Un abertzale à la présidence de la CAPB ?

 

Alain Iriart et Jean-René Etchegaray
Alain Iriart et Jean-René Etchegaray

Txetx Etcheverry décrit son incompréhension face à la déclaration d’une candidature abertzale à la présidence de la CAPB, pour « gagner et non pas se compter », dans la configuration politique actuelle d’Iparralde, et ses craintes des conséquences en cascade qu’une telle décision aura sur nos combats quotidiens et un certain nombre de dossiers essentiels pour l’avenir du Pays Basque.

D’une élection à l’autre

A Bayonne, les abertzale de gauche ont voté en masse pour faire barrage à leur adversaire le plus déterminé Henri Etcheto. Ce dernier est décidément une véritable machine à faire perdre son camp, de plus de 1000 voix cette fois-ci contre à peine 26 voix de différence il y a 6 ans. La liste abertzale – Front de gauche qui s’était en 2014 maintenue au second tour avait récolté 1574 voix (il y avait à l’époque moins d’électeurs mais une participation nettement plus élevée).

C’est justement parce qu’on s’attendait à un résultat beaucoup plus serré que beaucoup ont été étonnés, voir choqués, par la déclaration de candidature d’Alain Iriart à la présidence de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB), trois jours avant ce scrutin décisif. Le maire de Saint Pierre d’Irube, membre d’EH Bai, prenait ainsi le risque de faire élire Henri Etcheto à la tête de la ville-capitale du Pays Basque. Son acte de candidature pouvait être compris comme une invitation au vote blanc adressé aux abertzale bayonnais (puisqu’un abertzale se présentait, « non pour se compter mais pour gagner la présidence de la CAPB« , pourquoi voter pour son futur concurrent ?). Du coup, une telle initiative, à trois jours du second tour des municipales, prenait le risque supplémentaire d’être interprétée comme une tentative de libérer le chemin vers cette présidence de la CAPB, quitte à faire battre un compagnon de route des abertzale par leur plus farouche adversaire.

Incompréhension

D’autres motifs d’incompréhension accompagnent une telle déclaration. Il s’agit par cette candidature « non pas pour se compter mais pour gagner » de rien de moins qu’un dynamitage en règle du front pour la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque nord et des majorités politiques qu’il a su créer pour faire avancer certains de nos dossiers les plus essentiels.

Qui a pris une décision d’une telle portée stratégique ? Sans entamer de discussion ou de réflexion collective avec les bases abertzale (encartées ou pas à EH Bai) dont le travail quotidien en sera fortement impacté ? Sans penser que les six prochaines années pouvaient être décisives pour faire évoluer la CAPB vers une collectivité territoriale spécifique, répondant notamment à l’exigence de l’élection de son exécutif au suffrage universel direct ? Et sans penser qu’une CAPB présidée par un centriste « Basquiste » tel que Jean-René Etchegaray était une meilleure configuration, au vu des rapports de forces politiques actuels, pour avancer dans ce sens, que la même assemblée présidée par un centriste encarté à « EH Bai » ? Pourquoi une telle candidature aujourd’hui et pas en 2026 ? J’espère que ces questions un peu abruptes ne froisseront pas trop Alain mais elles reflètent bien mon incompréhension la plus totale, et ma profonde crainte de l’affrontement fratricide auquel nous conduit un tel choix : au sein même du mouvement abertzale et au sein de cette majorité socio-politique que les abertzale ont réussi à créer avec des non abertzale. Sans parler du jugement de l’opinion publique qui risque d’être sévère : « Ah, ils sont beaux ces abertzale qui tentent à 2 reprises consécutives d’éliminer Jean-René Etchegaray, après tout ce qu’il a fait à leurs côtés ces six dernières années !« . Et sans parler du risque pris de faire sortir la droite anti-abertzale du bois, quand elle verra cette majorité pro-Pays Basque voler en éclat !

