« La découverte de la main d’Irulegi ouvre sur des recherches à venir »

Michel Duvert, Ethnologue basque, disciple de Barandiaran
Michel Duvert, Ethnologue basque, disciple de Barandiaran

ENTRETIEN

Que sait-on aujourd’hui du Pays Basque et de la vie des Basques il y a 2100 ans ?

Ce que l’on peut en savoir actuellement dépend surtout de plusieurs grandes disciplines : l’archéologie (étude du milieu et des restes matériels), l’anthropologie qui englobe l’étude des fossiles humains dont le Type pyrénéen occidental ou TPO décrit par Aranzadi, ainsi que la biologie, en particulier la sérologie (l’étude des groupes sanguins) et la paléontologie moléculaire (études à partir de l’ADN actuel et passé). Tout cela compte tenu du fait que, comparé aux langues indo-européennes actuelles, l’euskara est antérieur.

Cependant dans ces études, l’euskara n’est qu’un simple avertisseur et non datable. Avec Barandiaran et d’autres, on peut actuellement dire que le TPO, Type pyrénéen occidental, constitue le fond du peuplement basque ; il est en place à la fin des temps néolithiques ; on le repère grâce à un mécanisme évolutif bien identifié au niveau de son crâne. Le TPO n’est pas limité aux sept provinces actuelles, on le retrouve dans la chaîne pyrénéenne et son piémont où l’on rencontre des toponymes compris par l’euskara. Le TPO assiste aux innovations agro-pastorales qui se déploient en Europe à partir du VIe millénaire av. J-C. Il était d’un milieu où l’euskara était parlé et qui conserve des vestiges évidents d’un monde où les outils tranchants étaient en pierre (aitz). On continue de dire aizkora, aiztura, aizto et zulakaitz, pour nommer respectivement la hache, la pioche, le couteau et le ciseau, etc. Le TPO devait être d’une culture, d’un mode de vie, original : la totalité du cheptel domestiqué (volaille en moins), a des noms qui ne sont pas d’origine indo-européenne, on dit behi et zezen, et non vache/vaca et taureau/toro, etc. Le TPO a connu un imaginaire particulier avec notre mythologie… Tout récemment la paléogénétique a enrichi considérablement ce paysage. Je renvoie au dernier article du Pr. Bauduer, Les Basques au travers de l’anthropologie biologique, in Basque[s], SAMB & Cairn, p. 35-42, 2019. Il découle de cet ensemble de données que le fonds de l’actuelle population basque serait constitué de Pyrénéens porteurs de particularités biologiques et culturelles. Certaines témoigneraient des chasseurs-cueilleurs présents lors de la révolution économique du VIe millénaire. Deux millénaires plus tard, l’indo-européen aurait été imposé, sauf ici, par les gens venus des steppes.

Pourquoi cette découverte est-elle importante ?

À mon avis, cette découverte est essentielle de trois points de vue au moins : elle ne saurait être contestée ; rigoureuse, elle offre toute sécurité. Elle permet de dire que l’euskara était non seulement parlé MAIS écrit et ce, alors que le latin se diffusait dans le Latium autour du IIIe siècle av. J-C. Quant aux langues latines qui en dérivent, comme le français, l’espagnol, le gascon… elles attendront encore quelques siècles pour exister. Enfin cette découverte, non seulement permet de mieux comprendre d’autres inscriptions, mais elle ouvre sur des recherches à venir !

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3 réflexions sur « « La découverte de la main d’Irulegi ouvre sur des recherches à venir » »

  1. Ene irakasle batek hauxe erraiten zuen, pixka bat arraileria moldean: “nik hizkuntza bat eta hiru dialekto mintzatzen ditut : hizkuntza bat, euskara, frantsesa eta espainola, biak latin herrikoitik sortu dialektoak eta inglesa goi-aleman zaharretik sortu dialektoa”.
    Hiru dialekto horiek IX. mendetik aintzina hasi ziren bereizten, lehen biak behe-latin edo erromanikotik, hirugarrena goi-alemanetik. Irulegiko eskuak, “sorioneku” aurkikuntza horrek, frogatzen du proto-euskara hizkuntza bat mintzatzen zela hemen gaindi mila urte lehenago.
    Bada Espainian pesudo-jakintsu talde bat euskararen jatorria XIII. mendean ezartzen duena, batere oinarri zientifikorik gabe alabainan, ez baitute onesten ahal gure hizkuntza haien dialektoa baino zaharragoa dela. Diote Irulegiko aurkikuntza hori gezurra edo manipulazioa dela (menturaz eskua delakotz … ).
    Frantzian aldiz ez da holakorik, Frantsesek ez baitakite euskara badela ere eta zakitenek ahantzia baitute.

  2. Cette découverte et l onde de choc médiatique qui a suivie me laisse un gout amer ! Je suis surprit de voir a quel point le peuple Basque est ignorant de sa propre Histoire . Et surtout un manque de confiance sur ceux que nous sommes ! On a laisser se propagée l image du berger primitif et sauvage , portant des peau de brebis , vivant dans des vallées reculées , et totalement coupé du monde , dans une forme de pureté génétique et linguistique .
    Oui il y avait des bergers dans les montagnes , qui avait parfois plus de porc que de brebis . Et les vallées était cultivées de céréales . Et ici et la on trouver des mines , et une grandes partie du cuivre , du l étain , du plomb , de l or , du fer ont été exporter par les routes commerciale Ibére ( qui dans le bassin de l ébre était plus une populations bascophones a culture ibéro/vascones et certaines villes était plus comme , dés sorte de La Bastides Clairences , des colonies ibéres ) et ensuite vendue aux quatre coins de la Méditerranée par la flotte maritime de Carthage .
    Nous étions les alliés des Carthaginois , et sans doute y avait il nombre de basque mercenaire dans l armé Hasdrubal qui partie aider Hannibal dans sa guerre contre Rome .
    Une certaine partie des écrits Ibére retrouvées au nord de l Espagne sont sans doute plus Basque ( avant latinisation ) que ibére pure . Mais l ibére étant une langue disparue , il est difficiles de comparer .
    Quand a la supposer Celtisation de la Gallice , des Asturie , et du plateau central de la castille . Il s agit la plus d une légendes que de fait réél . l Asturie etait en partie bascophones jusque dans les année 1200 .

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