Tous unis contre EH Bildu

La nouvelle maire UPN d’Iruñea Cristina Ibarrola (à droite) serre la main de la socialiste Elma Sáiz (PSN).
L’abstention de cette dernière a empêché la gauche sous l’égide de Joseba Asiron (EH Bildu), assis au milieu, d’accéder au pouvoir.

Les alliances entre PNV, PSOE et PP privent EH Bildu des résultats qu’il était en droit d’attendre après sa progression électorale. L’opinion basque bouge, mais certains partis font tout pour se partager le gâteau et maintenir le statu quo. La logique espagnoliste prend le dessus, on se croirait revenu au temps du pacte d’Ajuria enea.

Les élections municipales et forales du 28 mai ont vu une nette progression d’EH Bildu et un affaiblissement du PNV, sur fond d’abstention à la hausse qui a desservi le second ; une « abstention critique » comme la qualifie Manu Castilla, l’analyste du gouvernement de Gasteiz. Bien que cela soit un peu théorique du fait de la division institutionnelle entre Communauté autonome basque (CAV) et Communauté forale navarraise, EH Bildu est devenu la première formation politique en Hegoalde. Il totalise 27% des suffrages avec près de 370.000 bulletins, dirige 145 mairies – 21 de plus qu’il y a quatre ans – et rassemble 1402 élus (1). Dans la seule CAV, un écart d’à peine 2,5 points sépare les souverainistes du PNV, il était de 12 points quatre ans plus tôt. Le PP a progressé en Hegoalde où il était résiduel. Podemos, le PSOE et surtout le PNV se sont amaigris. Ce dernier a perdu entre deux scrutins 86.000 voix, soit un électeur sur cinq de son électorat, la plus forte chute qu’il ait connue depuis la crise des années 80. Ses efforts pour renouveler et féminiser ses élus en ont pris un coup.

Face au « danger », les partis ont réagi pour défendre leurs intérêts locaux en nouant des alliances à géométrie variable. Et en pensant surtout aux prochaines élections législatives que le premier ministre socialiste a avancées au 23 juillet.

Durant la campagne électorale de ces élections locales, la droite espagnole a martelé que Pedro Sanchez avait trahi l’Espagne en dirigeant le pays grâce à l’appui des indépendantistes catalans et basques, en échange de la libération de leurs prisonniers politiques. D’où un impératif aujourd’hui : le PSOE fait tout pour écarter, marginaliser dans l’opposition EH Bildu, et casser une image de traître prêt au pire pour conserver le pouvoir. Il signe des accords avec le PNV. Le PP est parfois appelé à la rescousse pour amplifier et garantir le front anti-souverainiste. En somme, un remake du Pacte d’Ajuria enea signé en 1988 par tous ces partis espagnols et basques, de droite et de gauche, afin d’isoler Herri Batasuna, à une époque où la lutte armée d’ETA marchait à plein régime. Dans ce droit fil, font aujourd’hui florès les logiques d’alliances entre forces idéologiquement incompatibles, la droite d’un côté, la gauche de l’autre. Seule, compte la confrontation entre le nationalisme basque et le nationalisme espagnol, avec un PNV qui, pour des nécessités de maintien au pouvoir, tombe au final du côté où il penche, chez les espagnolistes. Le « parti pendulaire » nous a habitués dès son origine à ce type de choix Selon la formule consacrée, le PNV des conseils d’administration a souvent le dessus sur le PNV des batzoki.

Nouvelle « Sainte Alliance »

Le 2 juin, cinq jours après les élections, le PNV et le PSOE signent un pacte global permettant de gouverner « partout où cela est possible ». Le PNV dirige désormais 94 municipalités sur les 251 que contient la CAV – les deux capitales Bilbo et Donostia – ainsi que de nombreuses villes moyennes, en alliance avec les socialistes. Il espérait avant le scrutin du 28 mai frôler la barre des 50% et diriger la capitale biscayenne en solitaire. Le PNV garde la main mise sur la députation de Gipuzkoa, alors que la leader d’EH Bildu Maddalen Iriarte était arrivée en tête avec 22 députés foraux. Les 17 députés PNV s’allient avec les sept socialistes et les trois du PP, indispensables pour dépasser l’addition d’EH Bildu et de Podemos qui disposait de trois élus. Grande première, le PP fait désormais partie du bureau de la députation forale, dont tous les candidats EH Bildu ont été écartés par une coalition qualifiée par Arnaldo Otegi de « Sainte-Alliance ». Allusion à la coalition de monarchies européennes en 1815 en faveur du statu quo et soucieuses de lutter contre les velléités révolutionnaires des peuples.

