Comprendre

Message de Noël du roi

La « convivencia », le vivre ensemble se détériorent dans le pays, dit Felipe VI le 24 décembre à l’adresse de ses sujets du royaume d’Espagne. En cause, les nations périphériques qui réclament leur souveraineté et l’énorme crise institutionnelle qui en découle.
Le pouvoir judiciaire aux mains de la droite bloque les décisions du pouvoir législatif aux mains de la gauche. La patrie est en danger, ses institutions, sa Constitution aussi parfaites qu’immuables ne fonctionnent pas. Mais le roi très malin ne le dit pas comme ça. Pour clamer l’unité de la nation espagnole, il se garde de hurler « Una, grande, libre, arriba España », comme au bon vieux temps du Caudillo. Il préfère évoquer le nécessaire vivre ensemble, la « convivencia ». Cela veut dire la même chose, mais a l’avantage de masquer le nationalisme du discours. Dans l’enfer des intentions dont il est pavé, le nationalisme espagnol s’avance masqué, comme son homologue français qui use et abuse du mot république pour dire la France. Concernant la pratique gouvernementale, autre chanson. La convivencia est la domination d’un peuple et son Etat sur d’autres. (...)
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Le prénom occitan Artús refusé par l’Etat

C’est un papa en colère qui a révélé sur son compte personnel Facebook le 20 décembre dernier la mésaventure vécue lors de la naissance de son petit garçon. L’état civil en Lozère, où Lissandre Varena réside, a refusé le prénom occitan Artús. En cause, l’accent placé sur le prénom. Une vraie ressemblance avec l’affaire Fañch qui avait offusqué nombre de Bretons en 2017.
Lissandre Varena : « Nous pensions ces discriminations raciales/culturelles d’un autre temps, il n’est est rien. Notre fils Artús né il y a quelques jours à Mende (Lozère) se voit refuser son accent sur le “u” car en Occitanie, on peut donner un prénom anglais, italien, allemand, etc., mais dans la langue autochtone, non. Or l’accent n’est pas une décoration, il a un rôle majeur dans la prononciation du prénom. (...)
Opinion

Le chemin parcouru

Le 23 Mars 1963, Enbata publie le premier éditorial signé de Jakes Abeberry. Un article aux allures de programme, qui taille aux forceps une route pour le mouvement abertzale.
À l’heure de la disparition de Jakes, survenue le 29 novembre 2022 et des hommages qui saluent le chemin parcouru, Enbata exhume ce propos visionnaire qui, au terme du voyage, offre à rebours le panorama saisissant d’une vie à l’aplomb de ses convictions. (...)
Opinion

Euskara da gure etorkizun bakarra

Duela 60 urte, Jakes Abeberryk lehen sar hitza idatzi zuenean, bere kezka agertu zuen euskal populuaren etorkizunaz; bai hortan ginen Euskal Herrian, eta euskararen egoera aipatzen zuen partikulazki. Seinale txarrak ikusten zituen, eta galdera sinple hau pausatzen zuen, berrogoi urteren buruan jende batzuk izanen zirenetz euskaraz mintzatzeko, edo bederen euskara irakasteko. Ahalmen handikoa baitzen, Jakesek irakaskuntzaren garrantzia azpimarratzen zuen jadanik eta bere borrokatzeko kemena agerrarazten ere.
Geroztik, Enbata mugimenduak eta hainbat egiturak eta jendek landatu dituzten hazien fruituak biltzen eta gozatzen ditugu. Jakesek, azken hatsa eman aitzin, bere lehen sar hitzean pausatu zuen galderari erantzuteko parada ukan du. Bai noski, itzalak eta hodeiak badaude euskararen meteoan baina urte berri honen hastapenean eta Jakesi omenaldi bat idazteko garaian, baikortasunaren erabakia hartuko dugu. (...)
Tartaro

