Vérité en deçà de l’Adour, erreur au delà par Pantxoa Bimboire

Nous en savons plus, il se trouve à Saint-Geours-de-Marenne, et, il est gigantesque. Il est «boosté» par Henri Emmanuelli, bien heureux de préciser, peut être perfidement: «Ici le foncier (sous entendu économique) n’est pas contesté».
Quelques chiffres caractéristiques: 300 hectares à vocation commerciale ou industrielle, avec des entreprises de pointe du point de vue technologique. Des «ponts d’or» pour les futurs candidats: 180 ha de terrains à céder, avec des primes à l’emploi (ancienne PAT) allant jusqu’à 8.000 euros par emploi, des immobiliers à financer par crédit bail avec des procédures permettant (souplesse fiscale, accès à subvention), des exonérations de «taxe professionnelle» pendant 5 ans, des centres techniques liés au développement durable.
Pour la technicité (développement durable), il y aura le centre de ressources Domolandes, contenant pépinière d’entreprises (1.500m2, capacité 20 pousses), hôtel d’entreprises et plateforme technique. Ce centre a eu l’aval de l’Europe (aide de 700Ke) et de la Région (aide de 400Ke). Ce centre a déjà fait des émules: Ouatéco, société qui produit des isolations de récupération de papier journal (300 tonnes produites la première année) avec un investissement industriel de 3Me.
Et enfin, ce qui fait mal aux CCI d’Aquitaine qui ont contesté la décision de la commission ad hoc du 7 juillet, 60.000 m2 d’hypermarché avec galerie marchande, tablant sur une embauche de 1.000 personnes, avec un investissement de plus de 220 Me, et, les fameux magasins de marque, type «secteur glisse», dont les Landes «basques» se font une spécialité.

Quelles réactions à avoir sur le sujet
Depuis l’origine des grandes surfaces supermarchés puis hypermarchés, des fortunes françaises se sont bâties au détriment des petits, mais c’est surtout sur le foncier que ces capitaines d’industrie se sont enrichis avec une vision immobilière et capitalistique. Il était bien entendu vanté l’ingénierie de ces grands du commerce, en dehors des frontières de l’hexagone, comme une spécificité intéressante pour la balance commerciale. Certains politiques se brûlaient les ailes avec des accords sur des permis de cons-truire négociés en contre partie d’apports aux caisses des partis. Sur le BAB, l’ancien maire de Bayonne n’avait-il pas cédé trop facilement du foncier municipal aux entreprises (Sony), sans clause de retour au premier propriétaire?
La donne actuelle est que sur le cœur du BAB, le mitage de l’habitat pavillonnaire, les transports en commun non planifiés, les engorgements de flux et le coût des terrains font du foncier une zone sans avenir pour les «hyper commerçants». Les développements des centres commerciaux se font à la périphérie des villes: Ikea, Garbera, etc. Malgré les velléités d’extension de ceux qui y sont présents.
Les résistances des CCI sont légitimes et bien normales (ils estiment que les commerçants des centres villes perdront entre 10 et 15% sur le CA annuel), mais elles sont anachroniques. Les hyper gros mangent les très gros qui ont mangé les gros qui avaient mangé les petits. Et au nom de quoi, ce qui a été autorisé il y a 40 ans serait interdit maintenant?
Une autre réaction possible est que, de toute façon, l’acte d’achat dans les galeries marchandes correspond aussi à un type d’occupation très «hyper métropole», créé dans les années 75 (Rosny 2), il doit être placé, à mon avis, en relation avec l’occupation dominicale de l’oisiveté des banlieues, mais ne peut s’appliquer au Pays Basque. Quelle réaction auront les landais? Eux qui viennent en autobus ou en voiture personnelle, dans les ventas, faire le plein d’exotisme, de clarete et de plato combinado (cigarette+ essence + alcools). Je ne suis pas certain du succès commercial de ces maxi centres et Herrikoa n’y a pas mis un centime.
De plus, on peut toujours s’interroger sur la fonction économique de centres de profit, captant du pouvoir d’achat pour faire tourner des usines de Chine ou d’ailleurs.
Mais, enfin, Henri Emmanuelli a le droit de croire au succès commercial des Landes, il a le droit de tirer les Landes vers ce qu’il croit être le haut (le centre de ressources développement durable le sera assurément). Qui se plaindra d’un foncier plus cher dans les Landes, de création de richesses et d’augmentation d’habitants? Pas nous, au Pays Basque, dont l’engorgement, le partage du foncier, l’attraction et les prix font un pays de plus en plus bloqué.

Crise
L’équation parait simple, des Etats émettent des obligations «souveraines», mais dans le grand marché mondial des obligations, les banques jugent des solvabilités avec des agences plus ou moins indépendantes. Et font plus ou moins con-fiance, jusqu’à ce que l’Etat ne puisse plus payer. A ce jeu de qui perd gagne, l’avenir s’assombrit et le vieux monde (Europe et USA) ne sera plus le centre du monde. On ira en Chine ou ailleurs chercher du travail. Conséquence dramatique de dé-cennies de renoncement économique.
Bakantza on deneri eta laster arte.

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