Gasteiz, capitale de la province d’Araba, revient le 17 juin au PSOE (six conseillers), après une cure d’opposition de douze ans. Il reçoit l’appui des six élus PNV – hier au pouvoir dans la cité – et des six du PP, afin d’obtenir la majorité absolue. Cette alliance inédite permet d’éliminer EH Bildu arrivé en tête avec sept élus qui n’avaient pour alliés possibles que deux conseillers de Podemos. Échange de bons procédés entre amis, le PNV obtient la députation d’Araba. Le vieux parti jeltzale a fait plus fort à Bastida, petite ville au sud de la province. Il a offert le fauteuil de maire au PP (quatre conseillers) en demandant à sa tête de liste locale de se retirer, alors qu’une majorité composée de trois élus PNV associés aux deux d’EH Bildu était possible et déjà mise en oeuvre en 2019. Opposés au changement d’alliance décidé à Bilbao, tous les élus PNV de Bastida ont claqué la porte du parti. En revanche, scénario inverse dans la cité alavaise voisine de Laguardia : le PP arrivé en tête est écarté et un maire PNV élu avec le soutien d’EH Bildu. Le secret des négociations entre PNV et PP demeure impénétrable. Peut-être, faut-il regarder en Bizkaia, du côté de Durango…

Contorsions opportunistes du PNV

Le PNV n’en est pas au premier échange de bons procédés avec la droite espagnole. En 2017, les budgets gouvernementaux de Gasteiz et Madrid avaient été approuvés grâce à l’appui des députés PP pour le premier, et des PNV pour le second. Il est possible que le PP/Vox ait besoin demain du soutien du PNV pour gouverner l’État espagnol. Le patron du PNV Andoni Ortuzar, dans une déclaration du 7 juin, ne voit pour demain aucune incompatibilité entre un soutien au PP à Madrid et le maintien des alliances locales avec le PSOE. La seule ligne rouge dans ce scénario demeure Vox.

Les socialistes progressent légèrement et conservent le pouvoir dans une douzaine de villes, leurs fiefs gipuzkoans traditionnels de Eibar, Irun, Zumarraga, Lasarte ou en Bizkaia à Ermua, Portugalete et Muskiz.

De gauche à droite : le maire de Donostia Eneko Goya, le maire de Bilbo Juan Mari Aburto et le patron du PNV Andoni Ortuzar.

EH Bildu est devenu le premier parti de la Communauté autonome avec 1050 élus, 119 de plus qu’en 2019. 107 municipalités lui reviennent, avec parfois l’appui de Podemos ou l’abstention du PNV. Sauf exception, il s’agit de cités de petite taille ou de villages. Le « cordon sanitaire » construit par le PNV, le PSOE et le PP fait que beaucoup des institutions où il est arrivé en tête échappent à la gauche abertzale. À celles évoquées plus haut, ajoutons la ville de Durango que le PNV ravit à EH Bildu, avec là encore une coalition comprenant les socialistes et le PP : le vote de son seul élu, Carlos Garcia, a été décisif. Vox avait refusé de présenter des candidats dans cette ville pour « concentrer » ses électeurs sur le PP.

Les souverainistes ont subi une déconvenue de taille à Bermeo. En état d’ébriété le soir de son élection, le maire EH Bildu a eu un accident de voiture. Il a présenté sa démission le lendemain et une élue d’origine palestinienne, Nadia Nemeh Shomaly, a été choisie à sa place. Fin juin, dans le cadre de la pré-campagne des élections législatives, EH Bildu a commis un petto de taille. Il a diffusé sur les réseaux sociaux un vidéoclip où le parti de la gauche abertzale se présente comme une protection contre le péril fasciste, en mettant dans le même sac PP, Vox et PNV. Ce dernier a aussitôt protesté avec véhémence. Le 27, Arnaldo Otegi doit rétropédaler et démentir : « Le PNV a fait la guerre contre le fascisme, il n’est pas notre ennemi mais notre adversaire politique, cette vidéo est une erreur».

