Si l’on ne change rien, tout va changer

Euskal Herria Burujabe dans les rues du Petit Bayonne. © Mathieu Prat

Le Pays Basque nord est particulièrement soumis à un modèle qui dépend des énergies fossiles et alimente le changement climatique. Euskal Herria Burujabe veut préfigurer un autre modèle de société, notamment basé sur la souveraineté des territoires comme le nôtre, plus adapté aux changements à venir, qu’ils soient choisis ou subis.

Cette année encore, la rentrée médiatique française s’ouvre sur le listing atterrant des épisodes climatiques extrêmes et des tristes records dépassés pendant la trêve estivale. Alors que les climatologues du GIEC vivent une vague de harcèlement sans précédent, les médias dominants construisent un duel opposant les « catastrophistes » d’un côté et les « rassuristes » de l’autre. Comme avec la notion d’éco-anxiété, présenter le débat sous son angle psychologique pour savoir s’il faut s’en inquiéter, nous mène à faire l’économie des véritables questions qui s’imposent : allons-nous sérieusement lutter contre son aggravation et quels types de sociétés allons- nous construire pour nous adapter à ses conséquences ?

Si tout est foutu, pourquoi se battre ?

Aucune des grandes conférences internationales ne parvient à actionner les leviers politiques tangibles pour enclencher les mutations nécessaires à la survie des conditions vitales de l’humanité. En l’état actuel des connaissances, aucune solution technique ne permettrait de maintenir les modes de vie actuels. Or, nous savons aujourd’hui que quoi que l’on fasse – ou plutôt à cause de ce qui a déjà été fait en termes d’émissions, et de ce qui n’a pas été fait en termes de solutions depuis les années 1970 – nous nous dirigeons vers une trajectoire à plus de 1.5° avec des effets en chaîne irréversibles.

Cela donne à la lutte climatique un caractère spécifique qui fait des lois de la Nature un des acteurs du conflit ; comme lors des mobilisations des Artisans de la Paix pour la libération des membres du commando Argala, où le temps qui passe jouait comme un facteur décisif. La lutte contre le changement climatique est de ces combats où que l’on agisse ou non, demain ne sera plus comme hier. Aucun statu quo n’est possible.

Généralement, cette caractéristique change la tension de la lutte, crée une perception de l’urgence de l’action chez les militant·e·s et joue sur leur détermination. Pour d’autres, qui ont la sensation d’un combat insaisissable et vain, cela entraîne leur démobilisation. Mais là aussi, ne rien faire, ou plutôt faire autre chose qu’agir contre le changement climatique, c’est participer à la transformation du monde dans une direction inhumaine.

Certain·e·s se construisent alors des croyances de table rase, selon lesquelles l’effondrement de nos sociétés permettrait de rebattre les cartes et de construire de nouveaux mondes plus justes. C’est oublier que les plus riches sont déjà en train de transférer leurs ressources pour continuer à occuper leurs positions de domination en accaparant les ressources vitales (eau, terre, énergie, alimentation,…). Ici aussi, et particulièrement depuis le COVID, nous voyons bien la prédation par les particuliers et les entreprises les plus fortunés – y compris du territoire – sur le foncier et le logement, en direction des havres de paix et des espaces productifs nourriciers.

Lutter et construire

Certes, le changement climatique est en cours et quoi que l’on fasse, il va s’accélérer. Plutôt que de verser dans la psychologisation de la chose, il est temps de poser les débats sociétaux fondamentaux :

  • Allons-nous sérieusement mobiliser les ressources encore disponibles pour limiter l’ampleur du réchauffement climatique ?
  • Puisque nous devrons irrémédiablement changer de monde, dans cette croisée des chemins, vers quel type de société veut-on aller ? S’achemine-t-on vers un monde de catastrophe humaine de grande échelle ? Ou, pour reprendre la formule du dernier article de David Lannes, saisissons-nous l’occasion pour créer les « jours heureux » ?

Euskal Herria Burujabe

Nos sociétés sont placées devant une responsabilité historique. Le Pays Basque doit prendre la sienne et particulièrement au Pays Basque Nord où notre territoire est clairement inadapté aux changements avec son modèle d’urbanisme, son économie ultra dépendante aux transports carbonés (sous-traitance aéronautique, tourisme, transport routier, …), son faible niveau d’autonomie alimentaire et énergétique, etc.

L’événement Euskal Herria Burujabe des 7 et 8 octobre prochain à Baiona permettra de préfigurer les solutions existantes ou possibles vers d’autres types de sociétés. Il permettra surtout de repositionner, au sein de la lutte climat, la nécessité d’une souveraineté des territoires pour redonner aux citoyen.nes les outils locaux pour choisir démocratiquement les orientations à prendre vers des mondes désirables.

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Une réflexion sur « Si l’on ne change rien, tout va changer »

  1. Pandemiaren hasieran lehengo zokoratze edo konfinamendua ezarri zelarik ,karbonaren diokzidaren ixurketa askoz jautsi zela ohartu ginen. Zati handi batean hori trafikoaren murrizketari zor izan zaio. Zergatik legez ez lukete gobernuek hilabete guziz egun bateko trafiko murrizketa handi bat eginen? Beharbada aire egokiago bat lortuko genuke epe luzean.

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