« Ma profonde crainte de l’affrontement fratricide
auquel nous conduit un tel choix
au sein de cette majorité socio-politique
que les abertzale ont réussi à créer avec des non abertzale »

Quand on a pressé le citron, on peut jeter la peau…

Car personne n’oublie les multiples combats que Jean-René Etchegaray a partagé à nos côtés : Il fut l’avocat bénévole et infatigable d’Euskal Herriko Laborantza Ganbara au cours des innombrables procès que lui avait intenté le gouvernement Sarkozy / Alliot-Marie dans ses tentatives infructeuses pour l’interdire. Il a défendu et promu l’eusko, Enargia et I-Ener. Il s’est engagé sans compter pour faire avancer le processus de paix et pour défendre les prisonniers basques. Il a milité sans interruption au sein de nos diverses plateformes pour le département Pays Basque, puis pour la Collectivité territoriale spécifique. Il a été le seul maire du BAB a défendre le principe d’une intercommunalité regroupant tout le Pays Basque nord, et en a assumé le prix politique en se faisant débarquer de la présidence de l’ex-ACBA par ceux qui préféraient jouer l’intérêt de ce même BAB contre celui de l’ensemble d’Iparralde. Il a essuyé les plâtres de l’incroyable chantier visant à fusionner les dix anciennes intercommunalités et prés d’une centaine de syndicats intercommunaux en un EPCI unique, prendre en charge le maximum de compétences possibles, tâtonner et expérimenter un fonctionnement, une gouvernance. Les mains dans le cambouis, pilotant cette construction des plus complexes et absorbantes, il a été la cible de beaucoup de critiques, parfois non dénuées d’arrières pensée, d’envies de revanche ou d’ambitions particulières (*).

Et maintenant que la CAPB a été gagnée puis mise en place, au bout de trois ans, à la première élection, des abertzale vont monter une grande coalition, faite des secteurs les plus divers, d’alliances contre-nature, pour l’abattre ? Alors même que le président actuel, dont ce sera le dernier mandat, n’a jamais été aussi libre pour faire avancer les choses dans le bon sens. Et elles ont largement besoin d’avancer, au niveau institutionnel, de l’euskara, du processus de paix et des preso ! C’est tout autant le cas sur les questions centrales de l’agriculture, l’habitat, la solidarité, la transition écologique, de l’économie circulaire, de la relocalisation, face à la crise de la biodiversité et au changement climatique. Dans la configuration politique actuelle d’Iparralde, l’actuel Lehendakari n’a-t-il pas une capacité à constituer des majorités sur tous ces dossiers là bien plus larges que ne l’aurait un abertzale ? Pourquoi donc présenter un abertzale pour le battre ? Peut-on imaginer avoir un abertzale président de la CAPB élu notamment avec les voix des anti-abertzale et anti-EPCI Pays Basque ayant une revanche à prendre sur Jean-René Etchegaray ?  Quand on a pressé le citron, on peut jeter la peau, dit la chanson. Je ne sais pas si le mouvement abertzale sortira grandi d’une telle séquence, par contre je suis persuadé que nos combats essentiels sortiront terriblement affaiblis d’un tel duel.

C’est ça le monde d’après ?

On voit que se profile derrière toute cette histoire un débat de fond sur ce que l’on entend prioriser : la prise de postes ou le contenu réel des politiques que telle ou telle configuration permet de mettre en œuvre ? Selon les réponses que l’on donne à ces questions, c’est la nature même du mouvement politique qui les formule qui est en jeu.

Derrière toute cette histoire se profile un débat de fond
sur ce que l’on entend prioriser :
la prise de postes ou le contenu réel des politiques
que telle ou telle configuration permet de mettre en oeuvre ?
Selon les réponses que l’on donne à ces questions,
c’est la nature même du mouvement politique
qui les formule qui est en jeu.