Le PP avance ses pions en Hegoalde ; pour barrer la route aux « héritiers des terroristes », il offre ses voix à la gauche et au PNV. Ce dernier réplique qu’il est impératif à ses yeux de diriger les trois députations de la Communauté autonome, face à EH Bildu, un adversaire incapable de nouer des alliances majoritaires. Mais comment partis de gauche, de droite et d’extrême droite qui s’entendent comme larrons en foire expliqueront- ils aux électeurs l’urgence à barrer la route à la droite et à son extrême issue du franquisme le plus rance, alors qu’ils la banalisent dans la vie politique, interroge Arnaldo Otegi.

Podemos ravit au PSOE la cité gipuzkoane d’Andoain. Contrairement à son habitude, Podemos n’a pas soutenu une coalition de gauche conduite par EH Bildu arrivé en tête. Disposant d’un seul conseiller municipal, il a obtenu le poste de maire avec l’approbation du PNV et du PSOE qui dirigeait précédemment la cité. Un scénario aussi improbable s’explique : la ville fut par le passé le théâtre de trois attentats importants d’ETA (contre un journaliste très connu, le chef de la police locale et un garde civil). En vue des législatives du 23 juillet, EH Bildu s’allie avec ERC, ils font liste commune aux élections sénatoriales sous l’étiquette « Gauches pour l’indépendance ».

En Navarre

Un scénario identique à celui du précédent mandat se déroule à Iruñea, capitale de la Navarre : grâce à l’abstention des socialistes, une maire UPN (droite régionaliste) est élue le 17 juin. Le candidat EH Bildu Joseba Asiron qui, hier fut le premier magistrat de la cité, voit la victoire lui échapper  parce que les socialistes refusent de constituer une majorité de gauche. Le PSOE offre sur un plateau le pouvoir à la droite dans quatre autres villes moyennes de la province, dont Lizarra-Estella et Sanguesa. Au total, l’UPN gouverne une vingtaine de mairies navarraises dont les cinq les plus importantes. EH Bildu en détient 39.

Les choix du PSOE compliquent sérieusement son accession à la présidence de la Communauté forale de Navarre. Comme lors de la législature antérieure, il ne pourra la diriger que grâce au bon vouloir des députés d’EH Bildu qui peuvent s’abstenir pour faire barrage à la droite. Prudemment, les socialistes préfèrent reporter l’élection de la présidence de la province après les législatives du 23 juillet. En attendant, ils ont déjà proposé à leur principal allié Geroa Bai le poste de président du parlement qu’il détenait auparavant : Unai Uhalde, membre du PNV, en est l’heureux titulaire. Geroa Bai se plaint du peu d’empressement de la présidente sortante, la socialiste Maria Chivite, à venir s’asseoir à la table des négociations pour discuter des 100 mesures précises élaborées par la coalition abertzale et sceller un accord de législature.

La droite espagnole a focalisé la campagne électorale sur les relations entre gouvernement socialiste et souverainistes catalans et basques. Il en sera de même pour celle des élections législatives, au point d’instrumentaliser cette question dans l’affrontement entre droite et gauche. Cela démontre à l’envi combien la question nationale demeure centrale et non résolue dans l’État espagnol. Englué dans les a priori, les représentations et les passions irrationnelles, il ne parvient toujours pas à élaborer une solution satisfaisante et de fond, pour organiser les rapports entre nationalités. Alors que les solutions abondent à travers le monde. Il ne faut guère compter sur la droite pour aller dans le bon sens. Elle préfère s’inspirer de l’intransigeance turque ou israélienne.

(1) Selon la loi sur le financement des partis et grâce à son succès, EH Bildu recevra de l’État 575.000 euros.

