Coup de txapela aux pionniers

Grève de la faim de 1971 (?) devant la cathédrale de Bayonne. De gauche à droite: Txillardegi, Mikel Lujua, Marc Légasse (barbu), au premier plan son fils Perico Légasse. Source : http://abertzale.over-blog.com
Grève de la faim de 1971 (?) devant la cathédrale de Bayonne. De gauche à droite: Txillardegi, Mikel Lujua, Marc Légasse (barbu), au premier plan son fils Periko Légasse. Source : http://abertzale.over-blog.com

Periko Légasse

Adiskide et cher Jakes,

Le succès croissant et constant des candidats abertzale aux élections territoriales depuis une dizaine d’années conduisent régulièrement les observateurs à remonter jusqu’aux prémices du mouvement patriotique en Euskadi Nord pour décrypter l’évolution de la sociologie électorale basque.

Je constate que ces retours au passé s’arrêtent généralement aux années 1960, notamment à cet Aberri Eguna d’Itsasu de 1963 (où je me trouvais, tenant la main de mon père et dont je me souviens avec fierté), que l’on considère, à juste titre, comme l’instant fondateur de l’abertzalisme en Iparralde.

Puis-je simplement m’étonner, car cela ne retirerait rien à la valeur du phénomène ni à la rigueur des historiens, que l’on omette de rappeler que le premier acte politique officiel engagé en ce sens le fut par mon père, à l’occasion du vote de la Constitution de 1945, où Jean- Etcheverry-Aintchart, député des Basses-Pyrénées puis vice-président du Conseil général, et grand père de notre précieux Peio, déposa devant le bureau de l’Assemblée un projet de statut d’autonomie du Pays Basque dans la République Française, rédigé par Marc Légasse ?

Tu en sais autant que moi sur cet épisode et tu te souviens, le projet ayant été évidemment rejeté, qu’Aita appela à l’abstention : “Basques, par courtoisie, ne nous immisçons pas dans les affaires internes d’un peuple auquel nous n’appartenons pas et qui ne nous reconnaît pas”, concluant ses affiches par “Gora Euzkadi Askatuta! ”, épisode qui lui valut une incarcération de quelques semaines à la Villa Chagrin de Bayonne.

En septembre de la même année, il se présentait aux premières élections cantonales de la Libération, à Donibane Lohitzune, sous l’étiquette “nationaliste basque”, avec sa croix de guerre au plastron. Candidature qu’il répéta une dizaine de fois durant les trente années qui suivirent, la dernière étant lors des cantonales de 1976, à Hendaia, avec des résultats extrêmement modestes (hormis aux municipales de 1953 où il fut élu à Bassussary, avant de démissionner suite au refus de la municipalité de voter une motion pour l’euskara) jusqu’à ce que Enbata, dès 1967, puis d’autres, prennent le relai de façon plus institutionnelle.

Me réjouissant des avancées obtenues le 22 et le 29 mars dernier et me souvenant des scores d’à peine 2 à 3% de voix que mon père réunissait sur son nom, je ne réclame ni médaille ni hommage d’aucune sorte pour sa mémoire, qui reste vive pour ceux l’ayant approché, et publié, toi en premier, sachant surtout le personnage atypique qu’il était, mais pour ses électeurs d’alors, simples citoyens Basques de l’ombre, inconnus ou affranchis, qui, 70 ans avant les 25 000 suffrages et près de 17% de 2015, votaient déjà, de ce côté-ci de la Bidasoa, pour le droit inaliénable du peuple Basque à disposer de lui-même. Juste un coup de txapel à ces pionniers dont la “folie” a non seulement gagné les consciences mais confirme que, même en Euskal Herria continental, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre.

Soutenez Enbata !

Indépendant, sans pub, en accès libre, financé par ses lecteurs
Faites un don à Enbata.info ou abonnez-vous au mensuel papier

Enbata.info est un webdomadaire d’actualité abertzale et progressiste, qui accompagne et complète la revue papier et mensuelle Enbata, plus axée sur la réflexion, le débat, l’approfondissement de certains sujets.
Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés par les dons de nos lectrices et lecteurs, et les abonnements au mensuel papier : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre.
« Les choses sans prix ont souvent une grande valeur » Mixel Berhocoirigoin
Cette aide est vitale. Grâce à votre soutien, nous continuerons à proposer les articles d'Enbata.Info en libre accès et gratuits, afin que des milliers de personnes puissent continuer à les lire chaque semaine, pour faire ainsi avancer la cause abertzale et l’ancrer dans une perspective résolument progressiste, ouverte et solidaire des autres peuples et territoires.
Chaque don a de l’importance, même si vous ne pouvez donner que quelques euros. Quel que soit son montant, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission.
Faites un don ou abonnez vous à Enbata : www.enbata.info/articles/soutenez-enbata

