« Douze personnes se réunissent à Madrid et décident comment nous devons parler chez nous »

Le Tribunal constitutionnel espagnol refuse aux mairies basques la possibilité d’utiliser dans leur fonctionnement l’euskara de préférence à l’espagnol, comme langue administrative, parce que cela « amoindrit » les droits linguistiques des citoyens.
Les espagnolistes critiquent la politisation de l’usage de l’euskara. Ils l’organisent en judiciarisant le débat.

Leçon d’humanité

A l’heure où les migrants sont présentés par certains comme des agresseurs ou des profiteurs, quatre Africains accueillis au centre Pausa de Bayonne sauvent un Européen en perdition.
Leur courage nous renvoie à nos propres égoïsmes, à nos défaites. (...)

Tous unis contre EH Bildu

Les alliances entre PNV, PSOE et PP privent EH Bildu des résultats qu’il était en droit d’attendre après sa progression électorale. L’opinion basque bouge, mais certains partis font tout pour se partager le gâteau et maintenir le statu quo.
La logique espagnoliste prend le dessus, on se croirait revenu au temps du pacte d’Ajuria enea. (...)

Forte poussée d’EH Bildu

L'Edito du mensuel Enbata - La gauche abertzale dispute son hégémonie au PNV dans la Communauté autonome basque (CAV) où elle réalise un score historique de plus de 29%. Elle franchit la barre des 1000 élus hier seulement atteinte par le parti jeltzale. En tête à Gasteiz, EH Bildu est à un cheveu de devancer son rival à Donostia et il il peut ravir au PNV la députation de Gipuzkoa. En Navarre, l’ancien maire souverainiste Joseba Asiron gagne son pari en arrivant en seconde position derrière la droite régionaliste, il pourrait retrouver son fauteuil de maire. Avec une baisse de participation d’environ 5 points par rapport à 2019, le total des voix des abertzale se maintient à 60% de l’électorat de la CAV. (...)
Les abertzale sont le sel de cette terre. En Iparralde, nous avons franchi plusieurs étapes, souvent contre vents et marées, elles sont irréversibles. Mais notre construction nationale doit aller plus avant. Elle passe par l’élaboration d’outils nouveaux. Pleinement conscients des réalités, nous sommes aussi portés par la part du rêve et nos convictions. Pour cela, Bagira ouvre un temps de diagnostic, de réflexion et de débat. Le processus durera près d’un an. Anita Lopepe et Pantxika Ibarboure présentent dans ce numéro d’Enbata le coup d’envoi de cette démarche. Sa première étape est une grande enquête. Chaque abertzale d’Iparralde se doit d’y prendre part, quelle que soit sa sensibilité, qu’il soit encarté ou non, quelles que soient la nature ou l’ampleur de ses engagements. (...)

Progression d’EH Bildu au détriment du PNV

Les souverainistes progressent de 4,5% en moyenne dans un scrutin marqué par l’ombre d’ETA que la droite espagnole a réactivé pour gêner le PSOE. Celui-ci sort affaibli de cette consultation où la droite retrouve des couleurs en Hegoalde et en Espagne. (...)
EH Bildu, la mutation : son but est de devenir une alternative crédible au PNV, donc de rassembler des électeurs issus de divers horizons. À l’image de son rival de centre droit, lui aussi attrape-tout hétérogène. (...) Relève de génération au PNV : pour le scrutin du 28 mai, le parti jeltzale a féminisé ses têtes de listes. Il prépare le renouvellement progressif de ses trois principaux leaders. Jusqu’en mai 2023, le PNV brillait pas sa domination masculine. (...)

Le 28 mai en Navarre

La nouveauté de ce scrutin est l’éclatement de la droite navarraise. Hier les régionalistes d’UPN, le PP et Ciudadanos étaient rassemblés sous une bannière unique, Navarra+. Suite aux votes imprévus de ses députés à Madrid, elle a éclaté. Le PP et l’UPN se livrent depuis à une guerre fratricide, avec un net avantage pour les seconds.
Dès lors, Maria Chivite, présidente socialiste de la province depuis 2019, est assurée de renouveler son mandat avec le soutien d’EH Bildu qui veut d’abord éviter un retour de la droite au pouvoir. (...)

Emigration d’Iparralde

De 1832 à 1914, le nombre de ceux qui quittent nos trois provinces est quantifié à environ 150.000 jeunes gens —beaucoup entre 16 et 25 ans— alors qu’en 1900, le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule ne comptent que 185.000 habitants. Le phénomène se poursuivra jusqu’à la fin des années 60 au XXe siècle. On évalue alors à plus de 2000 les jeunes quittant chaque année Iparralde, après la deuxième guerre mondiale.
A sa naissance en 1960, le mouvement Enbata fit de ces 2000 jeunes Basques en partance, un slogan pour réveiller les consciences et dire non à la fatalité. Selon certains observateurs, ces chiffres sont sous-estimés mais ils donnent le vertige. Ils montrent comment le Pays Basque a été privé des forces vives de sa jeunesse depuis des siècles. (...)