La gauche abertzale d’Iparralde s’est toujours construite en privilégiant les stratégies collectives aux ambitions personnelles, même les plus respectables, en plaçant l’intérêt général d’Euskal Herria au dessus de l’intérêt partisan. Elle a globalement avancé en respectant un certain nombre de fonctionnements démocratiques et collectifs, de valeurs et de codes qui font que la population, et plus particulièrement les milieux populaires, ne mettent pas encore les abertzale dans le même sac que les autres partis et personnels politiques. J’ose espérer que ce temps là n’est pas complètement fini car, personnellement, ce n’est pas comme ça que j’envisageais « le monde d’après ».

(*) Ça va de soi mais cela va mieux en le disant, je précise qu’il y a bien des positions, votes, décisions, manières de les prendre, de Jean-René Etchegaray avec lesquelles je ne suis pas du tout d’accord, (tout comme avec Alain Iriart d’ailleurs), voire que je combat.

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21 réflexions sur « Un abertzale à la présidence de la CAPB ? »

  1. Quelqu’un peut-il expliquer à ce chèr Txetx, Ellande (et leurs acolytes signataires de la tribune ridicule) qu’on est un bon nombre d’abertzale de gauche à vouloir un abertzale de gauche en tant que Lehendakari pour la simple et bonne raison qu’on pense qu’un abertzale de gauche sera le plus à même à mettre en place une politique abertzale et de gauche en Iparralde.
    Bon sang c’est terrible à la fin cette vision totalitaire ou en dehors de leur figure saint Etchegaray on ne peut pas se voir proposer une autre alternative, ça renvoi vraiment à un problème démocratique de fond : vous ne voulez pas laisser les gens décider par eux mêmes et vous sentez obligés d’imposer votre avis et pensée dès lors qu’un candidat concurrent apparaît.
    Et par pitié arrêtez de sacraliser Etchegaray, si on peut bien le remercier pour la CAPB (sans savoir pour autant si on avait eu quelqu’un d’autre à sa place cela n’aurait pas vu le jour..) , le rendre responsable de toutes les bonnes œuvres (et encore on peut discuter de leurs résultats) qui ont vu le jour pendant son mandat me paraît un peu trop facile. Non EHLG ne s’est pas fait uniquement grâce à lui (Corinne Lepage ça vous parle?), tout comme la CAPB, l’Eusko, I-Ener et Enargia.
    Par contre la politique centraliste de l’agglo ces 3 premières années (tiens ce n’était pas d’ailleurs Alain Iriart avec Michel Etchebest qui avaient lever la fronde contre ?), l’artificialisation des terres de Cambo et j’en passe c’est Etchegaray !
    L’actuel président sait très bien ménager la chèvre et le chou et faire de la com mais en attendant on est un bon nombre de jeunes et de moins jeunes à ne plus le vouloir à la tête d’Iparralde. Et quand on voit qu’à Bayonne tout ce qui était autrefois bon vivre et populaire disparaît à grand coup de gentrification, que les prix de l’immobilier empêchent les jeunes d’y vivre on comprend pourquoi certains ne le voulait plus en tant que maire non plus.
    Le centre n’existe pas, un candidat soutenue par LREM et LR c’est un candidat de la DROITE. Donc vivement un candidat de gauche et abertzale (l’abertzalisme décaféiné n’existant pas non plus).

