
Face à la crise éco-sociale et à la montée des idéologies réactionnaires, le 1er mai, journée de lutte pour les droits des travailleurs et des travailleuses, est l’occasion d’exprimer nos revendications pour construire une société plus juste et solidaire. Au niveau d’Ipar Euskal Herria, cela passe par la création d’instances de négociation collective locales.
Journée de grève annuelle depuis 1889 puis chômée dans de nombreux pays, la Journée internationale de lutte des travailleurs et des travailleuses n’a rien d’une fête. S’il n’est pas rare qu’elle soit confondue avec l’abjecte « Fête du Travail et de la Concorde sociale » instaurée par Pétain en 1941 pour tenter d’amadouer les ouvrier·es, il serait curieux de croire que le travail se fête ou que les travailleur·euses, en ce moment, aient quelque chose à fêter.
En revanche, cette journée de lutte populaire est incontournable pour afficher notre fierté de classe et nous mobiliser pour nos droits. Le cap est clair : arracher une vie meilleure !
Les capitalistes provoquent une crise éco-sociale mondiale permanente. Les élites économiques accentuent leur stratégie de guerre et encouragent la vague réactionnaire. Euskal Herria n’est malheureusement pas exempt de discours ou d’actions militaristes, fascistes, racistes, machistes, mais il existe ici un vaste front social, syndical et politique engagé, prêt à répondre à ces attaques et à construire un autre modèle de société basé sur la juste répartition des richesses. La journée du 1er mai doit en être l’expression.
Convergences de luttes
À Baiona, cela fait plusieurs années que nous construisons un front syndical large et rassembleur. Ce dernier a donné rendez-vous pour une manifestation massive et revendicative. L’appel était bien sûr lancé à tou·tes les travailleur·euses, avec ou sans emploi, organisé·es ou non, avec ou sans papiers, retraité·es, étudiant·es et bien sûr, à toutes les organisations militantes engagées dans la transformation et la justice sociales. Puis, un village militant a été organisé avec des syndicats, organisations écologistes, féministes et réseaux d’aide aux personnes migrantes, entre autres. L’endroit idéal pour créer des conditions à la convergence des luttes !
Pour la première fois, la manifestation était intersyndicale à Maule (CGT, FSU, LAB, SUD-Solidaires). Après des années de 1er mai en ordre dispersé, cela représente un grand pas à souligner et que nous espérons durable. Pourquoi ? Parce que cette journée ne doit pas être une démonstration de force entre syndicats mais celle de la classe travailleuse face au patronat et aux gouvernements libéraux.
Pour les travailleur·euses, décidons ici !
En plus des revendications portées par l’intersyndicale, LAB, en tant que syndicat abertzale, lutte pour la souveraineté de notre territoire. Pour de bonnes conditions de travail, des salaires et des retraites qui nous permettent de vivre dignement, il est essentiel de rapprocher les instances de négociations et de décisions. En tant que travailleur·euses, nous avons tout à y gagner !
Il nous appartient de nous organiser pour construire un vrai rapport de force afin que les organisations syndicales et le patronat s’impliquent dans des instances de négociations collectives, à l’échelle d’Ipar Euskal Herria, pour les travailleur·euses du public comme du privé. Ces outils représentent une réelle alternative pour qu’Ipar Euskal Herria, à travers sa reconnaissance sociale, se dote de plus de pouvoirs d’agir en faveur de la classe travailleuse. La création en Ipar Euskal Herria d’une Commission Paritaire Locale (CPL) et d’un Comité Social Territorial Intercommunal (CSTI) représenteraient un grand pas pour la souveraineté sociale du territoire pour en faire un espace de mieux-disant social.
Arracher de nouvelles victoires
A l’heure où l’extrême droite impose ses sujets dans l’agenda politique, nous devons défendre les combats qui concernent réellement la classe travailleuse : un système public de santé fort, des logements décents et accessibles, un système public de soins… Pour cela, nous devons continuer à mettre la pression avec tous les leviers possibles, notamment par l’action syndicale dans les lieux de travail.
C’est par le combat que nous arracherons de nouvelles victoires et que nous donnerons ensemble un nouvel élan à la lutte des travailleurs et des travailleuses.