La révolution ovine

Depuis 1972 jusqu’en 2007 j’ai été, avec d’autres, très impliqué dans la construction de cette filière. Nous som-mes passés d’une économie laitière ovine dépendante de décisions prises en Aveyron, a l’organisation d’une filière spécifique pour le Pays Basque et les trois vallées du Béarn (Aspe, Ossau, Barétous).
Aujourd’hui 85% des éleveurs ovins lait du département se situent en Pays Basque. L’élevage ovin lait concerne en moyenne 50% des exploitations, et la quasi totalité de celles des communes de montagne de Garazi et Baigorri. Il y a actuellement 1.600 producteurs qui livrent aux 10 laiteries et 300 producteurs fermiers dans le département.
Aujourd’hui grâce aux règles des AOC, maintenant AOP (Appellations origine protégé), la totalité du lait produit est transformé et affiné localement, ce qui n’est pas le cas des autres filières non AOP. C’est quand même impactant en terme d’emplois induits et de bilan carbone transport.

Les événements les plus marquants
On pourrait partager ces 35-40 ans en 4 décennies. La première va de 1970 à 1980. Ce fut la décennie où plusieurs groupes de personnes, sans forcément avoir travaillé ensemble, ont été animé d’une volonté de prendre les choses en main et de construire. Cela sur le plan syndical, technique et économique. Jusque dans les années 73-75 ces trois domaines dépendaient des décisions prises en Aveyron et cautionnées par les notables syndicaux locaux de l’époque. C’était la période où tout le lait produit en Pays Bas-que était collecté par les industriels de Roquefort, transformé localement et expédié en Aveyron à 8 jours. L’ancêtre de l’Ossau Iraty, l’ardi gasna, était fabriqué en montagne l’été, et à la ferme en fin de saison pour la consommation familiale. En 1972, une première crise de surproduction avait eu lieu, se traduisant par l’arrêt de la collecte un mois avant la date habituelle, et surtout le non-paiement du premier centime pour le lait livré durant les 4 mois précédents. C’est à ce moment-là qu’à quel-ques uns, issus d’Eskualdun Gazteria, de Jean Pitrau de Tardets, nous avons essayé de sa-voir pourquoi les choses étaient ainsi. Nous constations que le développement de la production en Aveyron était engagé depuis les années 1960-1965, que le lait du Pays Basque et de la Corse (les deux autres zones productrices de lait de brebis) servait de complément à la production aveyronnaise.
Du fait du développement rapide de la production en Aveyron l’équilibre entre le marché du Roquefort et la production était rompu depuis 1970. Il y avait donc excédent, ce fut le déclencheur de la crise de 1972.
Nous nous sommes alors impliqués dans le syndicalisme ovin en demandant l’organisation d’élections syndicales et en nous présentant dans un maximum de communes comme délégués locaux, pour élire le délégué cantonal lequel devenait administrateur du syndicat. C’est ainsi qu’en 1973 cinq d’entre nous réussirent à devenir administrateurs, minoritaires certes, mais cela nous a permis pendant trois ans de connaître les rouages du syndicat. Dans le même temps autour d’un groupe technique en Soule (CETA) émergeait l’idée de créer un centre de sélection pour les races locales, aujourd’hui Centre ovin d’Ordiap, crée avec une forte implication en termes d’animation de Frantxoa Dascon, a l’époque professeur à Etcharry. Pour boucler la boucle, l’abbaye de Belloc qui avait un troupeau important se trouvant avec beaucoup de lait lors de l’arrêt de la collecte en 1972, commençait à transformer la production des deux mois qui restaient, toute la production l’année suivante et celle des voisins l’année d’après. C’est comme cela que fut créé le premier groupement de producteurs. Cela donnait des idées à d’autres, autour de Harrymbat, coopérative d’Irissarri aujourd’hui SARL Garazi, de SICA Esnea, aujourd’hui Berria Onetik, à Macaye et SCOP Agian à Hélette. En parallèle, autour de Michel Arancet en Soule et Esturonne en vallée d’Ossau, l’idée d’intéres-ser un autre industriel laitier lait de vache pour une collecte de lait de brebis trouvait sa con-crétisation: il s’agissait de Chaumes. Tout cela a été enclenché en l’espace de trois à quatre ans. (A suivre)

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