    1. Egun on Jojo, en quoi décrire dans le cadre de ma chronique mensuelle d’Enbata mon analyse des enjeux de la présidence de la CAPB,et de la candidature d’Alain Iriart représente une vision totalitaire et une manière d’imposer mon avis ? Quelle curieuse conception du débat démocratique ! Je pense que je pourrais facilement vous retourner le compliment, non ? Pour le reste, quelques précisions : merci de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas. Je n’ai jamais écrit qu’EHLG s’est fait uniquement grâce à Etchegaray. Pour moi, EHLG s’est fait uniquement grâce aux paysans d’Iparralde, avec l’aide du reste de la société du Pays Basque. Pour ce qui est de Corinne Lepage (vous oubliez de citer le gros travail juridique réalisé par le troisième avocat Joseph Montier), non seulement ça me parle mais je me rappelle très bien que c’était justement Jean-René Etchegaray qui lui avait demandé de plaider bénévolement pour EHLG. Le PLU de Cambo fait justement partie des nombreuses choses sur lesquelles  » je ne suis pas du tout d’accord » avec Jean-René Etchegaray, tout comme avec Alain Iriart d’ailleurs (si mes souvenirs sont bons, Alain l’avait également voté, non ? si ma mémoire me joue des tours, je prie Alain de bien vouloir m’en excuser. Par contre, je sais qu’Hiriburu est dans les premières places d’Iparralde de l’artificialisation des terres en proportion de la superficie totale de la commune (Cf rapport de suivi des engagements municipaux climat-énergie de Bizi). Tout cela montre que les choses ne sont pas si simples, ni tout blanc ni tout noir). Enfin, précisons ici que dans les deux cas, que ce soit Etchegaray ou Iriart, ils seront élus avec les voix de la droite et du centre, et qu’ils constitueront leur exécutif de vice-présidents de droite et du centre. Donc, le débat n’est pas ici celui d’un clivage droite / gauche.

  2. Txetx, Berhoko et cie., après avoir activement soutenu le candidat de la droite à Bayonne militent à coup de tribunes pour soutenir ce même candidat de la droite à la tête de la CAPB. C’est n’est plus vraiment étonnant. On l’attendait… du moins à gauche ! Des bons petits soldats.
    Mais ils prennent leurs rêvent pour la réalité. « l’office public de l’agriculture » ou encore « la collectivité territoriale spécifique », c’est sûr que dans un discours politique ça fait propre et sérieux.
    Du pipeau il est vrai, est relativement facile à jouer ! Mais instaurer un rapport de force suffisant et avoir réellement les ambitions de ses affichages est déjà beaucoup plus compliqué.

    1. Je ne soutiens absolument pas un candidat contre l’autre dans ce débat sur la présidence de la CAPB, j’expose mes craintes de voir exploser le « front pro-Pays Basque » et du coup justement de renforcer la place et le pouvoir de la droite la plus réactionnaire d’Iparralde. Quelque soit le candidat, il sera élu avec des voix de droite et du centre, et il constituera son exécutif avec des gens de droite et du centre. Mais en faisant éclater le « front pro-Pays Basque », il me parait évident que c’est la droite anti-abertzale qui sort les marrons du feu, car ce sera elle qui jouera les arbitres, dans un camp et/ou dans l’autre. Et globalement, le Pays Basque et les enjeux progressistes et écologiques qui seront les grands perdants. L’enfer est pavé de bonnes intentions dit-on, j’ai bien peur que cette candidature EH Bai « pour gagner et pas pour se compter » ne soit un gros pavé vers une situation dont les abertzale et le Pays Basque sortiront profondément perdants.

      1. Aaa non vraiment, tu ne « soutiens absolument pas un candidat »?! Il est probable que pas grand monde ici, ne croit à cette fable.
        En somme tu proposes pour « ne pas voir exploser le front pro-Pays Basque » de soutenir encore et toujours une majorité de droite à la ville comme à l’agglo.
        Alors certes comme tu le dis, tout n’est pas « tout noir ou tout blanc » et la polarisation se fait sur plusieurs axes. Maintenant, il faut être du côté des dominants pour faire croire que l’on est tou.tes dans le même bateau. Avec toi, Berhoco et d’autres c’est « pour faire avancer les thèmes aberzales de gauches : tou.tes derrière la droite! » en somme.
        La matrice idéologique de celui que tu soutiens appartient à celle des dominants et se traduit concrètement sur le terrain par une gentrification, une urbanisation massive de la côte comme de l’intérieur des terres, un soutien à un système économique mortifère, etc. aux profits et dans l’intérêt de ceux qui détiennent les pouvoirs économiques. Et c’est pas toi qui dira l’inverse.
        La gauche tend plus naturellement, de part son histoire, à se positionner en faveur de l’intérêt du plus grand nombre, pour que demain soit encore vivable. C’est là, à mon sens le véritable clivage.

