Les Espagnols n’en ont jamais assez (2/2)

OtegiRodriguez

Arnaldo Otegi reconnaît la douleur endurée par toutes les victimes d’ETA sans faire de distinction entre elles. La plupart des partis estiment cette avancée insuffisante, beaucoup exigent une demande de pardon. Ces débats ont lieu à la veille du vote du budget de l’État espagnol, épreuve délicate pour un gouvernement socialiste minoritaire. La droite ne supporte pas la dédiabolisation progressive d’EH Bildu, celle-ci lui donne un poids politique inédit. Suite et fin de la partie 1/2.

Profiter de l’alignement des planètes

Dans l’immédiat, EH Bildu est désireux d’aboutir à quelques avancées en faveur des preso. Il convient de se dépêcher. Une arrivée de la droite et de l’extrême droite au pouvoir à Madrid ferait revenir au temps des catacombes. L’alliance gouvernementale PP, Ciudadanos et Vox fera passer Aznar et Rajoy pour de gentils garçons. Il faut donc de profiter pleinement de l’alignement des planètes actuel. Pour les Catalans et les Basques, son renouvellement avec un PSOE minoritaire et donc à leur merci, sera bienvenu après les prochaines législatives.
Comme il se doit, la droite se déchaîne. « Vote du budget en échange d’Etarras », affichent les colonnes du journal ABC. Le « péage d’ETA » titre un autre article qui ajoute : « Amnistie des assassins contre l’approbation du budget ». Pas vraiment en reste, le quotidien El Mundo écrit : « S’accélère aujourd’hui le processus de blanchiment des gudaris qui coupaient en morceaux les enfants, amputaient les femmes, pulvérisaient les gardes civils. Ils ont atteint des sommets avec le succès du nettoyage idéologique d’une terre où le pluralisme a été éradiqué, littéralement à coup de trique. L’affaire du répugnant terroriste Otegi (…) est une intolérable et inadmissible trahison de mille personnes assassinées, de leurs familles, de milliers de blessés, de milliers de citoyens soumis au chantage, de milliers d’Espagnols qui ont souffert des années de plomb imposées par la bande terroriste. Le message du répugnant terroriste est clair : grâce à nous, à ETA, nous installons Sanchez au pouvoir —l’homme qui convient aux terroristes— durant six années de plus ».
Poursuivons cette petite anthologie avec un extrait du journal El Debate : « Otegi invite à voter PP et Vox ». Pourquoi ? « Si vous êtes pour l’Espagne et la défense de ses intérêts, vous devez voter pour le PP et Vox, parce que soutenir Sanchez et Podemos rend heureux les héritiers de la bande terroriste ETA ». Et pour finir en beauté, les déclarations répétées de l’ancien ministre de l’intérieur PP Mayor Oreja : « Depuis l’attentat du 11 M [attentats islamistes à Madrid en 2004], un accord-cadre a été réalisé entre ETA et Zapatero [ex-premier ministre PSOE], en vertu de quoi ils se sont mis d’accord pour collaborer tous deux (…). Zapatero offrit la destruction, non seulement de l’ordre constitutionnel, mais aussi celle d’un ordre social basé sur les principes chrétiens » qui inclut « la reconnaissance du droit à l’autodétermination ». L’ex-ministre ajoute : « Un processus a été négocié avec ETA. Il n’a pas été vaincu. Il est en train de gagner aux buts ». Qu’un gouvernement espagnol dépende aujourd’hui du bon vouloir de ses adversaires irréductibles qui hier l’ont défié les armes à la main, est insupportable.

Avez-vous demandé pardon pour le GAL ?

On mesure l’abîme, la part d’incompréhension et d’aveuglement qui séparent la fraction la plus droitière de l’opinion publique espagnole, de la gauche et des souverainistes basques. Comment faire évoluer l’Espagne profonde, est-il possible de la convaincre ? Lorsqu’Arnaldo Otegi réclame rien que la loi et le droit commun à appliquer pour les presos incarcérés, peut-il être entendu ? Lorsque les associations de victimes exigent de lui qu’il demande pardon, il réplique : le gouvernement a-t-il demandé pardon pour le GAL ? Arnaldo Otegi affirme que le but de la déclaration du 18 octobre est « de construire un pont ». Il précise qu’il n’est pas «intéressé par un débat avec ceux qui veulent détruire les ponts et creuser des tranchées ». Cela est-il audible dans l’Espagne de 2021? Seuls des actes de soumission de plus en plus nombreux sont exigés de lui et des presos. Dans cette même logique, se situe depuis longtemps l’impérieuse nécessité pour les députés catalans et basques de jurer fidélité à la Constitution espagnole « por imperativo legal ».
C’est bien connu, ce type de demande où affleure un substrat religieux, est inhérent à l’exercice du pouvoir. Confronté à un opposant irréductible, le pouvoir, qu’il soit politique, ecclésiastique ou patronal, exige souvent du dominé qu’il adjure sa foi, dise que la terre est plate, s’excuse, baisse la tête, s’agenouille, batte sa coulpe, se couche, affiche publiquement sa soumission, « se repente, fasse acte de contrition, demande pardon, répare les dommages, se confesse » (2). Le tout assaisonné d’une bonne dose d’humiliation, pour que le principal concerné et son entourage s’en souviennent le plus longtemps possible. Ce type de méthode fait partie des moyens disponibles pour rendre dociles les subordonnés. Nous en avons fait personnellement la cruelle expérience dans l’univers de l’entreprise.

