Face au djihad

"L’Arabie Saoudite ne se limite pas à distiller et à répandre cette essence hyper inflammable, elle contribue aussi à son allumage par certains de ses féodaux qui financent des groupes djihadistes à travers des fondations pieuses."
« L’Arabie Saoudite ne se limite pas à distiller et à répandre cette essence hyper inflammable, elle contribue aussi à son allumage par certains de ses féodaux qui financent des groupes djihadistes à travers des fondations pieuses. »

Quelle politique mener face au djihadisme ? L’opinion publique est partagée sur cette question, même si la grande majorité voit rouge dès qu’il s’agit d’islamisme, et même d’islam tout court. D’abord nous ne sommes pas tous du même avis sur ses causes. Pour les uns les djihadistes se défendent contre une agression néo-coloniale dictée par les intérêts économiques des Etats occidentaux. Pour les autres, le djihadisme est un danger totalitaire pour le monde, car il prétendrait le soumettre à la Charia par une croisade à l’envers.

En tout cas le pétrole ne me paraît pas être le but fondamental de l’intervention française en Syrie : celle- ci n’en a guère, et la France achète le sien, pour l’essentiel, à l’Arabie Saoudite et aux émirats arabes.

N’y a-t-il pas à la base de cette expédition comme un esprit de croisade républicaine ? Je crois que oui, même si d’habitude la quête suit de près le sermon.

Par contre le copinage de la France avec l’Arabie Saoudite et le Quatar est clairement dicté par des intérêts économiques : approvisionnement en pétrole et marché pour “nos” avions.

Tout le reste oppose la République Française laïque et progressiste à ce monde féodal et misogyne, avec ses despotes si mal éclairés par le feu de leur pétrole.

Si la Syrie est aujourd’hui le foyer le plus actif du djihadisme, la péninsule arabique est l’épicentre de ce cancer idéologique qui prédispose des jeunes occidentaux déracinés à la violence purificatrice du djihad, dont les principales victimes sont les musulmans normaux.

L’Arabie Saoudite ne se limite pas à distiller et à répandre cette essence hyper inflammable, elle contribue aussi à son allumage par certains de ses féodaux qui financent des groupes djihadistes à travers des fondations pieuses. Quant à l’Etat saoudien, il semble pratiquer le double jeu dans cette guerre : il n’accueille pas de réfugié syrien, il ne participerait guère aux bombardements des alliés, on le soupçonne même d’avertir les Daech avant les assauts occidentaux…

Pour l’intervention française au Mali, les motifs me semblent mêlés : sans être un expert, l’on peut subodorer qu’elle y défend ses intérêts africains, notamment ses sources proches d’uranium. Mais on peut comprendre aussi que la France ne veuille pas laisser les djihadistes saisir tout le Sahel, ceinturer le Maghreb au sud, et se mettre en position de pouvoir introduire un cheval de Troie dans la nombreuse communauté malienne de la région parisienne.

En tout cas, les faits sont là : globalement nous sommes embarqués malgré nous dans une guerre contre une entreprise follement idéaliste qui prétend régénérer le monde par la force.

Globalement
nous sommes embarqués
malgré nous
dans une guerre
contre une entreprise
follement idéaliste
qui prétend régénérer
le monde par la force

Mais que faire d’autre ?

Si la guerre n’est pas une solution, le combat culturel doit être mené avec vigueur : il s’agit de contrer, avec les musulmans normaux, le fanatisme wahhabite dont la propagation est une menace pour le monde occidental, et d’abord un obstacle majeur aux progrès de la démocratie dans le monde arabo-musulman.

Mais il faudra lui opposer bien plus que l’hédonisme, le “matérialisme vulgaire” et l’idéal consumériste qui sont les valeurs dominantes de l’Europe.

En même temps la France a un problème de fond avec ses propres musulmans.

Problème social ? Finalement oui, sans aucun doute. Mais n’est-il pas d’abord culturel. “Tu t’appelles Mohamed ? En plus tu pries ? Je n’ai pas de place pour toi !” D’autre part l’on ne peut que déplorer l’absence de solidarité européenne face à l’afflux des réfugiés syriens provenant directement de l’agression djihadiste.

La vieille Europe se replie sur ses peurs, ses richesses et ses égoïsmes d’Etat, en oubliant ses idéaux fondateurs.

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