
Avec l’avènement des divers anti-démocrates au niveau national et international, les lendemains déchantent. Face à cela, garder confiance en l’avenir passe par l’agir ensemble en s’engageant dans le monde militant et associatif.
Heureusement que le printemps est là, parce que le moral général est plutôt en berne ces derniers mois. J’ai toujours été portée par l’idée que, malgré les soubresauts de l’histoire, l’humanité allait vers le mieux : plus de paix, plus de justice, plus de solidarité… Évidemment, je suis de la génération qui portait le badge « Touche pas à mon pote » sur ses besaces au lycée, qui a démarré sa vie étudiante avec la chute du mur de Berlin et la conviction que le risque d’une guerre nucléaire s’éloignait. Au Pays Basque comme ailleurs, on se battait pour plus de liberté et on y croyait.
Même si nous mettions beaucoup d’énergie à dénoncer les dysfonctionnements du système et à agir pour essayer de « sauver le monde », je voyais dans les démocraties des pays occidentaux un système loin d’être parfait mais aux valeurs solides. Il me semblait que si les actes n’étaient pas à la hauteur de ces valeurs, celles-ci restaient globalement admises comme boussole de notre civilisation et ne permettaient pas de retour en arrière.
Aujourd’hui, il semble que nous descendions l’échelle sans fin du pire aussi bien au niveau international que national français. Se souvenir que nous avons cru au « monde d’après » est bien amer à l’heure du monde selon Trump…
Action collective
Comment alors continuer de garder confiance en l’avenir ? En regardant autour de nous tous ceux et celles qui au quotidien s’engagent avec d’autres pour le bien commun. Cette forme d’action collective est le meilleur antidote. C’est ce dont témoignent beaucoup de militant·e·s quand ils ou elles évoquent leurs motivations. Rémi, par exemple : « Je ne peux pas dire que le futur ne m’angoisse pas, mais militer avec d’autres me donne de l’espoir. », Mathilde « Cela m’aide à regarder le monde avec espérance parce que je vois émerger des propositions et de vrais changements. » Ou Carole : « Faire partie d’une association, agir au quotidien et voir certains projets aboutir me permettent de canaliser mon « éco-anxiété » et ma colère liée aux injustices sociales. »
Il y a un besoin de se retrouver avec d’autres, d’être dans l’action et de constater les effets positifs de notre investissement au plus près de nos vies. Chaque petite victoire compte et donne l’impulsion pour continuer à avancer. La colère et l’angoisse se transforment en énergie pour avancer et non en repli sur soi, voire en rejet du monde. Agir ensemble pour le bien de tous nous rend plus humains.
Action créative
Nos espaces militants sont des lieux où chacun peut monter en compétences, exercer sa créativité. Il s’y crée des amitiés solides, alimentées par des valeurs partagées et un vécu commun. L’humour et la dérision y ont leur place. C’est d’ailleurs ce que beaucoup apprécient dans les méthodes d’associations comme Bizi! ou Alda. Faire réfléchir en faisant sourire, amener à faire un pas de côté par des messages humoristiques ou décalés dans la forme mais justes sur le fond, ne pas se prendre trop au sérieux…
De même, et peut-être particulièrement au Pays Basque, l’aspect festif et convivial est toujours intimement lié à l’engagement associatif, du slogan « Besta bai, borroka ere bai! » à nos manifestations « festives et revendicatives ».
Toutes ces énergies positives, cette vitalité de nos mouvements militants mais aussi des clubs sportifs, des associations de quartiers, des groupes culturels, des comités des fêtes, des dynamiques de villages ou de voisinages… tout cela constitue autant de pierres du rempart contre les barbaries des Musk, Trump, Wauquiez, Bardella et autres… Tout cela construit au jour le jour la société à laquelle nous aspirons et nous permet de continuer à avoir confiance en l’avenir. Alors arrêtons de déprimer dans notre coin et agissons ensemble !