Enargia et I-Ener ou le refus d’une dérive autocratique

Entrée de l’Assemblée Générale d’I-Ener et d’Enargia.

La crise de gouvernance qui a agité Enargia s’exporte à I-Ener. Mais au-delà, elle révèle des pratiques menaçant le fonctionnement collectif voire la fonction même de certains outils que le Pays Basque a construits pour prendre en main son avenir. Au final, cette crise aura-t-elle été un mal pour un bien et permettra-t-elle un certain nombre de débats et de reprises en main collectives plus cohérentes avec les valeurs ayant fondé ces outils ?

J’ai participé à certaines discussions préalables à la naissance de la coopérative Enargia, fournisseur local d’électricité 100 % renouvelable, et à des campagnes de promotion et de souscription populaire pour son lancement. J’ai recommencé à me pencher sur Enargia au second semestre 2023, bien après l’apparition des premières divergences et dysfonctionnements en son sein. J’ai dû le faire en tant que responsable de la Fondation Manu Robles-Arangiz (MRA), représentée dans le conseil d’administration de la coopérative depuis sa création.

Pratiques préoccupantes

J’avais en effet été informé de pratiques préoccupantes et ne me paraissant pas pouvoir être assumées par la Fondation Manu Robles-Arangiz. Certains évènements survenus au premier semestre 2023 constituaient à nos yeux des conflits d’intérêts et des manques de transparence inacceptables envers les sociétaires de la coopérative(1).

La présence de la Fondation MRA au CA d’Enargia est forcément conditionnée au caractère réel de coopérative de cette société, dans les faits et la pratique quotidienne (pas uniquement dans l’intitulé), à la garantie d’un fonctionnement transparent, éthique et équitable, à une vision globale et partagée de la politique salariale, et au respect des valeurs et du projet stratégique qui ont fondé Enargia et justifié notre entrée dans son CA.

Jusqu’en 2023, les choses se passaient plutôt bien. Malgré des comportements parfois jugés déplacés et brutaux de Joseph « Txistu » Bergara, le CA travaillait et discutait réellement des décisions et orientations importantes. Il y avait également une coopération étroite et régulière entre son président (Iban Lizarralde) et le directeur général (DG, Patxi Bergara). Les problèmes apparaissent à partir du moment où Enargia réalise pour la première fois d’importants excédents (500 000 euros lors de l’année 2022).

Le débat manqué

Bien sûr, le débat aurait dû alors porter sur l’utilisation possible et globale de ces excédents : quelles embauches supplémentaires pour renforcer le développement de la coopérative ? Quelle grille des salaires équitable mettre en place ? Et au-delà d’Enargia, comment utiliser une partie de ces excédents au profit du projet stratégique dans lequel la coopérative s’inscrit(2), à savoir le développement d’un circuit court de l’énergie (et le travail de promotion de la sobriété énergétique).

Accueil des participants de l’Assemblée Générale d’I-Ener et d’Enargia

L’objectif d’Enargia n’a jamais été celui d’une machine à cash, surfant sur la vague verte, et multipliant les bénéfices en fournissant à Iparralde une énergie 100 % renouvelable mais venant de l’autre bout de l’Hexagone. La souveraineté énergétique qu’Enargia veut construire passe nécessairement par le renforcement de l’outil créé pour développer la production d’énergie renouvelable en Iparralde, c’est-à-dire I-Ener. Il y avait donc – il y a – également à réfléchir et débattre sur l’utilisation possible d’une partie des excédents de Enargia pour renforcer les capacités d’investissements d’I-Ener, et lui permettre d’offrir des niveaux de salaires plus élevés qu’actuellement, pour attirer ou garder les profils d’ingénieurs que son activité nécessite.

La crise interne

Bref, la réalisation d’importants excédents par Enargia aurait dû déclencher une discussion politique globale au sein du CA sur la meilleure manière de les utiliser au service des objectifs stratégiques de la coopérative. Au lieu de ça, ceux qui à cette occasion sont devenus la minorité du CA ont cristallisé les débats et ouvert une crise interne autour d’une seule et même question : une très importante revalorisation de la rémunération du seul directeur d’Enargia. Avec comme circonstance aggravante que les administrateurs minoritaires avaient un lien familial ou de subordination avec l’intéressé ou son père(3).

