L’affaire Egunkaria : les stigmates de la torture
Joan Mari TORREALDAI - Notre arrestation et la fermeture du journal Euskaldunon Egunkaria ont eu lieu le 20 février 2003. Cette journée a marqué une rupture dans l'histoire du journalisme basque et de la vie de certains d'entre nous. Ces deux histoires, collectives et individuelles, méritent notre attention. Le drame du journal, aujourd'hui toujours mort, ne peut cependant cacher notre drame particulier. Les dommages ont été également individuels, au-delà du dommage collectif. J'ai revendiqué cette histoire individuelle dès les premiers instants de mon arrestation.
C'est de cette histoire, la mienne, que je vais parler aujourd'hui. Pas sans beaucoup de crainte. Dans ce pays où la torture n'existe pas, mais où les victimes de tortures sont nombreuses, beaucoup sont ceux qui ont souffert bien plus que moi. Il y en a certains dans mon entourage. C'est au nom de tous ceux-là et de mes camarades d'Egunkaria que j'ose m'exprimer en public.