Tartaro s’est étonné…

●●● que Jakes nous ait quittés doucement, un 29 novembre, avec 2387 numéros d’Enbata au compteur et au moment même où le 2388 s’imprimait.
À la fois cheville ouvrière et directeur de publication, âme du journal et co-fondateur, il était parvenu, à 92 ans, à inverser les rôles et à se nourrir de notre rédaction après nous avoir tant donné. La voix un peu plus faible lorsqu’il venait aux nouvelles, il finissait par se regonfler en plongeant dans l’information, l’analyse, la politique, avec une envie intacte de ferrailler et de convaincre. (...)
Opinion

Argi bat itzali da

Jakes zendu da. Ipar Euskal Herri honek altxor bat galdu du. Abertzaletasunaren argi bat itzali da. Argi hori orain dela hirutanhogoi urte piztu zen, Jakesek eta beste gazte multzo batek, Iparraldeko lehen mugimendu abertzalea sortu zutenean: Enbata. Bai ta lehen aldizkaria ere, izen berarekin. Zinez argi bat izan dira Jakes eta bere lagunak.
Zenbat trufa, zenbat laido ez zuen Jakesek jasan urte haietan! Nola bada euskaldun ez zen bat, fededun ez zen bat, gainera Miarritztar bat, izan zitekeen euskaltzale? (...)
Opinion

60 années de combat abertzale

Mon premier souvenir personnel et marquant de Jakes Abeberry est un soufflon pas piqué des vers qu’il m’a passé en 1987. Entrant dans le local d’Enbata, il avait surpris le militant de Patxa que j’étais en train de taper les textes de notre fanzine abertzalo-punkoïde sur la toute nouvelle machine à boule Olivetti achetée par l’hebdomadaire abertzale, en commun avec la revue littéraire Maiatz. Il n’y avait pas d’ordinateur à l’époque et cette machine à boule, qui devait coûter une fortune, permettait de justifier les textes sans avoir à les taper deux fois de suite, un miracle technologique pour nous. C’était Lucien Etxezahareta de Maiatz qui m’avait permis de l’utiliser, apparemment sans en parler avec Jakes.
Il y aura beaucoup d’autres soufflons en cette quarantaine d’années où nous nous sommes côtoyés, plus politiques ceux-là que le premier, sur la stratégie abertzale, le traité constitutionnel européen, le projet de société... (...)
Opinion

Un rôle déterminant

Un exercice difficile que de résumer en quelques lignes ce que représentait Jakes Abeberry, lui qui a tellement incarné toute notre histoire récente portant une vision claire et chaleureuse d’un Pays Basque ouvert et tolérant !
Nos routes se sont croisées dans les années 70/80 quand le Petit Bayonne abritait nombre de réfus et que l’heure était au militantisme de tous les instants ! Assez gravement blessée par une grenade lacrymogène en 83, lors de la manif appelée après l’assassinat de Kattu, je me souviens de son soutien affectueux et bien évidemment de son frère Maurice qui fut mon avocat dans mon procès contre l’Etat. La suite ne fut qu’un compagnonnage constant dans tous les moments décisifs pour la reconnaissance du Pays Basque, dans laquelle son rôle a été des plus déterminants ! (...)
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« Bagira » prozesua abiatzen da

Ipar Euskal Herriko abertzaletasunaren 60 urteen karietara, eremu guzietako abertzale talde batek, asteazken honetan, abenduaren 14an, dei egin dio Mugimendu Abertzaleari biharko Euskal Herria eraikitzeko lanean bat egitera, Herri Topaketa batzuetan parte hartuz.
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bagira⚹ prozesuak Ipar Euskal Herriko Mugimendu Abertzalearen osagai guzien artean, Herri Topaketak antolatzea du helburu. Prozesu horren anbizioa Ipar Euskal Herriko abertzaletasunari Mugimendu izaera berriz emaitea da, berrituz, berrindartuz eta, erronka garaikideak gaindituz, beste 60 urte gehiago proiektatzeko oinarriak eskaintzea. (...)