Quand les velléités de gestion collective de la coopérative exprimées par la majorité du CA devinrent un obstacle à ce qu’il estimait être sa juste rémunération, le DG mit les choses au clair. Le CA n’avait pas à proposer la mise en place d’une commission mixte administrateurs- salariés pour discuter ensemble d’un accord d’entreprise relatif aux salaires et validé par tous. La rémunération des autres salariés était la prérogative exclusive du seul DG ! Pire, la politique d’embauche également ! Au final, le CA avait pour seul pouvoir la validation de la rémunération du directeur. Et encore, ce pouvoir était illusoire puisque la convention collective très spéciale choisie(4) déterminait un niveau extrêmement élevé de salaire pour le directeur. Il ne restait plus au CA que le pouvoir de… valider ce niveau. Le DG ne répondait même plus aux demandes de rendez-vous ou de discussion du président du CA !

Servir de faire valoir ?

Bref, le CA était soudainement devenu un simple faire-valoir. Mais les associations qui y siégeaient, la société I-Ener et d’autres administrateurs (et membres fondateurs) ne le voyaient pas de cet oeil-là et refusèrent donc de servir ainsi de caution à une Enargia présentée à l’extérieur comme une coopérative « privilégiant l’intérêt collectif par la composition même des organes de gouvernances et la pluralité des acteurs, et favorisant un environnement financier vertueux, avec une activité lucrative limitée et non spéculative » (5). Ces administrateurs ont alors souffert du climat délétère qui s’installait, fait de rétention d’informations, de pressions, d’insultes ou de menaces contre ceux qui osaient tenir tête à la minorité ou au DG.

La révocation de Patxi Bergara de son mandat social de directeur général n’a donc rien d’un conflit entre le CA et un salarié, comme certains ont voulu le faire croire (Patxi Bergara n’était pas rémunéré au titre de ce mandat de DG mais uniquement pour son travail de directeur administratif et financier, qui n’a lui fait l’objet d’aucune mesure). Il s’agissait pour le CA de reprendre la main sur une gestion collective et démocratique de la coopérative Enargia, en plus d’un accès aux informations sur son fonctionnement. On connaît la suite.

La stratégie Bolloré

Les quatre salariés d’Enargia se sont mis en grève sans revendication professionnelle spécifique, avec comme seule demande que le CA revienne sur sa décision de révoquer le DG. Puis, ils ont été mis en arrêt maladie, le même matin. Du jour au lendemain, le CA s’est donc retrouvé sans accès aux locaux, aux boîtes mails de la coopérative, à ses dossiers informatiques, à ses bases de données et à la possibilité même de communiquer avec les sociétaires d’Enargia, à ses archives, à son téléphone, etc. Puis, 21 requérants (la plupart ayant des liens professionnels ou familiaux avec le DG révoqué ou son père) saisissaient le tribunal de commerce pour demander la désignation d’un mandataire judiciaire chargé d’organiser une assemblée générale d’Enargia, avec comme seul point à l’ordre du jour la révocation des six membres de la majorité du CA (dont les quatre personnes morales I-Ener, Bizi, Euskal Moneta et Fondation Manu Robles-Arangiz).

A peine le tribunal avait-il débouté les 21 requérants que Patxi Bergara assignait à nouveau devant le même tribunal de commerce les six personnes physiques membres de la majorité du CA, les 4 sociétés ou associations I-Ener, Bizi, Euskal Moneta et Fondation Manu Robles-Arangiz et la coopérative Enargia elle-même leur réclamant 100 000 euros de dommages et intérêts pour la révocation de son mandat de DG(6). On peut légitimement penser que cette nouvelle saisie des tribunaux n’a pas plus de chances de prospérer que la première. Quel est donc le but de ces assignations, dont la seconde concrétise l’une des menaces et tentatives d’intimidation proférées en décembre 2023 par Txistu Bergara face aux six administrateurs qui refusaient de se plier à ses injonctions ? Il leur promettait alors de veiller à ce qu’ils soient poursuivis à titre personnel et qu’ils aient à payer les condamnations sur leurs propres deniers.

Projet d’I-Ener sur l’école publique d’Arrauntz à Uztaritze (avril 2018)

On semble bien assister à la mise en place d’une « stratégie Bolloré » consistant à multiplier les procès contre les détracteurs, opposants ou journalistes, souvent sans espoir de gagner mais dans le but de les épuiser, en temps, en énergie et en frais d’avocats.

