25 ans de FIPA à la recherche de la télévision intelligente

Enbata: Pourquoi le Fipa, né sur la côte d’Azur a-t-il choisi le Pays Basque et plus particulièrement Biarritz pour dérouler son rendez-vous annuel de janvier?
Jean-Michel Ausseil: Un festival doit prendre en compte différents éléments, c’est-à-dire posséder les meilleurs atouts humains, techniques et logistiques pour s’assurer, du moins on l’espère, de sa réussite, voire de son succès.
Lorsque nous mettons en place un festival, que l’on veut international, il faut que la ville qui l’acceptera possède, tout d’abord, des lieux qui correspondent aux critères de la manifestation pour accueillir les professionnels et le public: pour un festival audiovisuel il faut donc des salles de projections adaptées (surtout techniquement), accueillantes (garantir une ambiance) et qui ne soient pas trop éloignées les unes des autres pour éviter de trop longs déplacements qui sont toujours trop longs en période festivalière.
Il faut également que sur le territoire de la ville contactée il y ait un grand nombre d’établissements hôteliers divers avec une capacité d’accueil conséquente.
Mais, il faut aussi qu’il y ait une réelle volonté politique de la part des élus pour développer des projets novateurs, à la base, porteurs d’un développement unique et ambitieux.
C’est ce que nous avons trouvé à Biarritz avec, en prime, un enthousiasme, qui n’était pas de circonstance, de tous ceux que j’ai pu croiser.
Aussi pour la petite histoire, n’oublions pas qu’après guerre le festival du film a préféré Cannes à Biarritz bien que de grands ci-néastes (qui le sont devenus) ont tenté une expérience à Biarritz entre 1949 et 1951. Et, qu’également, nous avons quitté la côte d’Azur pour des raisons politiques.

Enb.: Au-delà d’une compétition internationale de programmes audiovisuels, le Fipa répond-il à une attente d’un public local?
J-M. A.: Je pense sincèrement que, quel que soit le public, à partir du moment où on lui présente et on lui offre la possibilité de voir des programmes différents, nouveaux, originaux, aussi bien sous forme de documentaires ou de fictions, que ce public, dans sa grande majorité sait faire la différence entre un «bon» programme et un «mauvais» programme.
Car le public est comme tout un chacun: c’est à force de regarder, de comparer, donc de juger que l’on peut reconnaître l’intérêt d’un sujet aussi bien dans sa forme que sur le fond. Comme le disait si bien Victor Hugo: «La forme c’est le fond qui remonte à la surface».
Pour cela, je suis satisfait que nous ne répondions pas à une d’attente, mais plutôt que nous donnions l’envie de découvrir, de s’aventurer en quelque sorte.

Enb.: Quel rapport le Fipa entretient-il avec le monde professionnel des télévisions? Est-il une référence pour les chaînes? L’événement biarrot est-il aussi un marché des réalisations audiovisuelles?
J-M. A.: Je dirais que le rapport avec le monde de la télévision n’est pas très simple.
Le Fipa est aujourd’hui un label qualitatif reconnu par tous; au niveau national, au niveau international et surtout au niveau européen.
Cette reconnaissance fait que beaucoup de professionnels espèrent, lorsqu’ils sont en compétition, être récompensés. Et les télévisions le font savoir lorsqu’un programme diffusé sur leurs antennes a obtenu un Fipa d’Or ou d’Argent.
Mais bien sûr nous n’échappons pas aux critiques, parfois violentes quand un programme est refusé. Je pense personnellement, que ce genre de réaction est un très bon signe de bonne santé, signal diraient certains, pour le Fipa.
Et il ne faut pas oublier que la présence du public dans les salles a une grande importance: c’est le seul moment où les professionnels peuvent «sentir» les réactions du public vis-à-vis de ce qu’on leur propose.
Pour ces raisons, même si elles paraissent peu palpables, le Fipa est aussi un marché des productions audiovisuelles. Un marché particulier où les programmes sont jugés, bien évidemment, par des professionnels mais, avec en plus, un retour direct de ce fameux «goût du public». Ce en quoi ce marché est différent de ceux existants.