En Catalogne

Sur fond d’abstention, la division du camp indépendantiste a fait de gros dégâts. La participation a baissé de 10% et tranche avec celle de l’État espagnol où l’électorat s’est davantage mobilisé. Le PP et le PSOE ont fortement progressé. En nombre de voix, les socialistes redeviennent le premier parti de Catalogne, face à ERC en second qui a perdu 300.000 électeurs. Junts se maintient en troisième position. Mais, il faut nuancer. 57% des 680 mairies demeurent indépendantistes, sous la houlette des trois partis, ERC (265), Junts (260) et CUP (13). Le PSOE (23,7% des voix), détient la majorité absolue dans 58 municipalités situées pour la plupart dans la conurbation de Barcelone. 40% de l’électorat catalan vit dans ce que l’on appelle la métropole de Barcelone et ses 36 municipalités où l’état des forces politiques demeure stable, avec de faibles variations. Le PSOE dirige 21 d’entre elles, une de plus qu’en 2019. Au regard de son poids démographique, cette zone urbaine est considérée comme l’enjeu majeur de chaque scrutin. Dans la seule capitale, le candidat de Junts, Xavier Trias, est arrivé en tête devant les socialistes et la maire sortante Ada Colau (Comú, proche de la mouvance Podemos). Après force tractations, c’est finalement un maire socialiste, Jaume Collboni, qui dirigera Barcelone ; il a reçu le soutien imprévu et en dernière minute de Comú et du PP. En politique, impossible n’existe pas. Dans les autres villes et députations, les alliances sont à géométrie variable. ERC et Junts tentent vaille que vaille de revenir à la raison pour limiter les dégâts et se maintenir au pouvoir dans leurs fiefs respectifs. Deux capitales de province, Tarragone et Lleida échappent à ERC et retombent dans l’escarcelle socialiste. En revanche, Girona demeure dans le camp souverainiste. Malgré leurs profondes divergences étalées au grand jour, ERC et Junts ont souvent négocié ensemble, les socialistes n’étant pas exclus de ces rencontres. Ces résultats fragilisent encore un peu plus le gouvernement autonome de Pere Aragonés (ERC) largement minoritaire (33 députés sur 135). Il compte toutefois parvenir jusqu’à la fin de son mandat par la reconduction administrative du budget 2024.

Arnaldo Otegi (EH Bildu) et Oriol Junqueras (ERC) annoncent qu’ils présentent des listes communes « Gauches pour l’indépendance » aux élections sénatoriales du 23 juillet.

En Espagne

Le PSOE vient de perdre l’essentiel de son pouvoir territorial. Mais il rassemble encore le score enviable de 28% des voix. D’un scrutin à l’autre, sa baisse est seulement d’un point (400.000 voix), mais elle a suffi pour déclencher « la cata », tant les élections se jouent à la marge. Le centre gauche est passé à droite et son allié Podemos, miné par des crises successives et une restructuration sous d’autres étiquettes, chute lourdement. Il y a huit ans, Podemos rivalisait avec le PSOE, tous deux autour de 21%. Ce ne fut qu’un feu de paille. Le parti de centre droit hyper-jacobin Ciudadanos s’est évaporé. Bon débarras, comme pour Manuel Valls qui fut un de ses soutiens. La montée en puissance du PP et de Vox est dans tous les esprits. Alberto Núñez Feijóo, nouveau leader du PP, voit d’un bon oeil que son parti accède au pouvoir en alliance avec l’extrême droite dans plusieurs communautés autonomes (Valence, Aragon, Castilla y León et les Îles Baléares), ainsi que dans une centaine de villes, dont cinq capitales de province. Au total, le PP dirige cinquante capitales, alors que le PSOE n’en détient plus que onze. Les mesures annoncées par le partenaire d’extrême droite de la coalition font froid dans le dos : négation de la violence machiste, opposition aux lois de genre et à l’avortement, refus de promouvoir la langue régionale (le valencien, proche du catalan), rejet des zones de basse émission de CO2, ignorance du changement climatique, élimination des pistes cyclables, criminalisation de l’immigration et xénophobie, etc. Pour convaincre, Vox fait feu de tout bois. En Castilla y León, il exploite la colère des agriculteurs en levant les contrôles contre la tuberculose bovine. Le collège des vétérinaires de Salamanque tire la sonnette d’alarme et Madrid est obligé d’agir en urgence. Pedro Sanchez a fait un pari : que l’arrivée au pouvoir local de cette droite décomplexée et extrême réveille les électeurs de gauche aux élections législatives du 23 juillet et que la gauche parvienne à rassembler ses différents courants, sans en effrayer aucun. Mais les premiers sondages annoncent une majorité absolue issue de l’addition des députés Vox et PP. Pour gouverner, ils n’auraient pas besoin des partis dits « périphériques ». Le pire scénario. Tout risque de se jouer à un cheveu. Au regard des piètres résultats électoraux du 28 mai, Pedro Sanchez a pris les devants et joué son va-tout avec l’arme de la dissolution, sans attendre que la situation se dégrade davantage. En Pays Basque, ses efforts pour apurer vaille que vaille le passif des preso et aller dans le sens de l’apaisement sont plutôt positifs. Dès lors, on comprend mieux le souci d’EH Bildu de sauver le soldat Pedro Sanchez. Entre deux maux, il faut choisir le moindre.

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