L’extension du conflit à I-Ener

Un des paradoxes de la crise actuelle, et non des moindres, est que Patxi Bergara est également président de… I-Ener, alors même qu’il saisit les tribunaux pour demander qu’elle soit évincée du conseil d’administration d’Enargia ! Tout ceci est cependant cohérent avec la vision des administrateurs minoritaires qui ne veulent pas voir s’ouvrir le débat sur une éventuelle péréquation des moyens entre Enargia et I-Ener, péréquation qui profiterait à I-Ener. I-Ener est dirigée par un conseil de direction (Codir) composé de personnes particulièrement compétentes dans leur domaine. Mais le Codir a le plus grand mal à se réunir depuis le début de l’année car le président annule les réunions pourtant programmées, créant une crise de gouvernance cette fois-ci dans I-Ener ! Ce faisant, il perturbe sérieusement l’activité de l’entreprise dans une période à forts enjeux.

Dérive autocratique

Le 5 avril, Patxi Bergara pousse le bouchon trop loin : il met à pied le responsable du développement d’I-Ener et lui coupe l’accès à ses mails professionnels ! Puis il le convoque à un entretien préalable au licenciement, qui doit se tenir le 17 avril. Patxi Bergara, président d’I-Ener, reproche au responsable développement d’avoir maintenu des relations de travail avec Enargia après la révocation de… Patxi Bergara. directeur général de la coopérative. Il annule encore une fois le Codir prévu de longue date le 16 avril, soit la veille de cet entretien. Donc non seulement il prend seul une décision d’une dimension stratégique pour I-Ener, mais il empêche l’instance collective qui pourrait s’y opposer de se réunir. La dérive autocratique est à son comble. Mais le Codir ne l’entend pas de cette oreille et maintient sa réunion : dix de ses douze membres y prennent part (seuls, Patxi Bergara et Laura Dubernet refusent d’y assister). Ils signent à l’unanimité un courrier adressé au responsable développement pour lui dire qu’ils désapprouvent la « démarche solitaire de procédure de licenciement » lancée par Patxi Bergara à son encontre, démarche qui est normalement de la responsabilité du Codir.

Circuit court de l’Energie en Iparralde

Le vent du boulet

Cette fronde surprend Patxi Bergara qui sent le vent du boulet. En effet, le Codir a le droit de destituer le président d’I-Ener, sans avoir à le justifier. Prenant les devants, Patxi Bergara présente alors sa démission. En attendant, il aura perturbé la société qu’il préside alors que tout fonctionnait jusque-là sans souci, après avoir tout mis en oeuvre pour rendre problématique le fonctionnement d’Enargia, mettant en danger sa survie même. Cette politique de la terre brûlée veut sanctionner la volonté démocratiquement exprimée du CA d’Enargia de lui reprendre son mandat de DG, afin de retrouver une gestion collective et transparente de la coopérative. Heureusement, comme souvent en Pays Basque, le sens du collectif a primé dans ces deux structures et permet aujourd’hui de les remettre en ordre de route. La crise aura peut-être été un mal pour un bien. Statuts et gouvernance d’Enargia et I-Ener seront certainement revus à la lumière de cette expérience, et une belle mobilisation collective a vu le jour pour éviter à Enargia de succomber aux diverses attaques et manoeuvres de déstabilisation qu’elle a subies.

Projet d’I-Ener sur un local technique à Jatxou (décembre 2018)

Comment en est-on arrivé là ?

Tout le monde se demande comment expliquer une telle évolution de la part d’un militant comme Patxi Bergara. Il avait la confiance des cofondateurs d’I-Ener et d’Enargia, ainsi que de l’ensemble de l’écosystème qui a promu ces deux structures. Beaucoup, dont je fais partie, en ressentent une peine sincère, parlent d’un vrai gâchis humain et militant, et regrettent l’influence néfaste que semblent avoir eu sur lui ses deux mentors, Txistu Bergara et Timothée Acheritogaray.

