MAE malgré une large campagne en faveur de Jokin et l’intervention de personnalités telles que Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’Homme.
Jokin Aranalde réside en Iparralde depuis plus de dix ans. Il a travaillé comme ouvrier agricole. Il paie ses impôts en France. Retraité depuis peu, il perçoit sa retraite des caisses de retraite espagnoles.
Militant abertzale, il a été torturé dans les geôles espagnoles, en 1968 et 1969 sous le franquisme mais aussi il n’y a pas si longtemps, en 2002. Et c’est pourquoi il s’était installé au Pays Basque Nord. Refusant de se soumettre à la décision des juges d’appliquer le MAE, il vivait caché.
L’interpellation de Jokin et sa remise à Madrid sont deux faits très graves. La répression s’abat sur un militant qui œuvre à la résolution du conflit. Les Etats espagnol et français montrent une nouvelle fois non seulement leur refus d’entrer dans le dialogue, mais encore leur volonté de freiner l’avancée du processus de paix. C’est une attitude que nous dénonçons avec force. Nous y répondons en appelant à amplifier la mobilisation en faveur du respect des droits des prisonnier-e-s et des exilé-e-s, et en appelant à renforcer le mouvement en faveur de la résolution du conflit.
Nous demandons au gouvernement français de s’assurer auprès des autorités espagnoles que l’intégrité physique et psychique de Jokin est respectée. En effet, Jokin a subi, il y a peu, une intervention chirurgicale l’ayant physiquement fragilisé. Notre inquiétude est grande vis à vis des conséquences de cette arrestation sur l’état de santé générale de Jokin.
C’est pourquoi, nous exigeons l’arrêt des poursuites envers Jokin, sa remise en liberté immédiate et son retour en Iparralde.
Nous appelons à un rassemblement devant le consulat d’Espagne à Bayonne lundi 21 juillet à 12h30