        1. Droite / Gauche comme tout cela semble bien relatif quand on se souvient que c’est le conseiller général Alain Iriart qui a permis en 2008 à la droite de l’époque, avec Jean-Jacques Lasserre à sa tête, de gagner d’une voix la présidence du Conseil Général 64, face à la gauche de l’époque, menée par Georges Labazée !!

  3. Affigeant !!! mais pas étonnant … Ah mais oui, C vrai, comme il me l’a dit lui même,Txetx s’interdit de rentrer dans le débat politique bayonnais ! Oh … mais comme c’est bizarre, on retrouve du JRE au delà de Bayonne, et il a toujours le même fanclub.
    Oyez Oyez les EHbai#JRE : y a de la place au PNV ! Ce sera bien plus clair comme le dit autrement Jojo !

    1. Le vrai danger d’une évolution PNV pour EH Bai, c’est comme l’écrit Txetx de subordonner les « stratégies collectives aux ambitions personnelles, même les plus respectables », de viser la gestion du pouvoir pour la gestion du pouvoir, quitte à sacrifier le rapport de forces réel permettant de faire avancer nos contenus dans la société et dans les institutions. Ici, tout donne l’impression que c’est la volonté déterminée d’un seul homme qui s’impose comme seul horizon tactique possible. J’ai très peur de là où ça nous mène.

  4. La présidence de la CAPB ne sera ni de droite ni de gauche : le président sera le chef d’un exécutif où tous les courants seront représentés : le pacte de gouvernance a prévu que des représentants des pôles siégeront au conseil exécutif. Rien à voir avec une mairie où le maire choisit ses adjoints et impose ses vues . A la CAPB c’est sur un consensus que tout se fait . Croire qu’Alain Iriart dirigerait et ferait pencher les décisions vers la gauche abertzale est une vue de l’esprit . Son exécutif ne le laisserait pas faire . La majorité des 232 conseillers communautaires n’est ni à gauche ni abertzale . Ce serait un président sans réel pouvoir . Très dangereux pour une institution qui n’a que trois ans .

    1. donc Alain qui a su lettre en place le consensus est le meilleur candidat!

      PS.
      Je me méfie des formules ni… ni…. Le parti Lepeniste l’utilisait mais était très à droite, n’est-ce pas?
      Avec la formule: ni gauche ni abertzale, on va se retrouver abec la pire droite, montagnarde pour le coup…

      1. On n’est pas dans une élection municipale ni présidentielle! La majorité à la CAPB est centriste ou droite et n’est pas abertzale. Le président élu n’aura pas de majorité stable même s’il est élu : il devra composer. Ce que Jean-René Etchegaray a fait pendant trois ans. Avec succès.
        Alain Iriart présenté par EHBAI, donc clairement marqué abertzale et élu pour des raisons qui n’ont vraiment rien à voir avec les préoccupations abertzale ( par exemple les anti-EPCI auraient l’excuse idéale pour demander la fin de la CAPB) serait l’otage de la majorité qui l’aurait mise en place. Donc une présidence symbolique. Et s’il essayait de bouger un doigt, la CAPB exploserait et se scinderait en deux : c’est ce que Claude Olive exprime à demi-mots dans mediabask ce lundi. Voter Alain Iriart c’est voter la fin de la CAPB. La côte d’un côté et l’intérieur de l’autre. Doit-on prendre ce risque ? Je ne crois pas

