Quelques secondes et une éternité

Le 18 février 2010, le procureur de la Cour d’appel de Pau interroge Mixel Berhocoirigoin sur ses revenus. Il risque jusqu’à un an de prison et 15.000€ d’amende pour prétendre créer une Chambre d’agriculture alternative. La réponse est aussi simple qu’une poignée d’euros, quelques centaines, même pas le SMIC. (...)
Dans l’interstice de ce procès comme dans ce temps éternel, depuis que Mixel nous a quittés ce samedi 8 mai, un matin où des centaines de marcheurs en faveur de la paix gravissaient symboliquement les sommets basques, les images se bousculent à la porte de ce journal dont il était un rédacteur indéfectible et avisé, dans la nécessité, toujours brûlante, d’expliquer. Et dans cet enterrement, aux allures de pastorale, on ne savait plus très bien qui pleurer ni applaudir, du compagnon, du bâtisseur, du militant, du syndicaliste, du faiseur de paix, du meneur de batailles ou de cette foule sans laquelle il n’aurait pas marché d’un pas aussi déterminé. (...)

Les observateurs étrangers tombent des nues lorsqu’ils découvrent la composition du Conseil constitutionnel

Deux juristes, Lauréline Fontaine et Alain Supiot, ont expliqué dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde du 14 juin 2017, le « mélange des genres » et « les vices juridiques » qui caractérisent le fonctionnement du Conseil constitutionnel, cimetière des éléphants pour le personnel politique français. Ils appellent de leurs vœux à doter cette institution d’un « statut juridictionnel à la hauteur de ses missions ».
Rappelons que l’ONG les Amis de la terre a mené une enquête sur l’influence des lobbies dans un rapport intitulé « Des sages sous influence ». Elle y explique que les groupes de pression envoient au Conseil constitutionnel des « contributions extérieures » appelées dans le jargon maison « portes étroites », élaborées par des batteries de juristes d’entreprises dont les intérêts sont en jeu. (...)

« C’est la pratique qui créée le syndicalisme décolonial et féministe »

A l’occasion du 1er mai, les pages Gogoeta d’Enbata mettent le projecteur sur les évolutions intéressantes du syndicalisme basque, l’un des plus dynamiques, rénovateurs et combatifs de l’Union Européenne.
Unai Oñederra, directeur de la Fondation Manu Robles- Arangiz, revient sur un des nombreux combats remportés par le syndicat ELA, après 37 jours de grève des travailleurs immigrés de Ferrovial, un sous-traitant de la multinationale Michelin dans la plaine d’Alava. Il en tire une première conclusion sur le syndicalisme décolonial: il se construit de la même manière que le syndicalisme féministe, à partir de la pratique du terrain, et non pas sur de grands débats théoriques. Les bonnes pratiques et bons résultats étant contagieux, il juge important de communiquer sur chaque combat, sur chaque victoire. (...)

Aux Antilles aussi, Napoléon persona non grata

La commémoration du bicentenaire de la mort de l’Empereur le 5 mai, fait des vagues aux Antilles. En février 1794, la Convention vote un décret qui affranchit tous les esclaves et en fait des citoyens français. La Constitution de 1795 met fin au régime colonial, la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Domingue deviennent des départements français soumis aux mêmes lois que la métropole.
Mais Bonaparte, peu après son coup d’État du 18 brumaire, rétablit ce régime colonial et ses lois spécifiques, avec l’article 91 de la nouvelle Constitution de 1799. Pire, la loi du 20 mai 1802 proclame que “l’esclavage sera maintenu conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789”. (...)

Beti arte Mixel

Michel Berhocoirigoin s'est éteint dans le village de Gamarte, où il est né et a toujours vécu, et d'où il a rayonné loin, très loin. C'était un sage, d'une grande humanité, d'une capacité visionnaire autant que d'un talent pédagogique admirables. Mixel forçait l'amitié, le respect. Il n'a pas fini de nous inspirer.
Paysan basque, par existence autant que par essence, il pensait l'universel et chacun de ses engagements était au service de valeurs universelles. Sa manière de défendre l'identité, la langue, la culture ou la souveraineté basque était un combat en faveur de la richesse, de la beauté et de la capacité de résilience d'un monde non uniformisé, non globalisé. (...)

Lekarozek bizi behar du: Aroztegia gelditu!

Maiatzaren 15ean Elizondoko plazatik 17:30ean abiatuko den manifestazioan parte hartzeko deia berretsi du Aroztak herri egitasmoak, «Aroztegiko golpe urbanistikoa Lekarozko herria suntsitu eta Baztan osoko bizimodua baldintzatuko lukeen proiektu txikitzailea» delako.
Palacio de Arozteguía enpresak Lekarozen luxuzko hotela, 22 hektareako golf zelaia eta 228 etxebizitza turistiko egiteko asmoaren kontra mobilizatzeko deia luzatua da. «Belaunaldiz belaunaldi eta mendez mende bizirik iraun duen hizkuntza, kultura eta bizimodua desagerrarazi nahi dute hondeamakinak, motozerrak eta indar okupatzaileak erabiliz. Espekulazioan adituak diren promotoreek, zein beren mesedetara dauden ordezkari politikoek jakin dezatela, ez dugula etsiko proiektu hau gelditu artio. Ez garela isilik geldituko». (...)