Otsoa artzain

OtsoaArtzain

Suite de l’interview  de « Notre culture nous fait “autre” » de  Jon Etcheverry- Ainchart, cheville ouvrière de l’association.

Enbata du 25 novembre 1971 affichait sur sa Une: “Le pilleur de cimetières”, racontant comment trois stèles discoïdales (en fait quatre) avaient abouti depuis peu à la sous-préfecture de Bayonne après leur prélèvement aux cimetières de Mongelos et de Lantabat (St Etienne). Un encart en euskara ne faisait pas davantage dans la dentelle : “otsoa artzain”. Le journal épinglait le sous-préfet Heim qui détournait ainsi de leur utilisation première et dans un but purement décoratif les quatre monuments, alors même que, un an avant, le préfet et l’évêque avaient écrit aux maires et aux curés pour leur demander de préserver ce patrimoine si particulier et original (l’initiative provenait de l’association Amaia ou oeuvrait déjà Mikel Duvert).

Les stèles avaient été découvertes par un groupe de jeunes archéologues de la MJC de Balichon, à Bayonne, qui entendaient les restaurer eux-mêmes dans le cadre de leur activité, mais entre temps les pierres avaient filé… à la sous-préfecture.

L’évènement fit pas mal de bruit et le sous-préfet dut trouver comment sortir de ce mauvais pas : il ne pouvait pas même revendiquer l’accord des deux maires des communes intéressées.

C’est le Docteur Urrutibéhéty, fondateur du Musée de la Basse-Navarre, qui accourut éteindre l’incendie en expliquant, laborieusement quand même, qu’il s’agissait d’une action conservatoire, dont le sous-préfet était l’auteur et le coordonnateur, en attendant d’en être le restaurateur, bref que c’était une initiative d’avant-garde tout à fait louable.

L’appropriation intempestive du sous-préfet, en dehors de toute action officielle, sans accord de qui que ce soit, notamment des deux maires intéressés, prit fin avec la restitution rapide des stèles aux cimetières concernés.

Le sous-préfet s’en revint bien vite aux occupations pour lesquelles il avait été nommé et pour lesquelles il s’était déjà fait remarquer en Algérie : la mise en place d’un efficace réseau de renseignement.

Comme quoi on ne peut pas être mauvais en tout.

NotreCulture1Le centre d’interprétation de Larzabale

Depuis la fin des années 1950, un moine de Belloc, Aita Marcel Etchehandy, s’était mis à récupérer des stèles discoïdales et des croix ici et là, pour qu’elles ne soient pas perdues ou volées. Cet ensemble superbe d’une centaines de monuments, conservé dans un bosquet du monastère n’a pu être conservé en l’état en raison de dégradations par des polluants
chimiques de l’air.

L’abbaye, avec l’aide de Lauburu, s’est associée à l’équipe municipale de Larceveau qui accueillit l’ensemble dans un centre d’interprétation qui met de façon  permanente le public en contact avec l’art populaire au moyen d’un discours juste et simple.

On y accède tous les jours de 9h à 18h, gratuitement, en s’adressant aux commerçants et restaurateurs du bourg qui remettent une carte magnétique donnant accès au centre contre présentation d’une pièce d’identité. On favorise ainsi les échanges plutôt que de réduire la visite à une simple consommation d’un produit culturel.

Les textes sont quadrilingue (euskara, français, anglais et espagnol). Les monuments sont présentés regroupés selon leur origine géographique (Bas-Adour, Amikuze, Garazi, Soule…).

Une exposition intérieure en deux salles replace le contexte ethnographique : cimetières d’hier et d’aujourd’hui, dimension sociale de la mort (rites funéraires), dimension spirituelle des monuments (interprétation des signes sculptés). 12 sujets peuvent être choisis sur un dispositif vidéo pour un approfondissement.

Pour le plaisir des yeux ou pour offrir : Les stèles discoïdales et l’art funéraire basque Lauburu, ed. Elkar, 2004

NotreCulture5Appel aux bonnes volontés

Lauburu a besoin de bénévoles. Tout le monde peut participer à nos activités et c’est le fait d’être assez nombreux, quoique pas toujours disponibles, qui permet de faire beaucoup.
Tout le monde peut photographier, surtout aujourd’hui, avec la qualité des smartphones qui se règlent tout seul. Même le dessin est accessible sans avoir suivi de cours de dessin (moi-même j’ai appris sur le tas). Tout le monde peut aussi prendre une pelle ou une pioche, replanter une croix ou une stèle à l’abandon ou faire du ciment. Si Peio Goity, notre “chef de chantier” a dix hommes disponibles les samedis matin, il peut en mobiliser trois ou quatre tous les deux mois pour un chantier de deux heures et, en un an, il aura remis en ordre six ou huit cimetières. Si l’on peut avoir une deuxième équipe, ce sont douze cimetières visités chaque année. En quelques années, on fait beaucoup de boulot, surtout que les maires nous mettent souvent à disposition quelqu’un pour faire le ciment. On manque de gros bras, surtout pour travailler actuellement en Sud-Amikuze et Oztibarre et en Soule où il y a pas mal à faire. Il nous faut aussi des gens qui prendraient quelques disques de discoïdales pour leur mettre des goujons permettant de les replanter sur du ciment et les fixer ensuite en terre. Ils pourraient embarquer ces pierres chez eux et faire le travail les week-ends de pluie, par exemple.

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2 réflexions sur « Otsoa artzain »

  1. Projet très intéressant et… travail de longue haleine ! Quelle est la démarche à suivre si l’on souhaite donner un coup de main ? (une personne en particulier à contacter, une adresse mail, un site web où s’inscrire…). Milesker!

Les commentaires sont fermés.