Comprendre

Catalogne à la une

Sa revendication d’indépendance fait la une des journaux européens. La plupart, soit demeurent du côté du manche, c’est-à-dire espagnol, soit renvoient dos à dos les deux protagonistes dans le meilleur des cas. Cet océan de conformisme où le substrat centraliste est permanent, avec l’abondance de qualificatifs critiques, négatifs ou méprisants à l’égard du projet catalan, la mise en avant de tous les arguments des espagnolistes, tout cela rend la lecture de la «grande presse» assez pénible.
La palme en ce domaine revient sans doute à la une de Charlie Hebdo et à son éditorial catalanophobe, ils combleront d’aise tous les abertzale qui ont clamé et affiché «Je suis Charlie» lors d’une grande union sacrée. Dans cette marée assez nauséabonde, quelques voix discordantes s’élèvent. Enbata publie ici deux tribunes favorables à l’émancipation catalane, parues récemment dans le quotidien Le Monde. Désormais, plus personne sur la planète ignorera que le peuple et les institutions catalanes demandent l’indépendance. (...)
Opinion

Kosovo-tik Katalunia-ra

Kosovo eta Kataluniaren arazoen artean konparaketa batzuk egin dezakegunik bere buruari galde diezaioke batek baino gehiagok.
Puntu komuna da, naski, biak oinarri etniko bat duten nazio askapen mugimenduak direla-eta.(...)
Opinion

Per Catalunya ! la liberté des nations doit l’emporter

Quel est ce «droit» qui prétend nier celui des «peuples à disposer d'eux-mêmes»?, s'interroge le philosophe Yves Roucaute. Professeur de sciences politiques à Paris X-Nanterre et auteur de plusieurs ouvrages dont La puissance d’humanité, éditions François-Xavier de Guibert, 2011.
"Le mardi 10 octobre, en proclamant ouvert le chemin de l'indépendance, en donnant un temps pour le dialogue et en -dénonçant la stratégie de peur déclenchée par Madrid, le président de la région de Catalogne, Carles Puigdemont, a appelé chacun à sa responsabilité. " Nous ne sommes pas des fous, pas des putschistes ", mais " un peuple ne peut accepter un cadre qui ne lui convient pas ". L'Europe restera-t-elle sourde, une fois encore, à la demande pacifique de cette Catalogne qui réclame depuis quatre siècles le droit de choisir son destin ? L'Espagne persistera-t-elle à jouer le conflit civil au lieu de l'apaisement ?"(...)
Opinion

La diabolisation des Catalans est inutile et injuste

Dans une tribune au journal Le Monde, parue le 12 octobre 2017, Nicolas Marty, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Perpignan Via Domitia, estime que le débat soulevé par les velléités sécessionnistes catalanes conduit de nombreux commentateurs à présenter une image fausse d’une crise prévisible.
"Le référendum n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel sans nuages. Cette crise était prévisible. Elle s’appuie sur la convergence entre un sentiment profond de la société catalane et un ensemble de faits récents. La Catalogne se considère très largement comme une nation. Mais ce n’est pas un nationalisme borné et chauvin. Les Catalans sont des gens ouverts sur le monde, très favorables à l’Union européenne (UE) ; ils ne défendent en aucun cas un nationalisme de puissance, mais plutôt un nationalisme d’existence. La force de ce phénomène a été décuplée par une séquence politique qui, depuis 2010, a vu le gouvernement espagnol enchaîner une invraisemblable succession d’humiliations et de manifestations d’autoritarisme." (...)
Opinion

Impair, passe et manque !

Le 1er octobre 17 restera dans l’histoire de la Catalogne à la fois comme un dimanche noir, mais aussi comme un extraordinaire moment d’unité !
Sans revenir sur les évènements qui l’ont marqué et dont les images ont fait le tour du monde, il convient de s’interroger sur les motivations des parties prenantes du conflit. (...)
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Plus qu’un changement d’élite, un changement de régime

En 2005 le parlement catalan approuvait avec une écrasante majorité de 89% le Nouveau statut renforçant l’autonomie de la Catalogne. Ce dernier était adopté l’année suivante par le parlement espagnol. Le recours du PP devant la Cour constitutionnelle cette même année 2006 a abouti à l’annulation en partie du Nouveau statut catalan en 2010. Concomitamment, durant ces 10 dernières années, l’option indépendantiste est passée de la marginalité (aux environs de 10%) à la quasi majorité.
Alda! publie quelques extraits de l’interview, accordée à la veille du scrutin, par Quim Arrufat, ex-député au parlement catalan et actuel porte-parole national de la CUP, Candidature d’unité populaire (parti politique indépendantiste catalan de gauche et féministe, pratiquant le municipalisme libertaire), pour comprendre cette évolution et les enjeux liés au référendum d’autodétermination en Catalogne. (...)
Opinion

Scrutin en marge

L'Edito du mensuel Enbata - Comme dans beaucoup de domaines, la France a une conception du bicamérisme fort alambiquée. Le Sénat est une institution au fonctionnement démocratique anormal disait Lionel Jospin... Heureusement que le Sénat, s’il peut amender la loi et contrôler l’exécutif, doit s’incliner en dernier ressort devant les décisions législatives de l’Assemblée nationale. Si on y ajoute qu’il lui est impossible de renverser le gouvernement, on mesure le rôle mineur de sa fonction dans les institutions.
Le résultat de ces sénatoriales dans les Pyrénées-Atlantiques appelle quelques commentaires. (...)
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Après le référendum

Le bras de fer se poursuit entre les deux protagonistes, malgré les appels à la médiation.
Mardi 10 octobre, Carles Puigdemont ouvre un débat devant le parlement catalan. Une déclaration unilatérale d’indépendance est dans l’air. (...)
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La déclaration unilatérale d’indépendance en droit international

«L'existence ou la disparition de l'Etat est une question de fait ; (…) la reconnaissance par les autres Etats a des effets purement déclaratifs». C'est par cette phrase que la Commission d'arbitrage de la Conférence pour la paix en Yougoslavie dans son avis nº1 en date du 29 novembre 1991 a résumé tous les éléments qui rendent une déclaration d'indépendance si complexe.
Un Etat est constitué dès lors qu'il réunit trois éléments indispensables. Un territoire, une population mais aussi un gouvernement. C'est le fondement d'un Etat. Cependant, un Etat ne peut pas vivre en totale autarcie et son existence ne peut être accréditée que par sa reconnaissance par d'autres Etats. Dès lors la reconnaissance par les autres Etats semble indispensable pour la survie du nouvel Etat. (...) la reconnaissance d'un Etat est l'acte par lequel un Etat rend opposable à son égard l'existence d'un autre Etat. Tous les Etats aujourd'hui ont été reconnus par leurs pairs et l'histoire a montré à de maintes reprises combien une indépendance peut être dure à acquérir. (...)