Pendant des mois, tous deux ont pesé de tout leur poids pour tenter de mettre au pas le conseil d’administration de Enargia. Pour cela, ils ont pris appui sur Herrikoa et Sokoa. Mais, ce faisant, ils ont mis en lumière leur mainmise sur ces autres outils collectifs créés par les abertzale et les euskaltzale. Mainmise connue jusqu’ici dans un cercle restreint d’initiés et qui s’est donc révélée au grand jour avec la crise interne d’Enargia. Une enquête réalisée par Enbata sur le sujet sera publiée dans ses prochains numéros de juin et juillet.

(1) Par exemple, en avril 2023, une importante prime est votée lors d’un CA au bénéfice de Patxi Bergara, directeur administratif et financier et directeur général. Le CA, plutôt chaotique, se déroule en présence de l’intéressé, et sous la pression des interventions insistantes, voire brutales, de son père, Joseph « Txistu » Bergara. (qui va jusqu’à traiter de “con” le président d’Enargia) et de l’un de ses subordonnés, Timothée Acheritogaray, directeur général de Sokoa, présidée par Joseph Bergara. Pire, les deux administrateurs vont jusqu’à faire voter l’interdiction d’informer l’assemblée générale de cette prime et de son montant, argumentant qu’il ne faut pas confondre transparence et voyeurisme. Txistu Bergara siège au CA d’Enargia en tant que représentant d’Herkide, le commandité d’Herrikoa, et Timothée Acheritogaray, luimême directeur général de Herkide, y siège en tant que représentant de Sokoa.

(2) Sur son site internet et ses documents promotionnels, Enargia revendique : « Par notre action, nous souhaitons offrir à nos clients une énergie propre et la plus locale possible. Au quotidien, nous privilégions une relation de proximité avec nos producteurs et avons comme ambition de contribuer au développement de sites de production d’électricité renouvelable sur notre territoire favorisant ainsi notre souveraineté énergétique. » Les statuts d’Enargia proclament « Dans la continuité et en complément de la démarche d’I-Ener, qui constituait un premier pas vers la souveraineté énergétique du territoire, il a semblé logique à ses promoteurs de créer un nouvel outil à l’échelle du Pays Basque dans lequel les citoyens sont invités à se regrouper afin de souscrire une offre d’électricité exclusivement renouvelable et la plus locale possible. L’intérêt de cette démarche, qui s’inscrit plus largement dans un mouvement de réappropriation citoyenne, est, outre la création d’emplois locaux et durables et la possibilité d’utiliser la monnaie locale l’ « eusko », de conforter l’accélération de la transition énergétique et environnementale par la mobilisation de l’ensemble des acteurs du territoire, le développement des circuits courts de l’énergie, en rapprochant des consommateurs, et la promotion de pratiques éco-vertueuses en son sein. »

(3) Saisi par 21 requérants (dont les trois administrateurs minoritaires de Enargia), le tribunal de commerce ne s’y est pas trompé en déboutant les requérants de toutes leurs demandes et en les condamnant aux dépens, notamment sur la base de l’argumentation suivante : « Sachant que les six membres du CA d’Enargia (dont les requérants demandaient la révocation NDLR) sont ceux qui ont voté lors du CA du 13 février 2024 pour la révocation du DG, rappelant que ce dernier avait demandé le 12 octobre 2023 la tenue d’un CA afin de statuer sur sa propre rémunération, constatant que la situation d’Enargia n’est pas en péril, la demande de désignation d’un mandataire ad hoc apparaît centrée sur la situation particulière de l’ancien Directeur Général. A tout le moins, l’intérêt social de leur demande ne peut pas être caractérisé ». L’assignation en référé à l’encontre de Enargia énumère l’identité de ses requérant·e·s. La quasi-totalité a un lien personnel ou de dépendance professionnelle avec Joseph Bergara ou son fils Patxi. Dans les personnes morales, on pointe : Sokoa (représentée par Timothée Acheritogaray), Herrikoa et Herkide, Geroa (représentée par Patxi Bergara), Inter-Diffusion / Collectivité Service (filiale de Sofikoa, elle-même filiale de Sokoa, et présidée par Timothée Acheritogaray), Sokozabal (association des actionnaires de Sokoa, présidée par Laura Dubernet), et enfin, Oierenea (SCI de la famille Bergara).

(4) Soit la Convention collective nationale des entreprises du négoce et de distribution de combustibles solides, liquides, gazeux et produits pétroliers,… aussi surprenant que cela puisse paraître dans le cas d’une coopérative fournisseuse d’électricité d’origine 100 % renouvelable.