Enjeux de la construction de la mémoire

En toile de fond se situe le principal enjeu, la bataille du récit, la guerre des mémoires, la définition officielle de la vérité, la nécessité de culpabiliser le vaincu, de déconsidérer son combat, d’enlever toute légitimité au projet souverainiste abertzale. Comme il veut détenir le monopole de la violence légitime, l’État veut détenir le monopole de la vérité légitime. Au prix du déni comme le fit en avril 2018 un élu communiste bayonnais : il n’y a pas eu de guerre, donc pas besoin d’Artisans de la paix et d’une œuvre d’art commémorant le désarmement (3). D’autres affirment que les presos ne sont pas des prisonniers politiques, que leurs actes ne sont pas liés à une lutte de libération nationale, souvent les mêmes minimisent ou ignorent la pratique généralisée de la torture en Pays Basque. Définir ce qui doit être retenu dans le passé ou au contraire mis de côté, comment interpréter les faits et leur donner du sens dans leur logique propre et leur contexte, c’est tout l’enjeu de la construction de la mémoire, à l’œuvre aujourd’hui et demain. Selon que vous soyez espagnol, basque ou français, le curseur ne sera pas du tout au même endroit.

Dans l’opinion, il faudrait faire des presos et de ceux qui les soutiennent les « pelés, des galeux d’où nous vient tout le mal ». Sont mobilisés pour cela l’arsenal médiatique, les programmes scolaires, des fondations et leurs musées, bourses de recherche, concours et prix, les réseaux sociaux, des publications, avec par exemple la promotion du roman Patria et le film qui va avec, etc. En la matière, le pouvoir d’État passe sans vergogne aux aveux. La ministre française des armées (4) assume le recours à la diffusion d’«informations fausses, manipulées ou subverties », parce que « c’est une arme » destinée à « induire en erreur » l’adversaire ou « convaincre les acteurs d’une crise à agir dans le sens souhaité ». Avec la production de contenus, les armées conçoivent en partie leurs « opérations civilo-militaires » et d’influence. Cela passe par la maîtrise d’algorithmes de référencement sur internet et le recrutement par le ministère de spécialistes du marketing numérique dans les écoles de commerce. Gageons que sur ces méthodes et concernant les dossiers catalan et basque, l’Espagne n’est pas en reste. Le plan ZEN des années 80 n’en fut que le hors d’oeuvre. Le recours à des agents sous couverture disposant de carte de presse, un procédé courant dans de nombreux pays à fin de renseignements, est à coup sûr devenu banal dans la péninsule ibérique.

A l’Israélienne ou à la Turque

Tout cela avec un objectif et un risque, que suite à cet écrasement organisé du conflit historique et son déni, la question nationale ne soit jamais vraiment réglée. Pour l’Espagne et la France, le Pays Basque n’est plus d’actualité, les revendications sont contenues et tolérable, en réponse quelques miettes et « cause toujours » suffiront, le statu quo institutionnel sera maintenu sous la forme d’un conflit gelé, à la Israélienne ou à la Turque. Mais gare au retour du refoulé : nié, moins apparent, le conflit couve sous la cendre, nos adversaires s’en servent encore de temps en temps dans leurs discours. Comme ils se sont servis hier d’un conflit de basse intensité militaire pour conforter l’union sacrée sur les dos d’un bouc émissaire providentiel.
Le maintien de deux cents preso derrière les barreaux correspond au désir de la majorité de l’opinion publique espagnole. Il présente aussi des avantages politiques. Le mouvement souverainiste est en laisse, soumis au chantage du repentir toujours insuffisant, en lui faisant miroiter l’amélioration du statut des détenus politiques. L’Espagne montre aux Basques que hors de sa férule, point de salut, elle limite ainsi aux yeux des moins téméraires les chances de succès de leurs velléités d’émancipation. Elle maîtrise et cadre l’agenda politique à notre égard, elle en fait un boulet. Le sentiment de culpabilité dans les têtes des abertzale les plus fragiles doit se renforcer et perdurer. Il faut conquérir les esprits comme hier les hussards de la république française inculquaient la honte de parler euskara et la haine de soi. Y a bon le rappel de l’affirmation presos=terroristes=péché originel du souverainisme. Pendant qu’EH Bildu s’échine à tenter le libérer les preso, il ne s’occupe pas du reste, des questions de fond, celle du renforcement de la revendication indépendantiste, celle de la poursuite de la construction nationale, du développement de la société civile comme en Catalogne, l’impérieuse nécessité de gagner la bataille de l’usage social au quotidien de l’euskara. Les Espagnols entretiennent le ferment de la division au sein du camp basque, entre les deux grandes familles politiques, mais aussi à l’intérieur du courant indépendantiste. Les atermoiements de l’élargissement des presos dix ans après l’arrêt de la lutte armée font tousser dans les rangs.