Enb.: Comment s’opère la sélection des œuvres projetées à Biarritz?
J-M. A.: C’est vrai, c’est une question qui revient souvent: comment sélectionnons-nous? Je vais vous faire une confidence: on aime ou n’aime pas!
Je reprendrai ce que disait Henri Langlois (co-fondateur de la Cinémathèque Française), le meilleur moyen de savoir, c’est de voir, de regarder le plus possible, car c’est en comparant que l’on apprécie ou pas les différences, que l’on reconnaît le savoir faire du paraître.
Et il en est de même pour les amateurs de peinture, de sculptures, d’arts plastiques, etc.

Enb.: Envisagez-vous la conservation et la consultation des films programmés au Fipa?
J-M. A.: C’est un de mes vieux projets. Depuis sa création, et même avant, avec la Médiathèque de Biarritz et ses responsables, nous avons commencé à étudier une collaboration pour le stockage, la sauvegarde et la consultation des nombreux programmes que le Fipa a en sa possession depuis sa création (un peu plus de 1.000 programmes depuis 1987).
Cette consultation des programmes nous souhaiterions en faire bénéficier prioritairement les scolaires. Cela s’intégrerait dans les opérations menées en partenariat avec le département des Pyrénées-Atlantiques dans le cadre de notre politique d’éducation à l’image. Que nous voudrions développer, bien naturellement, au niveau de la Région Aquitaine.
Mais aussi mettre en place, toute l’année, les «Rendez-vous du Fipa» à la médiathèque de Biarritz. Une fois par mois, ou plus, reprendre des programmes primés ou faire des avant-premières en présence des réalisateurs.
Il y a encore beaucoup de travail mais toujours passionnant lorsqu’il s’agit d’en faire profiter les plus jeunes.

FIPA

— 2.000 professionnels attendus à Biarritz.
—65 programmes internationaux en compétition officielle.
— 18 programmes français, 6 espagnols, 5 allemands, 4 belges, 4 autrichiens, 3 hollandais, 3 grecs, 2 canadiens, 2 italiens, 2 brésiliens, 2 bulgares, 2 australiens, 2 suédois, 1 israélien, 1 argentin, 1 colombien, 1 américain, 1 croate, 1 anglais, 1 chinois, 1 roumain, 1 hongrois, 1 danois, 1 néo-zélandais ont été sélectionnés.
— 54 programmes hors compétition.
— Cinq jurys internationaux de professionnels composés en partie de lauréats des précédentes éditions.
— 5 catégories: fictions, séries, documentaires, grands reportages, musique et spectacles vivants.
— Chaque catégorie est couronnée par un Fipa d’or, d’argent…
— Débats et ateliers tous les jours.
— Sélection sur la création d’Internet.
— Fipatel est le marché du film de télévision réservé aux professionnels. 100 cellules de visionnage.
— Scolaires-étudiants français et étrangers, plus de 1.500 chaque année.
— 26.000 spectateurs en 2011 pour un abonnement général de 25 e pour 1 personne et de 30 e pour 2 personnes, sur toutes les cinq salles (casino, Gare du midi, Royal, Bellevue 1 et 2) , donnant droit à un catalogue de 230 pages.

Les coups de cœur d’Enbata

L’iran interdit

Alors qu’un vent de liberté souffle sur le monde arabe, que les peuples prennent leur destin en main et font tomber les dictateurs, la jeunesse iranienne attend. C’est pourtant elle qui a été la première à se révolter en juin 2009 contre un pouvoir monolithique, demandant plus de liberté, la fin de la corruption et surtout le respect de son vote. Des slogans que l’on a retrouvés en Tunisie, en Égypte, et aujourd’hui en Libye, au Yémen, en Algérie. Les jeunes Iraniens ont aussi été les premiers à filmer leur révolte avec leurs téléphones portables, à envoyer leurs images sur Internet par Youtube, à témoigner sur Twitter ou Facebook de la répression qu’ils subissaient.

La naissance d’ETA

La réalisatrice basque Ana Mugugarren retrace dans la série “El precio de la libertad” la naissance d’ETA .
Bestea, EITB-rentzat Ana Murugarren-ek egin “El precio de la libertad”. 160 minutuz osaturiko bi kapitulu, Mario Onaindia euskal politikari historikoari buruz, eta 60 eta 80. hamarkadak biltzen dituztenak. Lehen zatian, ikusleak Mario Onaindiaren bizia segituko du ETA-n sartu zenetik eta Burgoseko auzian kondenatua izan zen arte. Bigarrenean, Belgikara egin erbestealdia, eta armak uztearen ahalegina erakusten du.

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