(5) Statuts d’Enargia.

(6) Depuis janvier 2023, soit avant la révocation de son mandat de DG, Patxi Bergara réclame aussi 97 269 euros de rattrapage de salaires en revendiquant l’application littérale de la convention collective.

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4 réflexions sur « Enargia et I-Ener ou le refus d’une dérive autocratique »

  1. Milesker Txetx Enargia eta I Enereko laguntzaileeri zor zaizkien azalpenak emaiteagatik.
    Ohar bat hala ere, ez duzu zehazten nola Enargiak egin dituen etekin horiek (500000euroak)
    Ez banaiz tronpatzen egin ditu ARENH dispositiboa baliatuz, hots EDF-eri nuklearretik datorren energia erosiz prezio merkean, prezio arautuan, ondotik merkatuko prezioan arrasaltzeko, biziki karioago, pasatzean marja eskuratuz.

    Cash Investigationek argitaratu zuen ARENH dispositiboa baliatzen zuen hornitzaileen listan ENARGIA agertzen zen.

    Arazo ainitz pausatzen ditu: Enargiak « berriztagarria » den elektrizitatea salerosten duela dio. Energia nuklearretik datorrena definizioan sartzen ote da? Ainitzen ustez, ez.
    Bestetik ARENH dispositiboa politiko neo-liberalek elektrizitatearen zerbitxu publikoa desegiteko plantan ezarri duten dispositibo bat da. Enargiak hunen baliatzea diruaren egiteko problematikoa da, a minima.

    1. ARENH dispositiboa ENARGIA zutik atxikitzeko onartua izan zen eta, garaian bazkideei azaldu izan zaien bezala, hil ala biziko kontua zen, ez dezagun ahantz. Funtsean, hautu bera egin duen ENERCOOP kooperatibak modu ezin hobean plazaratu ditu erronka guztiak, Txetxen esteka horretan ongi agertzen den bezala.

      Argi dugu dispositibo hori ezin litekeela epe luzerako aterabidea izan. Pairatzen dugun dependentzia energetikoari aurre egiteko garaia da. Desafio horri erantzun litzioke I-ENER-ek ekoizten duen argindarra emendatuz.

      Dena den, urtero bezala, bazkide guziak gomitatzen ditugu Biltzar Nagusira, gai hauen jorratzera, hurbileko azalpenak ukan ditzaten (Oroitarazpena : /I-ENERen eta ENARGIAren Biltzar Nagusiak ekainaren 22an 9:30ean Uztaritzeko Lapurdi gelan).

  2. Bai, arrazoi duzu, eztabaidarako tartea bada hor, eta eztabaida hau bai Enargiaren barnean, bai azalpen hau argitaratu zuen Enercoop-en barnean egin zen: https://www.faq.enercoop.fr/hc/fr/articles/6116529622546-Pourquoi-ENERCOOP-a-t-il-recours-à-l-ARENH Segur dena da, Enargiak parte hartzen zuen eta parte hartzen segitu behar duen proiektu estrategikoak energia berriztagarriak ekoizteko eta banatzeko zirkuitu laburra izan behar duela. Eta ez da nehola ere ez energiaren merkatuan espekulatzen duen eragilea izan behar edo bilakatu behar. Hor ere, Enargiaren ibilmoldeak, kolektiboki kudeatua eta bereziki gardena den zinezko kooperatibarenak bezala, egiten dena hobeki menperatzea ahalbidetu behar du, Enargiaren balioekin eta proiektu estrategikoarekin koherentzia bermatu behar du eta balizko gehiegikeriak saihestu behar ditu.

  3. Enercoop utilise l’ARENH :
    ‘’L’ARENH a été créé en 2010 par la loi NOME, pour développer la libre concurrence sur le marché français. Ce dispositif vise à permettre aux fournisseurs alternatifs d’accéder, aux côtés de l’opérateur historique EDF,  à une partie de la production des centrales nucléaires ayant bénéficié des investissements menés par la puissance publique (et les contribuables) pendant des décennies. Précisons que nous faisons ici référence à la production des centrales “ancienne génération”, construites pour la plupart dans les années 1980 et 1990, raison pour laquelle le terme “nucléaire historique” est utilisé. ‘’

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