La LGV contre le droit de vivre et de se loger au pays

A Urrugne en 2009, mobilisation contre le projet de LGV.
A Urrugne en 2009, mobilisation contre le projet de LGV.


La LGV permettrait de désenclaver le Pays Basque ? Quel sens cela peut-il avoir à l’heure où l’attractivité de ce pays menace la possibilité pour sa population de continuer à y habiter. L’opposition à une voie nouvelle LGV est un motif supplémentaire de participer à la grande manifestation du 20 novembre pour le droit de vivre et de se loger au pays.

Il y a quelques jours, une personne repoussait le tract des occupants du meublé de tourisme Airbnb réquisitionné à Biarritz en leur crachant son dédain via cette formule très significative “Quand on n’a pas d’argent, on n’essaie pas de s’habiller chez Hermès”. Sous-entendu, ceux qui ne sont pas riches ne doivent pas prétendre se loger à Biarritz. Si l’on veut éviter d’entendre le même style de réflexions demain à Sare ou Ustaritz, c’est le moment ou jamais de se mobiliser contre la LGV et pour le droit de se loger au pays, afin d’éviter que la côte basque et le rétro-littoral ne soient entièrement rachetés par ceux à qui la fortune et la grande vitesse permettraient d’habiter deux logements, dont l’un était le nôtre jusqu’alors.

Désenclaver le Pays Basque ?

Le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques a voté ce vendredi 22 octobre une motion qui appuie la nécessité d’une voie nouvelle LGV. Cette motion entend négocier la contribution du département au financement de la réalisation de la Liaison Grande Vitesse sur l’axe Bordeaux-Toulouse et sur l’axe Bordeaux-Dax. Mais si le président du Conseil départemental Jean-Jacques Lasserre “juge inacceptable” la facture proposée par Alain Rousset, il n’en valide pas moins le projet pourtant rejeté par la majorité de la population du Pays Basque nord. Il prouve une fois de plus ainsi qu’on ne pourra jamais compter sur le département des Pyrénées-Atlantiques pour défendre les intérêts d’Iparralde et de sa population.

Quand on voit que l’attractivité actuelle du Pays Basque nord complique chaque jour d’avantage la possibilité pour sa population de continuer à pouvoir s’y loger, on hallucine en lisant la motion adoptée par le Conseil départemental : “A ce jour, et considérant l’importance stratégique pour les Pyrénées-Atlantiques d’assurer une desserte ferroviaire de qualité pour les prochaines décennies, notamment pour les deux pôles urbains de Bayonne et de Pau, (….), considérant enfin les enjeux économiques et sociaux de lutte contre l’enclavement des territoires non métropolitains, le Conseil Départemental rappelle sa volonté de voir développer des liaisons rapides, cadencées et de qualité jusqu’à Bayonne et Pau, via Orthez. Un engagement déjà concrétisé par une participation de 53 millions d’euros pour la liaison Tours-Angoulême-Bordeaux pour un gain d’une heure de trajet vers Paris (…) Le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques demande au Président de la Région Nouvelle Aquitaine de reconsidérer la maquette financière à un niveau acceptable pour le Département au regard du gain en temps des nouvelles lignes(…)

On assiste, depuis un an, à un véritable tsunami qui emporte avec lui les locations à l’année empêchant les secteurs les moins riches de la population locale de pouvoir continuer à se loger sur la côte basque et le rétro-littoral. Nous voyons chaque jour se multiplier les cas de locataires recevant un congé pour vente parce que leur propriétaire a reçu une offre mirobolante pour revendre le logement concerné. Ce dernier deviendra au choix une résidence secondaire, un airbnb permanent, le domicile de quelqu’un s’installant ici pour télé-travailler vers Paris. Et certains veulent rajouter à cette liste des milliers d’acheteurs potentiels, au pouvoir d’achat plus élevé que la moyenne de la population locale, que le fait de mettre Bordeaux à une heure de Bayonne ou Paris à 3 heures, incitera d’autant plus à acquérir une résidence, principale ou secondaire, dans le coin !

14,3 milliards pour aggraver la situation ?

La motion départementale nous apprend que le financement de l’opération envisagée (axes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax) est estimé à 14,3 milliards d’euros. Voilà donc le coût du déménagement des territoires et de leurs populations. Quel sens peut avoir ce projet de construire des grandes villes LGV où les loyers et le foncier devient incontrôlables, où l’étalement urbain explose et où se multiplient les déplacements et bouchons périurbains ? Comment rester sourd à ce point aux angoisses, colères et demandes des Gilets Jaunes ou des Lycéens pour le climat ?

L’équation est on ne peut plus claire : LGV égale aggravation de la situation du marché immobilier et foncier, déjà insupportable au Pays Basque pour des secteurs entiers de la population.

LGV égale aggravation de la situation du marché immobilier et foncier,
déjà insupportable au Pays Basque
pour des secteurs entiers de la population.

On se mobilise !

Nous ne pouvons en aucun cas accepter ce nouveau développement de la LGV qui met Iparralde de plus en plus près de Bordeaux et Paris, et encore moins que nos impôts le financent, donc servent à payer notre prochaine expulsion. Nous devons nous mobiliser de plus belle, en répondant présents aux premiers rassemblements et réunions publiques anti-LGV annoncés par le CADE les samedi 6 novembre à partir de 9 heures devant la Cité des Arts à Bayonne et le vendredi 12 novembre à Saint- Pierre-d’Irube. Et nous devons également le faire en venant crier notre opposition à la LGV au sein de la grande manifestation pour le droit de vivre et se loger au pays appelée par plus de 30 organisations le samedi 20 novembre à 15 heures à Bayonne. Plus que jamais, notre avenir est entre nos mains. Geroa gure gain.

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