        1. « Voter Alain Iriart c’est voter la fin de la CAPB ».
          Le chiffon rouge et la culpabilisation. On en est donc réduits à cela.
          Eh bien moi, je fais un tout autre pari!! Et cela commence par un vrai débat politique de fond entre militants d’EH BAI.
          « La côte d’un côté et l’intérieur de l’autre. »
          Pouvez-vous développer cet argument svp ? Opposer les gens, autre méthode classique. Eh bien je n’y crois absolument pas et nous verrons dès ce soir entre les militants si c’est aussi simple que cela…

  5. Les résultats du second tour ont clairement montré quel est notre poids et quel est celui de la gauche dure. Alors, Txetx, ne t »inquiète pas. Suis la route que tu as tracé jusqu’ici. Ne perds pas ton temps dans des polémiques inutiles. Tu ne les convertiras pas. Pas plus qu’ils ne nous convertiront. Mais le bon sens a parlé

    Mayorgain

  6. Egun on Txetx,

    je me permets de m’inviter à ce petit débat… Je suis tout « frais » en terme de politique locale, du coup d’avance désolé pour mes questions et remarques si elles paraissent déplacées…
    Même si cela est un peu hors-sujet avec ton article; je voulais juste apporter un petit bémol concernant la liste de BVO sur Bayonne, même si la fusion à 2 n’était pas aussi belle que celle espérée à 3, STP ne focalisons pas ce 2ème tour comme un duel entre Etcheto et Etchegaray… dans BVO, il y avait des femmes et des hommes portant des idées et des valeurs communes et surtout axées autour d’un projet en adéquation avec les compétences d’une mairie… c’est dommage d’avoir axé une partie du débat électoral sur la tête de liste, on en a oublié les idées de fonds et les projets…il y a aussi des abertzale qui peuvent avoir un avis différent de JRE, sachons les respecter 😉
    effectivement, nous élisions avant tout une équipe municipale pour gérer des problématiques du quotidien sur la commune: solidarité, environnement, culture, gouvernance, urbanisme, santé, éducation, sport…
    certes toutes ces thématiques sont également traitées par l’agglo, mais cela reste avant tout débattu dans chaque commune…
    donc pas respect pour les membres qui se sont investis dans cette campagne et plus globalement pour l’intérêt de Bayonne, merci de ne plus « ranger » Mr Etcheto comme représentant officiel de toute la gauche Bayonnaise…car cela peut-être blessant pour les personnes qui ont soutenu une partie de son programme et des idées…
    je n’ai pas assez de recul ni d’informations pour pouvoir ‘comparer’ Mr Etcheto à Mr Etchegaray sur des sujets locaux (EHLG, preso, eusko, etc…), je me fis aux médias et le constat est clair, l’un a fait beaucoup et l’autre beaucoup moins… certes, sur ces sujets-là, le débat est vite fait, cependant, certaines idées et valeurs dites de gauche (écologie, solidarité, gouvernance partagée, etc…) n’auront du coup pas la chance d’être développées au sein de la commune et de ce fait de l’agglo…du moins, pas autant qu’on pouvait l’espérer et c’est ça qui me dérange…
    Faut-il être obligatoirement être maire de Bayonne pour continuer les combats liés à la cause Basque? certes, cela facilite beaucoup de choses… n’y a t’il pas également d’autres élus qui pouvaient poursuivre ce travail?
    Au final sur Bayonne, plusieurs choses ne vont pas changer pendant ses 6 prochaines années, un adjoint à l’urbanisme qui est en même temps architecte et valide ses propres projets sur la commune; des projets immobiliers qui se poursuivent alors que nous n’avons pas pris le temps d’équiper les quartiers pour les adapter aux mobilités douces, des terrains agricoles classés constructibles, une gouvernance en manque de partage sur des sujets importants ? une politique solidarité qui mérite mieux? un conseil municipal tous les 2 mois?
    Je reconnais que JRE est une personne intelligente et très ouverte, qui s’adaptera progressivement aux attentes des Bayonnais/es, en s’inspirant de certaines idées proposées par « l’opposition »… après-tout, si c’est une bonne idée peu importe qui la porte hein?
    Voila, j’espère que mes remarques apporterons un peu d’eau au moulin…
    Txetx, tu es désormais une personne influente au pays basque,notamment grâce à tous les combats que tu mènes et sur lesquels je suis très reconnaissant, mais JRE ne peut pas être le seul représentant du Pays Basque sur tous les sujets, partout, tout le temps, il faut savoir déléguer ou laisser la place sur certains sujets… on verra bien pour les élections communautaires 🙂
    Izan untsa