Sur le fil du rasoir

Pour la gauche abertzale, l’exercice de la reconnaissance des victimes d’ETA, la prise en compte de leurs souffrance est une chose, mais point trop n’en faut. L’exercice politique a ses limites. Le 21 octobre, le PNV, le PSOE, Podemos, le PP+Cs et Vox met aux voix un projet de « déclaration institutionnelle » qui « condamne fermement l’injustice que suppose l’activité terroriste d’ETA » et dénonce « la légitimité de la violence à des fins politiques ». Les députés d’EH Bildu ont déclaré être « ni en faveur, ni contre le texte » et ont refusé de l’approuver. La raison invoquée étant que la démarche visait à « la confrontation et à l’utilisation partisane du sujet ».
Lorsqu’il lâche du lest et fait quelques concessions, Arnaldo Otegi est sur le fil du rasoir. La voie qu’il s’acharne à ouvrir est étroite. Il doit faire attention à ne pas cautionner le point de vue de l’adversaire, à ne pas se renier totalement, à conserver sa vision de l’histoire et éviter de réveiller parmi ses soutiens la contestation ou les critiques à l’encontre de l’arrêt de la lutte armée, d’un « processus de paix » qui n’en est pas un. Comment desserrer l’étau et agir au mieux dans cet imbroglio ? Il faudra tout le talent et la détermination d’Arnaldo Otegi, d’Arkaitz Rodriguez et de leurs équipes, pour y parvenir.
(2) Extrait de l’interview de Marcelo Azcárraga, juge d’instruction à l’Audiencia nacional, publiée par El Condidencial le 19 octobre 2021.
(3) Il en fut de même pour les guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie. La France ne voulut jamais reconnaître officiellement la situation de guerre, il s’agissait pour la seconde, des « évènements d’Algérie » ou « d’opérations de sécurité et de maintien de l’ordre » ; quant aux décorations remises aux soldats, elles s’appellent « témoignage de satisfaction » ou « diplôme de médaille commémorative ».
(4) Cf Le Monde du 21 octobre, page 5.

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3 réflexions sur « Les Espagnols n’en ont jamais assez (2/2) »

  1.  » d’un « processus de paix » qui n’en est pas un « , à mon humble avis, ce commentaire insulte tout le travail fait, depuis 10 ans , par Bake Bidea et les Artisans de la Paix, et par la même, la ou les paroles de notre très regrèté Mixel Berhocohirigoin !!! SERGE NOGUES

  2. Oui, « processus de paix qui n’en est pas un », parce que pour faire paix, il faut être deux. Or, dans la situation actuelle du Pays Basque qui comprend trois protagonistes, un peuple et deux Etats, ces derniers ne jouent pas vraiment le jeu. C’est le moins qu’on puisse dire. Pour eux, et je crois l’avoir montré dans mon article, la guerre continue. A maintenir sa position pacifique, l’acteur basque n’en a que plus de mérite.

  3. Trés bon article !
    Je confirme , il n’y a pas de processus de paix et il n’y en aura jamais ! Il y as juste un changement de stratégie pour obtenir la victoire ! Que se soit Arnaldo Otegi , Batasuna ou dans l’ETA , tous le monde savaient que méme si les discutions d’Oslo avait aboutie a quelque chose . Les gouvernements Espagnol suivant aurait tout fait pour ne pas les respecter . Mais pendant un an , personne du gouvernement de rajoy n’est venue discuter , montrant a la face du monde diplomatique que l’Espagne n’avait aucune envie de mettre un terme a 50 ans de terrorisme . Mais le changement de stratégie devait se poursuivre , et les résultats on été instantané avec les victoires de Amaiur , EHBai et ensuite EHBildu .
    Certains pays on besoins d’un ennemie intérieur pour exister ! En France c’est l’Union Européennes et les musulmans et en Espagne se sont les Basques et Catalans ( qui sont responsable selon le PP et certain du PSOE de la pauvreté en Andalousie et du dépeuplement en Extrémadure , Castille y Leon et Castille la Mancha et Aragon ) .
    Et si le PP fait un jour l’erreur de faire rentrer Vox dans sont gouvernement , non risqueront bien de gagner la guerre , parce que les masses choisiront l’indépendantisme .

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