Pourquoi trois langues disparaissent chaque mois

Michel Feltin-Palas - Le déclin de certains idiomes s'explique en partie par les migrations vers les villes, mais surtout par la colonisation et les décisions politiques.
En 2015, il ne restait que 9 locuteurs du tosu, une langue tibéto-birmane de Chine. Nul besoin d'être un expert pour le deviner : cette langue aura donc bientôt disparu et, avec elle une culture et une civilisation. Elle n'est, hélas, pas la seule. Selon l'Unesco, 50 % au moins des quelque 6 000 à 7 000 idiomes reportés dans le monde attendu de s'éteindre au cours du XXIe siècle, au rythme effrayant de trois à quatre chaque mois en moyenne. Ou, contrairement aux idées reçues, ce mouvement ne s'explique pas seulement par les migrations des populations rurales vers les villes. Et pas du tout par les supposées « qualités linguistiques » des « grandes langues internationales ». Les causes de ce déclin sont aujourd'hui connues et tiennent pour la plupart à l'action de l'homme. Voici les principales. (...)

Sur les pas de Jakes par Ramuntxo Garbisu

En 2012, Ramuntxo Garbisu réalise un film sur la trajectoire politique et culturelle de Jakes Abeberry.
De nombreuses images d’archives parfois très peu connues et les interviews de plusieurs témoins remettent en situation le parcours du leader abertzale, avec les interventions de Zigor, Julen Madariaga, Didier Borotra, Peio Etcheverry-Ainchart, Thierry Malandain, Christiane Etchalus et Koldo Zabala. Le film s’achève en un bel élan sur les images d’un peuple en marche et dansant, alors que Mikel Laboa déroule son Baga biga higa. (...)

« La découverte de la main d’Irulegi ouvre sur des recherches à venir »

Michel Duvert - Ce que l’on peut en savoir actuellement dépend surtout de plusieurs grandes disciplines : l’archéologie (étude du milieu et des restes matériels), l’anthropologie qui englobe l’étude des fossiles humains dont le Type pyrénéen occidental ou TPO décrit par Aranzadi, ainsi que la biologie, en particulier la sérologie (l’étude des groupes sanguins) et la paléontologie moléculaire (études à partir de l’ADN actuel et passé).
Cependant dans ces études, l’euskara n’est qu’un simple avertisseur et non datable. Avec Barandiaran et d’autres, on peut actuellement dire que le TPO, Type pyrénéen occidental, constitue le fond du peuplement basque ; il est en place à la fin des temps néolithiques ; on le repère grâce à un mécanisme évolutif bien identifié au niveau de son crâne. Le TPO n’est pas limité aux sept provinces actuelles, on le retrouve dans la chaîne pyrénéenne et son piémont où l’on rencontre des toponymes compris par l’euskara. (...)

Le chemin à parcourir

Le chemin parcouru… C’était le titre de ton premier édito dans Enbata en mars 1963. Et quel chemin parcouru effectivement ces 92 ans. 92 années bien pleines dont 60 ans à faire émerger, structurer et vivre un mouvement politique abertzale de gauche en Iparralde.
Dans un parcours militant, croiser et côtoyer des personnes du niveau de Jakes n’est pas donné à tout le monde. Sûrement le meilleur tribun que le monde politique d’Iparralde ait connu ces dernières décennies, capable d’interpeller et contredire un ministre en quelques phrases, de retourner une réunion en une seule intervention. Un caractère bien trempé et un niveau d’exigence important. À l’oral comme à l’écrit, le verbe habile pour poser des mots et appuyer exactement là où il faut pour toucher l’adversaire et convaincre les foules. (...)

Euskara da gure etorkizun bakarra

Duela 60 urte, Jakes Abeberryk lehen sar hitza idatzi zuenean, bere kezka agertu zuen euskal populuaren etorkizunaz; bai hortan ginen Euskal Herrian, eta euskararen egoera aipatzen zuen partikulazki. Seinale txarrak ikusten zituen, eta galdera sinple hau pausatzen zuen, berrogoi urteren buruan jende batzuk izanen zirenetz euskaraz mintzatzeko, edo bederen euskara irakasteko. Ahalmen handikoa baitzen, Jakesek irakaskuntzaren garrantzia azpimarratzen zuen jadanik eta bere borrokatzeko kemena agerrarazten ere.
Geroztik, Enbata mugimenduak eta hainbat egiturak eta jendek landatu dituzten hazien fruituak biltzen eta gozatzen ditugu. Jakesek, azken hatsa eman aitzin, bere lehen sar hitzean pausatu zuen galderari erantzuteko parada ukan du. Bai noski, itzalak eta hodeiak badaude euskararen meteoan baina urte berri honen hastapenean eta Jakesi omenaldi bat idazteko garaian, baikortasunaren erabakia hartuko dugu. (...)

« Bagira » prozesua abiatzen da

Ipar Euskal Herriko abertzaletasunaren 60 urteen karietara, eremu guzietako abertzale talde batek, asteazken honetan, abenduaren 14an, dei egin dio Mugimendu Abertzaleari biharko Euskal Herria eraikitzeko lanean bat egitera, Herri Topaketa batzuetan parte hartuz.
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bagira⚹ prozesuak Ipar Euskal Herriko Mugimendu Abertzalearen osagai guzien artean, Herri Topaketak antolatzea du helburu. Prozesu horren anbizioa Ipar Euskal Herriko abertzaletasunari Mugimendu izaera berriz emaitea da, berrituz, berrindartuz eta, erronka garaikideak gaindituz, beste 60 urte gehiago proiektatzeko oinarriak eskaintzea. (...)

Sorioneku

Le sentiment d’appartenance, la conscience nationale d’un peuple s’articulent sur des faits, des objets, des monuments parfois mythifiés. L’arbre de Gernika, le chant d’Iparragirre, l’ikurriña, l’écusson Zazpiak bat, eguzki lore sur les portes de nos maisons et même argizaiola, sont autant de signifiants identitaires qui habitent la culture et l’imaginaire des Basques.
Une main de bronze vieille de 21 siècles a été découverte près du château d’Irulegi (province de Navarre), elle présente un texte en euskara ancien dont le premier mot est compréhensible aujourd’hui. Cet objet porte en lui une charge historique, culturelle et émotionnelle considérable. La part de mystère et d’inconnu qu’il recèle encore accroît son pouvoir de fascination. (...)

Pétition pour une vraie place des littératures en langues régionales dans les programmes scolaires

Aujourd’hui dans l’État français, les programmes scolaires ne laissent quasi aucune place aux œuvres des auteurs écrivant en breton, en corse, en basque, en créole… Il est temps d’accorder une vraie place aux littératures en langues régionales dans les manuels scolaires réclame le Collectif pour les littératures en langues régionales à l’école dans une pétition adressée au ministre de l’Education nationale et signée notamment par les historiens Mona Ozouf, Philippe Martel et Rémy Pech, les écrivains Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, Raphaël Confiant, Didier Daeninckx, David Diop, Axel Gauvin et Jonas Rano ; le romancier et cinéaste Gérard Mordillat ou les chanteurs Francis Cabrel et Alan Stivell.
Près de 6000 personnes ont déjà signé cette pétition. Vous pouvez faire de même. Voici le courrier qui sera adressé au Ministre de l’Éducation nationale. (...)

Nation rime avec passion

Quel potentiel onirique génère une découverte archéologique face à celui d’une phase finale de Coupe du monde de football ?
D’un jeu de pieds à la main d’Irulegi, il y a bien une connivence dans la charge émotionnelle, cette passion qui participe à la construction d’une identité nationale. (...)