  7. Je suis abertzale et de gauche, et je pense que mes idées sont bien plus près de celles d’Alain Iriart que de celle d’Etchegaray. Cependant pour moi c’est clair : voter Iriart reviendrait en réalité à faire élire une troisième personne avec le risque de faire éclater la CAPB. Une erreur stratégique majeure que nous risquerions bien de regretter ensuite pendant des décennies.
    Ne nous leurrons pas : les ennemis de l’existence administrative d’Iparralde sont en embuscade.

    1. Vous vous qualifiez vous-même d' »abertzale et de gauche »,. Dès lors, votre « je pense » que mes idées sont bien plus près de celles d’Alain Iriart que de celle d’Etchegaray » est pour le moins surprenant non ?
      Pour le reste, comme souvent malheureusement, je constate avec regret que l’argumentation se limite :
      – à agiter le « chiffon rouge » « des ennemis de l’existence administrative d’Iparralde », à l’image que ce que nombre de nos adversaires ont fait à notre encontre, à Ciboure par exemple… avec les résultats que l’on connaît.
      – à faire un « panégyrique » d’Etchegaray comme s’il était le seul capable de faire avancer les dossiers chers aux abertzale. Je ne m’explique pas cette sorte de « complexe d’infériorité » que font nombre d’abertzale. Personnellement, je ne crois pas à l »‘homme providentiel ».
      De mon côté, j’émets le souhait que le débat, à commencer par celui au sein d’EH BAI, soit un vrai débat politique, où chacun développera des arguments politiques pour défendre soit l’idée de la négociation soit celle de la candidature. Or, je regrette que certains tentent (vainement je l’espère) de clore le débat avant même qu’il ait lieu, comme s’il n’y avait qu’une option possible !!
      Faisons nous confiance !!!

  8. Aucun “ complexe d’infériorité ” chez moi. Juste de la lucidité : la majorité à la CAPB n’est pas abertzale. Elle est plutôt centriste ou de droite. Je le déplore, mais c’est un fait. Avec qui Iriart gouvernerait-il ? Quelle serait sa marge de maneuvre ?
    Mais je suis d’accord avec vous : le débat doit avoir lieu. Nous pourrons argumenter ce soir.
    J’ai confiance en nous, et j’espère bien qu’Iriart et Etchegaray sauront trouver un accord.

    1. Alain a su rassembler à Hiriburu. Je suis sûr qu’il saura le faire au niveau de l’agglo.
      Il est évident pour moi qu’on rate le coche de tout miser sur Etxegarai.

      Mais ma crainte est plus profonde. Car cela fait plus de 10 ans que l’on voit cette stratégie à l’œuvre. Alain ne fait pas partie des préférences de certains abertzale proches de Sortu. Ils sont donc prêts à le sacrifier, comme ils ont fait à Baiona pour une liste entière. Leur but étant d’éviter qu’un abertzale d’une autre tendance réussisse.

  9. Pour citer Joan : « un adjoint à l’urbanisme qui est en même temps architecte et valide ses propres projets sur la commune… » Cela peut sacrément interroger ! N’y a-t-il pas des journalistes qui peuvent investiguer sur le sujet d’un possible conflit majeur d’intérêt ?? Un adjoint à l’urbanisme, architecte et associé à quelqu’un qui obtient bon nombre de marchés sur Bayonne, cela demanderait à y voir plus clair.

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