Comprendre
La « convivencia », le vivre ensemble se détériorent dans le pays, dit Felipe VI le 24 décembre à l’adresse de ses sujets du royaume d’Espagne. En cause, les nations périphériques qui réclament leur souveraineté et l’énorme crise institutionnelle qui en découle.
Le pouvoir judiciaire aux mains de la droite bloque les décisions du pouvoir législatif aux mains de la gauche. La patrie est en danger, ses institutions, sa Constitution aussi parfaites qu’immuables ne fonctionnent pas. Mais le roi très malin ne le dit pas comme ça. Pour clamer l’unité de la nation espagnole, il se garde de hurler « Una, grande, libre, arriba España », comme au bon vieux temps du Caudillo. Il préfère évoquer le nécessaire vivre ensemble, la « convivencia ». Cela veut dire la même chose, mais a l’avantage de masquer le nationalisme du discours. Dans l’enfer des intentions dont il est pavé, le nationalisme espagnol s’avance masqué, comme son homologue français qui use et abuse du mot république pour dire la France. Concernant la pratique gouvernementale, autre chanson. La convivencia est la domination d’un peuple et son Etat sur d’autres. (...)