  • Par chèque à l’ordre d’Enbata, adressé à Enbata, 3 rue des Cordeliers, 64 100 Bayonne
  • Par virement en eusko sur le compte Enbata 944930672 depuis votre compte eusko (euskalmoneta.org)
  • Par carte bancaire via système sécurisé de paiement en ligne : paypal.me/EnbataInfo
  • Par la mise en place d’un prélèvement automatique en euro/eusko : contactez-nous sur [email protected]

Pour tout soutien de 40€/eusko ou plus, vous pourrez recevoir ou offrir un abonnement annuel d'Enbata à l'adresse postale indiquée. Milesker.

Si vous êtes imposable, votre don bénéficiera d’une déduction fiscale (un don de 50 euros / eusko ne vous en coûtera que 17).

Enbata sustengatu !

Independentea, publizitaterik gabekoa, sarbide irekia, bere irakurleek diruztatua
Enbata.Info-ri emaitza bat egin edo harpidetu zaitezte hilabetekariari

Enbata.info aktualitate abertzale eta progresista aipatzen duen web astekaria da, hilabatero argitaratzen den paperezko Enbata-ren bertsioa segitzen eta osatzen duena, azken hau hausnarketara, eztabaidara eta zenbait gairen azterketa sakonera bideratuagoa delarik.
Garai gogorrak dira, eta badakigu denek ez dutela informazioa ordaintzeko ahalik. Baina irakurleen emaitzek eta paperezko hilabetekariaren harpidetzek finantzatzen gaituzte: ordaindu dezaketenen eskuzabaltasunaren menpe gaude.
«Preziorik gabeko gauzek, usu, balio handia dute» Mixel Berhocoirigoin
Laguntza hau ezinbestekoa zaigu. Zuen sustenguari esker, Enbata.Info artikuluak sarbide librean eta urririk eskaintzen segituko dugu, milaka lagunek astero irakurtzen segi dezaten, hola erronka abertzalea aitzinarazteko eta ikuspegi argiki aurrerakoi, ireki eta beste herri eta lurraldeekiko solidario batean ainguratuz.
Emaitza oro garrantzitsua da, nahiz eta euro/eusko guti batzuk eman. Zenbatekoa edozein heinekoa izanik ere, zure laguntza ezinbestekoa zaigu gure eginkizuna segitzeko.
Enbatari emaitza bat egin edo harpidetu: https://eu.enbata.info/artikuluak/soutenez-enbata

  • Enbataren izenean den txekea “Enbata, Cordeliers-en karrika 3., 64 100 Baiona“ helbidera igorriz.
  • Eusko transferentzia eginez Enbataren 944930672 kontuan zure eusko kontutik (euskalmoneta.org-en)
  • Banku-txartelaren bidez, lineako ordainketa sistema seguruaren bidez: paypal.me/EnbataInfo
  • Euro/euskotan kenketa automatikoa plantan emanez: gurekin harremanetan sartuz [email protected] helbidean

40€/eusko edo gehiagoko edozein sustengurentzat, Enbataren urteko harpidetza lortzen edo eskaintzen ahalko duzu zehaztuko duzun posta helbidean. Milesker.
Zergapean bazira, zure emaitzak zerga beherapena ekarriko dizu (50 euro / eusko-ko emaitzak, 17 baizik ez zaizu gostako).

Une réflexion sur « Coup de txapela aux pionniers »

  1. salut Periko
    n’oublie jamais ce proverbe basque qu’un berger m’avait un jour conté ,
    dont j’ai gardé l’esprit mais pas les mot justes.

    « on oublie toujours celui qui a fait le bien ,jamais celui qui a fait le mal.
    alors que ce devait être le contraire »

    je ne l’ai pas retrouvé dans le Oyhenart ,mais si quelqu’un peut en retrouver l’exactitude ,on pourrait l’afficher plus souvent …
    dans le même esprit je recherche la devise de Chaho ,qui discoure sur le thème de la liberté ,l’égalité et la fraternité.
    milesker aintzinetik

Les commentaires sont fermés.