Cahin-caha, la roue tourne

L’élection d’un nouveau gouvernement espagnol dépendant des souverainistes catalans et basques, l’arrivée au Parlement européen de deux députés indépendantistes en exil, changent la donne dans la gestion de la crise espagnole.
Mais l’imbroglio juridico-politique et une opinion publique divisée par un natio/impérialisme d’un autre âge qui instrumentalise les passions, n’ouvrent pas encore toutes grandes les portes pour négocier rapidement. Les indépendantistes peinent à maintenir un front commun. En Pays Basque, le temps est aussi au dégel dans les rapports entre gauche espagnole et indépendantistes. Au-delà des contradictions et des atermoiements, ces changements étaient impensables il y a un an. (...)

L’Histoire par les dominés

L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. LA vérité est celle de celui qui a gagné. Les Basques, comme les autres peuples colonisés, dominés, n’échappent pas à cette fatalité.
La question du récit historique revient aujourd’hui avec acuité avec la narration du conflit dont l’expression armée s’achève. (...)

Catalogne : une gifle européenne

La cour de justice de l’Union Européenne reconnaît l’immunité parlementaire du député européen catalan Oriol Junqueras, incarcéré dans son pays pour avoir organisé un référendum d’autodétermination en 2017.
Cet énorme désaveu infligé à l’Espagne et aux institutions européennes, modifie les termes de la discussion entre indépendantistes catalans et socialistes pour l’élection du gouvernement espagnol. (...)

Contraints de négocier avec les indépendantistes

Aux élections législatives anticipées du 10 novembre, le score des deux partis de gauche espagnols, Podemos et PSOE arrivé en tête, a baissé. Il devance à peine celui de la droite et n’atteint pas la majorité absolue.
Constituer une majorité gouvernementale suppose donc un passage obligé: négocier avec les souverainistes catalans. Une première rencontre officielle a déjà eu lieu. Avant même d’être constitué, le gouvernement espagnol paraît déjà affaibli et difficilement viable à moyen terme. (...)

Violence d’Etat

La Cour suprême espagnole a condamné douze dirigeants catalans à 99 ans de prison pour avoir organisé un référendum d’autodétermination en 2017.
D’immenses manifestations embrasent Barcelone et sa région. En pleine campagne électorale, partis catalans et espagnols campent sur leurs positions. Le Parlement européen refuse de débattre de la question. (...)

Législatives le 10 novembre

Le socialiste Pedro Sanchez n’est pas parvenu à rassembler une majorité pour constituer un gouvernement espagnol. La dissolution inévitable des Cortes entraîne des élections anticipées.
L’abstention profitera-t-elle à la droite ? La majorité de gauche qui peut émerger sera-t-elle viable et dans quelle proportion dépendra-t-elle des Catalans et des Basques ? Tels sont les principaux enjeux de ce scrutin. (...)

Transaction judiciaire

Quarante cinq prévenus dont deux avocats très connus, Arantza Zulueta et Jon Enparantza membres et animateurs de Herrira qui oeuvre en faveur des preso, ont accepté le 16 septembre de reconnaître leur “participation active” à ETA devant l’Audiencia nacional à Madrid. Ces aveux étaient exigés par le ministère public espagnol et l’Association des victimes du terrorisme (AVT).
Ce n’est pas la première fois que des militants abertzale doivent se plier à cette parodie de justice, bien loin de la “justice transitionnelle” susceptible d’apaiser un conflit. Au lieu de favoriser l’émergence d’un vivre ensemble et une coexistence pacifiée, l’Espagne marque son emprise sous sa férule habituelle en soumettant ses opposants au chantage. Elle active les mécanismes de sa “justice” politique ou “justice” des vainqueurs. (...)

Espagne ingouvernable

Le parlement espagnol refuse d’accorder au premier ministre sortant, le socialiste Pedro Sanchez, une majorité relative. Podemos ainsi que le PNV, EH Bildu, et ERC se sont abstenus, ce qui a permis à la droite (PP, Ciudadanos et Vox) de totaliser plus de voix que le PSOE.
Les partis ont jusqu’au 23 septembre pour trouver un accord de gouvernement. Sinon, de nouvelles élections législatives sont à prévoir début novembre. (...)