
Quel sera le résultat des élections de janvier 2025 à la Chambre d’agriculture de Pau ? Le duo FNSEA/JA remportera-t-il la mise, comme toujours ? Quel sera le score de la Coordination rurale dont la forte présence médiatique est inversement proportionnelle à la précision de son projet agricole ? Et quel sera le résultat d’ELB et de son programme sans équivoque en faveur du maintien de l’agriculture paysanne ?
En pleine campagne électorale à l’heure d’écrire cet article, je ne pense pas être le seul incapable de prédire les résultats ! Alors que depuis toujours, la majorité des chambres d’agriculture sont détenues par le duo FNSEA/JA, la participation des agriculteurs à ces élections sera-telle plus importante que d’habitude ? Quand on sait que la moitié ne vote pas, comment convaincre les abstentionnistes qu’ils favorisent la poursuite d’une gouvernance des chambres par un syndicat corrompu au plus haut point ? En parallèle, la Coordination rurale s’intègre de plus en plus dans le paysage français et notre Pays Basque n’est pas épargné ! Nous l’avons vu lors des récentes manifestations, ce syndicat a été fortement médiatisé du fait de ses actions coup de poing. Le sensationnel est vendeur et la détresse des agriculteurs attirés par le populisme peut amener à un vote sanction ! Mais au fait ! Quel est le programme de la Coordination rurale ? On sait qu’ils sont contre tout, qu’ils ne veulent pas de normes, pas de taxes, mais quel projet agricole défendent leurs dirigeants ? On a beau chercher, on a du mal à s’y retrouver, et même le débat organisé localement par les médias basques le 14 janvier ne nous a pas éclairés à travers les interventions des représentants basques de la Coordination rurale !
A côté de cela, la FNSEA/JA ne change pas et le discours est toujours aussi bien rodé : « on défend tous les agriculteurs et tous les modèles » ! Un joli décor implanté sur scène mais si on prend la peine d’aller voir derrière le rideau, son projet est toujours le même : compétitivité, intensification, agrandissement des fermes, endettement… De fil en aiguille, cette politique fait qu’on est toujours moins de paysans et que les milieux ruraux se désertifient. Ne nous y méprenons pas : le président de la FNSEA a beaucoup plus de pouvoir que ce qu’on pense ; souvent reçu au bureau du ministre de l’Agriculture, il influe sur les décisions de ce dernier. Mais comment croire qu’Arnaud Rousseau défend les petits paysans, alors qu’il est en plein conflit d’intérêt de par son autre fonction au sein du gros groupe agroalimentaire Avril ? En 2019, le syndicat ELB avait obtenu la moitié des voix au Pays Basque malgré un contexte de comptage difficile. En effet, les autorités refusent toujours de dévoiler les chiffres détaillés du département 64, rendant compliquée la lecture des résultats en Euskal Herri.
« Le programme d’ELB clair et sans équivoque réclame le maintien d’une agriculture paysanne
qui est la seule qui relève tous les défis. »
L’enjeu de ces élections est pourtant important car la représentativité d’ELB légitime son poids dans les négociations auprès des représentants tels que le préfet, les élus, le ministère, l’administration ou même la CAPB. Le programme d’ELB clair et sans équivoque réclame le maintien d’une agriculture paysanne qui est la seule qui relève tous les défis en matière de qualité des produits, de respect des animaux, du consommateur et de l’environnement mais aussi dans le maintien de paysans nombreux. Pour ce faire, les militants ont mis en place des structures telles que EHLG, Arrapitz, BLE, Trebatu, Lurzaindia, et bien d’autres. La preuve est là qu’on peut lancer des alternatives localement pour changer les choses lorsqu’un système tout entier est verrouillé et ne travaille pas dans l’intérêt des agriculteurs ! Ce n’est pas un hasard si notre territoire est l’un des plus dynamiques ! Dans quelques jours, ce casse-tête électoral aura abouti à un résultat : à voir si les paysans auront choisi la solution de l’éternelle illusion, celle du populisme, ou bien celle de l’agriculture paysanne ! Cela n’empêchera pas le syndicat ELB de continuer à travailler pour la défense des paysans et le développement d’une agriculture durable !